Il y a 76 ans, jour pour jour : la libération du camp de Dachau " les prêtres de Dachau. "
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Il y a 76 ans, jour pour jour : la libération du camp de Dachau " les prêtres de Dachau. "
Le 11 avril 1945, un prisonnier désigne un bourreau du camp de Buchenwald (colorisée par Rare Historical Photos)
https://www.facebook.com/historateurs/photos/pcb.837258077000682/837257770334046
L'occasion pour nous de vous faire découvrir une histoire oubliée, avant de revenir sur la libération du camp : celle des prêtres de Dachau.
Le camp de Dachau concentra un grand nombre de prêtres, séminaristes et religieux catholiques. De 1938 à 1945, ils furent 2579 à passer dans ce camp. Mais pourquoi eux ?
Un grand nombre de prêtres étaient contre "l'Aktion T4" qui visait à éliminer les handicapés mentaux et physiques mais aussi contre la déportation des Juifs.
Les prêtres déportés ici étaient de diverses nationalités : Polonais, Belges, Autrichiens, Allemands, Français, Italiens, Tchécoslovaques... Il y eu 156 prêtres français qui furent internés dans ce camp, en grande partie pour des faits de résistance.
Parmi ces religieux de tous âges, la grande majorité a tenu bon, soutenu par la Foi mais environ la moitié ne survécut pas. Ils partagèrent le sort des déportés politiques, Juifs, Tziganes, Résistants...
Service religieux dans la chapelle de Dachau peu après la libération du camp. [AFP]
Sur les 2579 religieux internés tout au long de la guerre, 1034 périrent à cause de divers mauvais traitements : faim, froid, maladies, travail éreintant et sous les coups des gardes SS et des kapos.
Fait étonnant, le Vatican parvient à faire pression pour obtenir que les prêtres soient regroupés sous une même baraque et qu'ils puissent obtenir une chapelle pour prier, cas unique dans tout le système concentrationnaire allemand.
Sur les 2579 religieux internés tout au long de la guerre, 1034 périrent à cause de divers mauvais traitements : faim, froid, maladies, travail éreintant et sous les coups des gardes SS et des kapos.
Revenons maintenant à la libération du camp : Plaçons-nous le 29 avril 1945 : les Alliés progressent aussi bien à l’Est qu’à l’Ouest. Les combats dans Berlin ont commencé depuis bientôt deux semaines, la chute du IIIème Reich est imminente. Plus les Américains et les Russes avancent en Allemagne et surtout les anciens territoires occupés, plus les découvertes sont nombreuses et effarantes.
Les camps de concentration et de détention sont libérés un à un mais aucun soldat ne pensait que cela pouvait exister. À chaque nouveau camp, des anciens déportés politiques, des Juifs, des prisonniers Alliés sont de nouveaux libres. Ils sont souvent affamés et en mauvaise santé physique. Certains n’arrivent pas à croire que c’est la fin de leur calvaire qui aura duré plusieurs années.
Le rapport de force s’inverse, la peur change de camp. Les anciens gardiens deviennent les nouveaux gardés et des représailles se mettent en place. Les anciens déportés se vengent de différentes manières : cela va d’un simple crachat, à des coups de poing. Les gardiens les plus détestés étaient jugés puis condamnés à des peines lourdes.
25 à 50 kapos et gardiens furent tués sous les coups des anciens déportés dès la libération du camp. 6 SS furent défenestrés d’un mirador par les prisonniers alors qu’ils venaient de mitrailler des déportés.
Des prisonniers libérés frappent un de leur ancien gardiens, le 29 avril 1945. A l'arrière plan, on peut voir le corps des gardiens SS qui ont été fusillés sommairement (colorisée par Richard White)
Les soldats sont effarés et choqués en découvrant les conditions de détention épouvantables et les traitements subis par les prisonniers. Nombreux sont les soldats qui sont dans l’incompréhension, la haine et la colère face à tout ce système de mort programmé.
Dans plusieurs camps, les gardiens ont été exécutés sommairement le long d’un mur. Ce fut le cas à Dachau, lorsque des soldats Américains rassemblèrent les 50 gardes SS et les alignèrent le long d’un mur. Une mitrailleuse fut mise en batterie et ils furent exécutés. Ceux qui survirèrent au massacre furent incarcérés. On parle du "massacre de Dachau".
Les Allemands qui habitaient près des camps et qui ne le savaient pas, ont été réquisitionnés pour voir ce qui se passait et pour “réparer“ les faits de leurs compatriotes. Ils devaient alors enterrer les corps des déportés et nettoyer les camps. Ce fut notamment le cas dans une annexe du camp de Dachau, après la découverte du camp par les hommes de la 101ème division aéroportée américaine.
Ici, des déportés sont heureux d'être enfin libres après des années de privations et de souffrance (colorisée par Julius Jaaskelainen)
Nous voulons ainsi nous souvenir aujourd'hui de cette libération qui se fit dans le sang et les larmes, et rendre hommage à ces hommes qui ont subi des années de maltraitance et de sous-nutrition, sans oublier les humiliations subies…
-----
Sources (pour l'histoire des prêtres) : "La Baraque des prêtres, Dachau", de Guillaume Zeller
Pierre-Edouard pour les Historateurs
Un capitaine américain découvre les chambres à gaz du camp de Dachau. L'incompréhension se lit sur son visage... (colorisé par Historic photo restored in color)
Photo prise juste après l'exécution sommaire des gardes SS ("Massacre de Dachau")
Photo des SS qui ont été défenestrés de leur mirador par des déportés (d'après la photo originale, les gardes postés en haut avaient ouvert le feu sur les prisonniers à l'approche de la libération du camp. Après quoi des détenus sont montés dans le mirador avant d'en défenestrer les gardiens)
https://www.facebook.com/historateurs/photos/pcb.837258077000682/837257770334046
L'occasion pour nous de vous faire découvrir une histoire oubliée, avant de revenir sur la libération du camp : celle des prêtres de Dachau.
Le camp de Dachau concentra un grand nombre de prêtres, séminaristes et religieux catholiques. De 1938 à 1945, ils furent 2579 à passer dans ce camp. Mais pourquoi eux ?
Un grand nombre de prêtres étaient contre "l'Aktion T4" qui visait à éliminer les handicapés mentaux et physiques mais aussi contre la déportation des Juifs.
Les prêtres déportés ici étaient de diverses nationalités : Polonais, Belges, Autrichiens, Allemands, Français, Italiens, Tchécoslovaques... Il y eu 156 prêtres français qui furent internés dans ce camp, en grande partie pour des faits de résistance.
Parmi ces religieux de tous âges, la grande majorité a tenu bon, soutenu par la Foi mais environ la moitié ne survécut pas. Ils partagèrent le sort des déportés politiques, Juifs, Tziganes, Résistants...
Service religieux dans la chapelle de Dachau peu après la libération du camp. [AFP]
Sur les 2579 religieux internés tout au long de la guerre, 1034 périrent à cause de divers mauvais traitements : faim, froid, maladies, travail éreintant et sous les coups des gardes SS et des kapos.
Fait étonnant, le Vatican parvient à faire pression pour obtenir que les prêtres soient regroupés sous une même baraque et qu'ils puissent obtenir une chapelle pour prier, cas unique dans tout le système concentrationnaire allemand.
Sur les 2579 religieux internés tout au long de la guerre, 1034 périrent à cause de divers mauvais traitements : faim, froid, maladies, travail éreintant et sous les coups des gardes SS et des kapos.
Revenons maintenant à la libération du camp : Plaçons-nous le 29 avril 1945 : les Alliés progressent aussi bien à l’Est qu’à l’Ouest. Les combats dans Berlin ont commencé depuis bientôt deux semaines, la chute du IIIème Reich est imminente. Plus les Américains et les Russes avancent en Allemagne et surtout les anciens territoires occupés, plus les découvertes sont nombreuses et effarantes.
Les camps de concentration et de détention sont libérés un à un mais aucun soldat ne pensait que cela pouvait exister. À chaque nouveau camp, des anciens déportés politiques, des Juifs, des prisonniers Alliés sont de nouveaux libres. Ils sont souvent affamés et en mauvaise santé physique. Certains n’arrivent pas à croire que c’est la fin de leur calvaire qui aura duré plusieurs années.
Le rapport de force s’inverse, la peur change de camp. Les anciens gardiens deviennent les nouveaux gardés et des représailles se mettent en place. Les anciens déportés se vengent de différentes manières : cela va d’un simple crachat, à des coups de poing. Les gardiens les plus détestés étaient jugés puis condamnés à des peines lourdes.
25 à 50 kapos et gardiens furent tués sous les coups des anciens déportés dès la libération du camp. 6 SS furent défenestrés d’un mirador par les prisonniers alors qu’ils venaient de mitrailler des déportés.
Des prisonniers libérés frappent un de leur ancien gardiens, le 29 avril 1945. A l'arrière plan, on peut voir le corps des gardiens SS qui ont été fusillés sommairement (colorisée par Richard White)
Les soldats sont effarés et choqués en découvrant les conditions de détention épouvantables et les traitements subis par les prisonniers. Nombreux sont les soldats qui sont dans l’incompréhension, la haine et la colère face à tout ce système de mort programmé.
Dans plusieurs camps, les gardiens ont été exécutés sommairement le long d’un mur. Ce fut le cas à Dachau, lorsque des soldats Américains rassemblèrent les 50 gardes SS et les alignèrent le long d’un mur. Une mitrailleuse fut mise en batterie et ils furent exécutés. Ceux qui survirèrent au massacre furent incarcérés. On parle du "massacre de Dachau".
Les Allemands qui habitaient près des camps et qui ne le savaient pas, ont été réquisitionnés pour voir ce qui se passait et pour “réparer“ les faits de leurs compatriotes. Ils devaient alors enterrer les corps des déportés et nettoyer les camps. Ce fut notamment le cas dans une annexe du camp de Dachau, après la découverte du camp par les hommes de la 101ème division aéroportée américaine.
Ici, des déportés sont heureux d'être enfin libres après des années de privations et de souffrance (colorisée par Julius Jaaskelainen)
Nous voulons ainsi nous souvenir aujourd'hui de cette libération qui se fit dans le sang et les larmes, et rendre hommage à ces hommes qui ont subi des années de maltraitance et de sous-nutrition, sans oublier les humiliations subies…
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Sources (pour l'histoire des prêtres) : "La Baraque des prêtres, Dachau", de Guillaume Zeller
Pierre-Edouard pour les Historateurs
Un capitaine américain découvre les chambres à gaz du camp de Dachau. L'incompréhension se lit sur son visage... (colorisé par Historic photo restored in color)
Photo prise juste après l'exécution sommaire des gardes SS ("Massacre de Dachau")
Photo des SS qui ont été défenestrés de leur mirador par des déportés (d'après la photo originale, les gardes postés en haut avaient ouvert le feu sur les prisonniers à l'approche de la libération du camp. Après quoi des détenus sont montés dans le mirador avant d'en défenestrer les gardiens)
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