L'épopée du reliquaire de Marie Madeleine

La crypte de la basilique Sainte Marie-Madeleine cache en son cœur une relique qui a survécu au fil des siècles : le crâne de Marie-Madeleine.

Cette disciple de Jésus, qui l'aurait suivi jusqu'à ses derniers jours, s'exile ensuite au Provence, région qu'elle christianise. Reclue dans une grotte où viennent la chercher, chaque jour, des anges pour prier, elle devient célèbre et, à sa mort, son tombeau est gardé par des moines... Là où l'abbaye verra le jour.

Bien des années plus tard, entre les pillages et les conflits entre religion, les reliques sont cachées, échangées avec celles de Saints de moindre importance, parfois même oubliées. Mais le culte à Marie-Madeleine à la peau dure et continue d'être pratiqué.

Au Moyen Âge un nouveau conflit éclate, cette fois-ci entre différents moines qui déclarent avoir le crâne de Marie-Madeleine en leur possession. Aïe. C'est le Pape qui finira par trancher entre incohérences historiques et volonté de mettre fin à la brouille qui risquerait d'affaiblir le culte.

Entre temps, le crâne avait perdu sa mâchoire, finalement retrouvée dans les trésors du Latran par le Pape Boniface VIII, qui l'a offert à Charles II. Puis la Révolution éclate en 1789, le clergé incarne, aux côtés de la noblesse, toutes les inégalités qui avivent la colère du peuple. Symboles du pouvoir absolu et de la religion sont pris pour cible, mais des habitants mettent néanmoins à l'abris plusieurs ossements.

Mais ce n'est pas tout ! Pour les croyants, cette relique contient aussi le "Noli me tangere" ("Ne me touche pas"), un petit morceau de peau juste au-dessus de l'arcade sourcilière gauche : l'endroit exact où le Christ aurait posé son doigt lors de sa résurrection. Un petit bout de chair qui s'est détaché lors de l'inventaire en 1780, avant d'être préservé dans un flacon de cristal.

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