L'idée choc du patronat pour réformer l'assurance-chômage
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L'idée choc du patronat pour réformer l'assurance-chômage
article bfm Publié le 27/04/2016 à 19:40
Pour réduire le déficit de l'assurance-chômage, le Medef et les autres organes patronaux, proposent de moduler la durée d'indemnisation des demandeurs d'emploi en fonction du taux de chômage.
Le patronat n'est jamais à court d'idée lorsqu'il s'agit de réformer en profondeur les règles de calcul de l'indemnisation des chômeurs. Dans le cadre de la nouvelle journée de négociations autourde la convention d'assurance-chômage, les organisations patronales (Medef, CGPME et UPA) proposent de moduler la durée d'indemnisation selon le taux de chômage de l'Insee constaté sur deux trimestres consécutifs.
C'est ce qu'elles expliquent dans un document transmis aux syndicats et dévoilé ce mercredi 27 avril par l'Opinion et l'agence AEF, et dont l'AFP a eu copie.
Le ratio "jour cotisé = jour indemnisé" (actuellement de 1 pour 1) varierait ainsi à la hausse ou à la baisse en fonction de la "situation effective sur le marché du travail": 1,2 jour indemnisé si le taux de chômage dépasse les 12%, 0,8 jour indemnisé s'il passe en dessous des 9%.
Pour Eric Courpotin, négociateur CFTC, "ce système est inéquitable car deux demandeurs d'emploi ne seraient pas indemnisés de la même façon en fonction du mois où ils s'inscrivent à Pôle emploi". Le syndicaliste a également pointé du doigt "l'incertitude sur le financement" du régime.
Le seniors moins avantagés
Autre proposition: "relever l'âge d'entrée" dans la "filière senior" à 59 ans "en adaptant progressivement la durée d'indemnisation et en sécurisant les parcours par un effort significatif en termes de formation". Actuellement, les demandeurs d'emploi de 50 ans et plus peuvent d'être indemnisés jusqu'à 36 mois, au lieu de 24 pour les autres actifs.
Entre 50 et 55 ans, un salarié qui perd son emploi ne toucherait plus que 24 mois d'indemnisation maximum mais pourrait bénéficier "en parallèle" d'un abondement de 500 heures de son compte personnel de formation (CPF). La période d'indemnisation pourrait augmenter par pallier de 6 mois en fonction des tranches d'âge (55-57 ans, 57-59 ans), uniquement en cas de formation.
Pour le patronat, "il s'agit d'offrir une couverture adaptée au risque tout en étant cohérents avec les récentes réformes des régimes de retraite". Comme déjà évoqué, il souhaite aussi sanctionner l'absence de recherche d'emploi par une dégressivité des allocations.
"Au final, il n'y a que des reculs car le patronat part de l'idée qu'il ne mettra pas un sou sur la table", a dénoncé Eric Aubin, de la CGT, regrettant que le texte n'aborde pas la question des contrats courts pourtant cruciale aux yeux des syndicats.
Les propositions patronales ne sont pas un projet d'accord. Mais selon la CFTC, "délivrer un document écrit avant la négociation est un bon signe, montrant que le patronat n'est pas aussi fermé que pourrait le faire croire Pierre Gattaz". Le Président du Medef a menacé de se retirer des négociations sur "rien ne bougeait" sur le projet de loi El Khomri.
Par J.M. avec AFP
Pour réduire le déficit de l'assurance-chômage, le Medef et les autres organes patronaux, proposent de moduler la durée d'indemnisation des demandeurs d'emploi en fonction du taux de chômage.
Le patronat n'est jamais à court d'idée lorsqu'il s'agit de réformer en profondeur les règles de calcul de l'indemnisation des chômeurs. Dans le cadre de la nouvelle journée de négociations autourde la convention d'assurance-chômage, les organisations patronales (Medef, CGPME et UPA) proposent de moduler la durée d'indemnisation selon le taux de chômage de l'Insee constaté sur deux trimestres consécutifs.
C'est ce qu'elles expliquent dans un document transmis aux syndicats et dévoilé ce mercredi 27 avril par l'Opinion et l'agence AEF, et dont l'AFP a eu copie.
Le ratio "jour cotisé = jour indemnisé" (actuellement de 1 pour 1) varierait ainsi à la hausse ou à la baisse en fonction de la "situation effective sur le marché du travail": 1,2 jour indemnisé si le taux de chômage dépasse les 12%, 0,8 jour indemnisé s'il passe en dessous des 9%.
Pour Eric Courpotin, négociateur CFTC, "ce système est inéquitable car deux demandeurs d'emploi ne seraient pas indemnisés de la même façon en fonction du mois où ils s'inscrivent à Pôle emploi". Le syndicaliste a également pointé du doigt "l'incertitude sur le financement" du régime.
Le seniors moins avantagés
Autre proposition: "relever l'âge d'entrée" dans la "filière senior" à 59 ans "en adaptant progressivement la durée d'indemnisation et en sécurisant les parcours par un effort significatif en termes de formation". Actuellement, les demandeurs d'emploi de 50 ans et plus peuvent d'être indemnisés jusqu'à 36 mois, au lieu de 24 pour les autres actifs.
Entre 50 et 55 ans, un salarié qui perd son emploi ne toucherait plus que 24 mois d'indemnisation maximum mais pourrait bénéficier "en parallèle" d'un abondement de 500 heures de son compte personnel de formation (CPF). La période d'indemnisation pourrait augmenter par pallier de 6 mois en fonction des tranches d'âge (55-57 ans, 57-59 ans), uniquement en cas de formation.
Pour le patronat, "il s'agit d'offrir une couverture adaptée au risque tout en étant cohérents avec les récentes réformes des régimes de retraite". Comme déjà évoqué, il souhaite aussi sanctionner l'absence de recherche d'emploi par une dégressivité des allocations.
"Au final, il n'y a que des reculs car le patronat part de l'idée qu'il ne mettra pas un sou sur la table", a dénoncé Eric Aubin, de la CGT, regrettant que le texte n'aborde pas la question des contrats courts pourtant cruciale aux yeux des syndicats.
Les propositions patronales ne sont pas un projet d'accord. Mais selon la CFTC, "délivrer un document écrit avant la négociation est un bon signe, montrant que le patronat n'est pas aussi fermé que pourrait le faire croire Pierre Gattaz". Le Président du Medef a menacé de se retirer des négociations sur "rien ne bougeait" sur le projet de loi El Khomri.
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