Séraphin, le dernier vétéran de la guerre de 1870

Cette photographie prise en 1937 montre un ancien combattant, décoré pour sa bravoure au combat. Il s'agirait de Séraphin Pruvost, alors âgé de 88 ans et considéré comme le dernier vétéran de la guerre de 1870 à sa mort en 1955, alors qu'il entre dans sa 107e année ! Cet homme aura connu la 2nd République, le Second Empire, la 3e République, la Première et la Seconde Guerre mondiale, la France Libre et la 4e République

De nombreuses discussions ont lieu autour de l'identité de l'ancien combattant immortalisé sur cette photographie. Pour certains, il s'agit de Séraphin Pruvost, même si aucune autre source ne peut confirmer qu'il s'agit bien de lui. Dans ce poste, nous décidons de vous parler malgré tout de Séraphin, symbole de ces combattants d'une guerre, celle de 1870, que la France a voulu oublier.

Séraphin Pruvost nait le 9 septembre 1849 à Siracourt, dans le Pas-de-Calais. Il quitte l'école très tôt et doit aider sa famille, notamment sa tante qui l'élève. À 18 ans, il gère même une ferme comme exploitant agricole. Il est appelé de la classe 1869 : il est incorporé le 1er juillet 1870 mais immédiatement libéré de son engagement militaire, comme aîné d’orphelins. Néanmoins, la guerre éclate mi-juillet 1870 et Séraphin est rappelé, le 16 août 1870. Entre le 2 décembre 1870 et le 6 mars 1871, il est affecté à la 5e Compagnie du 4e Bataillon de la 4e légion de la Garde Nationale mobile

C'est avec cette unité qu'il prend part aux combats de Carency, Ablain-Saint-Nazaire et Souchez. Après la défaite française, il est renvoyé dans ses foyers, en date du 23 mars 1871. Il reprend sa vie et en 1880, alors qu'il a 31 ans, il épouse Célina Portemont. Mais la guerre éclate à nouveau : en 1914, alors qu'il est âgé de 64 ans, Séraphin est à nouveau confronté à la guerre. Selon plusieurs sources, il aurait demandé à être incorporé de nouveau.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, il est à nouveau touché. Les bombardements alliés de 1943/1944 sont tellement dévastateurs que son village de Siracourt est presque entièrement détruit : à 94 ans, Séraphin doit reconstruire sa maison et s'occuper de ses champs. Mais une fois encore, il va survivre à la guerre. Et au début des années 1950, le petit centenaire vit une vie qu'il adore : il jardine, conduit ses chevaux et va même épandre le fumier dans les champs. Jusqu'en 1955, Séraphin est un homme qui conserve toute sa tête, s’exprimant clairement et racontant son histoire.

Mais la Nation n'est que peu reconnaissante envers ses anciens combattants de 1870 : en 1911, la France décide d’octroyer une médaille commémorative aux vétérans de 1870. Et le 18 mai 1955, alors que Séraphin a 105 ans, il reçoit finalement et officiellement la carte et la croix du combattant, pour service rendu, qu'on lui amène le 21 ami qui suit à son domicile.

Le dimanche 4 décembre 1955, Séraphin est malade, ayant un léger rhume qui le retient au lit. Le rhume s’aggrave et Séraphin est faible. Finalement, l’ultime rescapé français des combats de 1870 s’éteint dans son lit, le jeudi 8 décembre 1955, à 18h, dans sa 107e année, les funérailles ayant lieu le 12 décembre 1955 au matin, en l’église de Siracourt. Contrairement aux Poilus de la Première Guerre mondiale, Séraphin, comme ceux de la guerre de 1870, est mort dans une indifférence presque générale.

Sur cette photographie, on remarque plusieurs médailles et décorations : Médaille Militaire, Croix du Combattant, Médaille dite de Rivet pour 1870-1871, Médaille de Secours aux Blessés Militaires ou encore la Médaille Commémorative 1914-1918. Mais les médailles sont incohérentes et présentées d'une manière inhabituelle. Ce sont ces incohérences (la photographie est prise en 1937 et Séraphin n'a pas encore officiellement la Croix du Combattant) qui font dire à certains que malgré les informations, ce ne serait pas Séraphin Pruvost sur cette photographie. Il est impossible de dire dans ce cas qui serait cet ancien combattant.

Source : derniersveterans.free.fr

D'après la photo de son 106e anniversaire il s'agit bien du même personnage.
Franchement vue l'époque est l'endroit le placement des médailles est la date exacte de la photo reste secondaire.
Bravo Monsieur .


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