Hôpital. La CGT attend une thérapie de choc GUINGAMP
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Hôpital. La CGT attend une thérapie de choc GUINGAMP
La CGT et quelque 70 membres du personnel se sont invités hier à une réunion « tendue » au centre hospitalier de Guingamp.
Selon la CGT, le personnel subit les effets d'un plan destiné à combler les 2 millions d'euros de déficit, enregistrés depuis 2012. À la clé : beaucoup de précarisation pour les uns, et « des avantages encore confortables pour les autres ».
En cause : la précarisation de près de 30 % du personnel et des inquiétudes sur l'avenir de l'établissement. Combien de temps peut-on espérer manger correctement dans un restaurant dont les cuisines sont en difficulté ? C'est un peu la question qu'adressent à leur direction et aux pouvoirs publics les responsables syndicaux CGT du centre hospitalier de Guingamp.
En clair : comment maintenir la qualité et la sécurité du soin quand le personnel subit une « précarisation » de plus en plus manifeste ? CDD à la pelle Hier matin, à l'occasion d'un comité technique d'établissement, quelque 70 membres du personnel ont manifesté leur mécontentement et appelé à un changement de cap urgent en matière de gestion.
La réunion, « tendue » selon les témoins, a permis à l'intersyndicale CGT de dénoncer des titularisations largement en baisse. « L'hôpital de Guingamp est très efficace, analyse le secrétaire de la section CGT, si on le compare à des établissements de même taille. Et avec des effectifs moindres ». Avec, surtout, dénonce le syndicat, « des CDD à la pelle ».
Conséquence : les jeunes infirmiers, aides-soignants, seraient ballottés de contrats en contrats dans l'organigramme interne, sans « visibilité », sans « aucun avancement pendant des années ». Le diagnostic est sévère : « Ils sont malléables et flexibles à l'envi. On leur fait faire toutes les gardes difficiles et ils ne peuvent pas dire non, par crainte que leur contrat ne soit pas renouvelé ». Désastreux pour le patient À terme, ce sont des effets désastreux sur la prise en charge des patients qui se font craindre.
« Aux urgences, témoigne cet infirmier, un médecin peut prescrire une surveillance toutes les heures. Mais si c'est impossible pour des raisons de manque de personnel, il modifiera sa prescription, pour une surveillance toutes les quatre heures. Le patient, lui, a pourtant toujours besoin de la même attention ». Autre problème propre à l'hôpital Guingampais, selon la CGT : la fusion public-privé, qui a laissé des traces
Notamment dans l'ensemble des « avantages financiers » qui seraient encore consentis aux praticiens privés. Le syndicat, qui s'appuie sur un rapport de la cour des comptes pointant des dysfonctionnements, propose ainsi de ponctionner cette manne pour payer les titularisations. « On s'interroge sur l'avenir de la structure, confie un infirmier des urgences. Un établissement est plus facile à faire disparaître quand il n'y a que des CDD... ». Payé deux fois Dans le viseur : la politique de l'ARS (Agence régionale de santé), cette « préfecture de santé », soupçonnée de « vouloir fermer Guingamp pour favoriser l'émergence de la clinique privée de Plérin ». Mais au-delà, la CGT veut pointer du doigt un système global, pour lequel une thérapie de choc ne serait pas de trop. Exemple avec les attachés.
Des médecins « étrangers qui n'ont pas tous les diplômes », mais dont l'hôpital saurait profiter. Parce qu'ils sont très disponibles... Mais ils doivent être « couverts » par un médecin « français ». Ce dernier serait parfois « chez lui » et confirmerait un diagnostic « au téléphone ». Pour autant, s'insurge le syndicat, les deux médecins seront rémunérés. Une double facture qui ne passe pas. La solution est « politique » La solution est « politique », constatent les syndicalistes. Oui mais la CGT note que « les élus locaux qui votent au national les choix du gouvernement en matière de santé ne vont pas se contredire localement ». En ligne de mire, « la députée de Guingamp, Annie Le Houérou », également présidente du Conseil de surveillance de l'hôpital. Une députée qui ne contredira pas la CGT sur un point : le centre hospitalier est un « bassin d'emploi essentiel pour le Pays de Guingamp ».
La direction du centre hospitalier réagit aux propos de la CGT
« Nous comprenons l'inquiétude des personnels », commentait, hier, la direction du centre hospitalier de Guingamp. En réaction aux propos de la CGT, elle indiquait toutefois qu'il n'y aurait pas 30 % mais « 17 % de contrats » parmi les 1.000 employés de l'hôpital. « Notre responsabilité engage tout un collectif » « Il y aura toujours des contractuels dans la fonction publique hospitalière, avançait Morgane Bidault, directrice adjointe, pour assurer la continuité du service dans un établissement où l'on travaille 24 h/24 ».
Les absences relatives à l'organisation ne laissent pas le choix. « Cela entraîne des situations complexes individuellement, et il n'est pas question de négliger les contractuels, mais notre responsabilité engage tout un collectif ». Sur ce point, « il y a forcément des choses à améliorer », admet encore Morgane Bidault. Mais pas question de caricaturer les problèmes, de jouer, « sans nuance », « public contre le privé ». Car l'un profiterait à l'autre dans le cas guingampais. La direction préfère brosser un autre portrait de la situation : « Il faut être réaliste sur la problématique budgétaire, sans être alarmiste ». L'enjeu est justement de « trouver un équilibre » entre des « besoins de territoire, des enjeux humains et un hôpital public en pleine mutation ». La direction assume également des « choix en matière d'emploi qui porteront leur fruit au second semestre 2015 ». Soit des « arrivées » qui répondraient à des « attentes » en matière d'hyperspécialisation médicale, mais qui supposent une « mutualisation » avec les autres établissements du secteur. « Nous cherchons à conforter un emploi médical stable et de proximité, parce que nous savons que l'investissement d'un médecin de passage n'est pas tout à fait le même », conclut Morgane Bidault.
http://www.letelegramme.fr/cotes-darmor/guingamp/hopital-la-cgt-attend-une-therapie-de-choc-03-06-2015-10651295.php
Selon la CGT, le personnel subit les effets d'un plan destiné à combler les 2 millions d'euros de déficit, enregistrés depuis 2012. À la clé : beaucoup de précarisation pour les uns, et « des avantages encore confortables pour les autres ».
En cause : la précarisation de près de 30 % du personnel et des inquiétudes sur l'avenir de l'établissement. Combien de temps peut-on espérer manger correctement dans un restaurant dont les cuisines sont en difficulté ? C'est un peu la question qu'adressent à leur direction et aux pouvoirs publics les responsables syndicaux CGT du centre hospitalier de Guingamp.
En clair : comment maintenir la qualité et la sécurité du soin quand le personnel subit une « précarisation » de plus en plus manifeste ? CDD à la pelle Hier matin, à l'occasion d'un comité technique d'établissement, quelque 70 membres du personnel ont manifesté leur mécontentement et appelé à un changement de cap urgent en matière de gestion.
La réunion, « tendue » selon les témoins, a permis à l'intersyndicale CGT de dénoncer des titularisations largement en baisse. « L'hôpital de Guingamp est très efficace, analyse le secrétaire de la section CGT, si on le compare à des établissements de même taille. Et avec des effectifs moindres ». Avec, surtout, dénonce le syndicat, « des CDD à la pelle ».
Conséquence : les jeunes infirmiers, aides-soignants, seraient ballottés de contrats en contrats dans l'organigramme interne, sans « visibilité », sans « aucun avancement pendant des années ». Le diagnostic est sévère : « Ils sont malléables et flexibles à l'envi. On leur fait faire toutes les gardes difficiles et ils ne peuvent pas dire non, par crainte que leur contrat ne soit pas renouvelé ». Désastreux pour le patient À terme, ce sont des effets désastreux sur la prise en charge des patients qui se font craindre.
« Aux urgences, témoigne cet infirmier, un médecin peut prescrire une surveillance toutes les heures. Mais si c'est impossible pour des raisons de manque de personnel, il modifiera sa prescription, pour une surveillance toutes les quatre heures. Le patient, lui, a pourtant toujours besoin de la même attention ». Autre problème propre à l'hôpital Guingampais, selon la CGT : la fusion public-privé, qui a laissé des traces
Notamment dans l'ensemble des « avantages financiers » qui seraient encore consentis aux praticiens privés. Le syndicat, qui s'appuie sur un rapport de la cour des comptes pointant des dysfonctionnements, propose ainsi de ponctionner cette manne pour payer les titularisations. « On s'interroge sur l'avenir de la structure, confie un infirmier des urgences. Un établissement est plus facile à faire disparaître quand il n'y a que des CDD... ». Payé deux fois Dans le viseur : la politique de l'ARS (Agence régionale de santé), cette « préfecture de santé », soupçonnée de « vouloir fermer Guingamp pour favoriser l'émergence de la clinique privée de Plérin ». Mais au-delà, la CGT veut pointer du doigt un système global, pour lequel une thérapie de choc ne serait pas de trop. Exemple avec les attachés.
Des médecins « étrangers qui n'ont pas tous les diplômes », mais dont l'hôpital saurait profiter. Parce qu'ils sont très disponibles... Mais ils doivent être « couverts » par un médecin « français ». Ce dernier serait parfois « chez lui » et confirmerait un diagnostic « au téléphone ». Pour autant, s'insurge le syndicat, les deux médecins seront rémunérés. Une double facture qui ne passe pas. La solution est « politique » La solution est « politique », constatent les syndicalistes. Oui mais la CGT note que « les élus locaux qui votent au national les choix du gouvernement en matière de santé ne vont pas se contredire localement ». En ligne de mire, « la députée de Guingamp, Annie Le Houérou », également présidente du Conseil de surveillance de l'hôpital. Une députée qui ne contredira pas la CGT sur un point : le centre hospitalier est un « bassin d'emploi essentiel pour le Pays de Guingamp ».
La direction du centre hospitalier réagit aux propos de la CGT
« Nous comprenons l'inquiétude des personnels », commentait, hier, la direction du centre hospitalier de Guingamp. En réaction aux propos de la CGT, elle indiquait toutefois qu'il n'y aurait pas 30 % mais « 17 % de contrats » parmi les 1.000 employés de l'hôpital. « Notre responsabilité engage tout un collectif » « Il y aura toujours des contractuels dans la fonction publique hospitalière, avançait Morgane Bidault, directrice adjointe, pour assurer la continuité du service dans un établissement où l'on travaille 24 h/24 ».
Les absences relatives à l'organisation ne laissent pas le choix. « Cela entraîne des situations complexes individuellement, et il n'est pas question de négliger les contractuels, mais notre responsabilité engage tout un collectif ». Sur ce point, « il y a forcément des choses à améliorer », admet encore Morgane Bidault. Mais pas question de caricaturer les problèmes, de jouer, « sans nuance », « public contre le privé ». Car l'un profiterait à l'autre dans le cas guingampais. La direction préfère brosser un autre portrait de la situation : « Il faut être réaliste sur la problématique budgétaire, sans être alarmiste ». L'enjeu est justement de « trouver un équilibre » entre des « besoins de territoire, des enjeux humains et un hôpital public en pleine mutation ». La direction assume également des « choix en matière d'emploi qui porteront leur fruit au second semestre 2015 ». Soit des « arrivées » qui répondraient à des « attentes » en matière d'hyperspécialisation médicale, mais qui supposent une « mutualisation » avec les autres établissements du secteur. « Nous cherchons à conforter un emploi médical stable et de proximité, parce que nous savons que l'investissement d'un médecin de passage n'est pas tout à fait le même », conclut Morgane Bidault.
http://www.letelegramme.fr/cotes-darmor/guingamp/hopital-la-cgt-attend-une-therapie-de-choc-03-06-2015-10651295.php
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