Sécurité routière. Des automobilistes dénoncent une "répression"

Sécurité routière. Des automobilistes dénoncent une "répression"




Alors que le Comité interministériel de Sécurité routière se réunit ce vendredi, des automobilistes dénonçant une "répression" ont formé un mouvement de "ras-le-bol".

L'association « 40 millions d'automobilistes » peste contre ce qu'elle appelle la « répression routière ». À l'occasion de la réunion, ce vendredi à l'Élysée, du Comité interministériel de Sécurité routière (CISR) - le premier depuis quatre ans -l'association appelle les conducteurs de voitures à se rallier au mouvement qu'elle a lancé : « Le Grand Ras-le-bol ».

Cette rencontre doit être l'occasion pour le gouvernement d'aborder le sujet des radars flashant à double sens, installés depuis le début du mois dans 18 départements, mais également de débattre de l'état des routes (et du budget lié à leur réfection). Il sera aussi question du passage à 80 km/h sur le réseau secondaire.
« Trop de mesures tue la voiture »

« De nouvelles mesures de répression sont à craindre pour les automobilistes. (...) Un renforcement de l'axe répressif n'aura pour effet que d'attiser la colère des automobilistes », explique « 40 millions d'automobilistes » dans un communiqué qui se donne pour mission de « dénoncer la dérive punitive de Gouvernement ». Avec un slogan : « Trop de mesures tue la voiture » et une pétition à signer sur www.legrandraslebol.com .


http://www.legrandraslebol.com/

https://don.40millionsdautomobilistes.com/


Son président, Daniel Quéro, s'explique : « C'est la surenchère permanente, tout est bon pour culpabiliser l'automobiliste, le rendre responsable de tous les maux et le ponctionner, sous couvert d'écologie et de sécurité. Trop, c'est trop. Levons le pied sur la sanction, mais accélérons sur la formation et la prévention pour de meilleurs résultats ».  L'association exige notamment une communication officielle sur les chiffres de l'accidentalité de septembre 2015. En août, les chiffres de la mortalité sur les routes françaises avaient été particulièrement mauvais, ce qui avait eu pour conséquence la convocation du Comité interministériel de Sécurité routière ce vendredi.

Sécurité routière. Nouveau train de mesures contre la mortalité sur les routes

Matignon réunit ce vendredi un comité interministériel de sécurité routière, le premier depuis 4 ans, pour tenter de mettre fin à la hausse de la mortalité sur les routes.

Matignon réunit ce vendredi un comité interministériel de sécurité routière (CISR), le premier depuis quatre ans, pour tenter de mettre fin à la hausse de la mortalité sur les routes françaises.

« Ce CISR a été décidé parce que les chiffres du mois de juillet étaient préoccupants (+19,2% de morts en plus par rapport à juillet 2014, ndlr). Il y a besoin d'une réponse pour décider de nouvelles mesures visant à mieux faire respecter les règles alors qu'on constate un sentiment d'impunité sur les routes », a expliqué à l'AFP Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière.

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Passage à 80 km/h sur le réseau secondaire

Au cours de ce CISR, le gouvernement va annoncer une série de mesures mais, selon des sources proches du dossier interrogées par l'AFP, pas le big-bang que représenterait la généralisation sur l'ensemble du réseau secondaire de l'abaissement de la limitation de vitesse à 80 km/h.

« Il y aura des demi-mesures mais rien d'essentiel et pour nous l'essentiel c'est le passage à 80 km/h » sur le réseau secondaire, anticipe et regrette la présidente de la Ligue contre la violence routière, Chantal Perrichon, qui n'attend « pas grand-chose d'un CISR préparé dans l'urgence ».

Cette association réclame l'abaissement de la limitation de vitesse de 90 à 80 km/h sur les routes nationales à double sens sans séparateur de voies, testé actuellement sur quelques routes en France.

Lire aussi : Limiter la vitesse à 80 km/h sur les nationales, est-ce suffisant ?
« Grand ras-le-bol »

De son coté, l'association « 40 millions d'automobilistes » redoute au contraire l'extension de cette expérimentation et prépare pour ce vendredi matin une opération « pour dire le grand ras-le-boldes automobilistes », a annoncé à l'AFP son délégué général Pierre Chasseray, sans donner de détails.

Lire aussi : Alcool au volant. Une association exige de rouler à zéro.
Hausse du nombre de morts

Pour tenter d'inverser la courbe du nombre de morts sur les routes, qui a augmenté en 2014 pour la première fois en douze ans (3.384, +3,5%), tout un train de mesures devrait être annoncé.

D'autant que « cette tendance se confirme pour les huit premiers mois de 2015, avec une hausse de 4,6% du nombre de tués sur les routes par rapport à la même période de 2014 », relève le gouvernement, regrettant un « relâchement du comportement de certains conducteurs ».

Cet été, le Premier ministre avait assuré que « le volet répressif » serait « renforcé » à l'occasion de ce CISR, en ajoutant souhaiter aussi une « nouvelle stratégie des radars automatisés », « cibler la lutte contre les pratiques addictives », « la protection des usagers vulnérables » (deux roues et piétons) et faire de la prévention « un axe majeur ».

Le gouvernement souhaite aussi « garantir l'égale application de la loi par tous » et « mettre davantage les nouvelles technologies au service de la sécurité routière ».
Éthylotests de démarrage

Des annonces devraient concerner les radars, selon plusieurs sources. Jean-Yves Salaün, délégué général de l'association Prévention routière, espère l'annonce de « l'installation d'éthylotests de démarrage » dans les voitures dont les conducteurs ont été condamnés à plusieurs reprises pour avoir conduit sous l'emprise de l'alcool.

Les motards, eux, craignent l'instauration d'un contrôle technique et s'attendent à l'obligation de porter des gants de protection.

Ces mesures s'ajouteront aux 26 annoncées en janvier par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, dont un « bilan d'étape » sera dressé, et qui visent selon le gouvernement à « atteindre l'objectif de moins de 2.000 morts sur les routes de France en 2020 ».
Série de couacs gouvernementaux

Elles interviennent après une série de petits couacs gouvernementaux en matière de sécurité routière.

La garde des Sceaux Christiane Taubira vient d'annoncer le retrait des dispositions qui prévoyaient un allègement des sanctions pour défaut de permis de conduire, après le tollé suscité en juillet.

Et cet été, le Journal du Dimanche avait dévoilé un rapport de l'Inspection générale de l'administration de juillet 2014, pointant notamment un manque de collaboration interministérielle en matière de sécurité routière.

Seulement 20% des Français sont favorables à l'abaissement de la vitesse à 80 km/h sur le réseau secondaire mais une large majorité d'entre eux (58%) sont pour l'installation d'un instrument qui obligerait tous les conducteurs à souffler dans un éthylotest avant de démarrer leur véhicule, selon la vague de septembre du baromètre YouGov pour le HuffPost et iTÉLÉ.

http://www.ouest-france.fr/securite-routiere-le-passage-80-km/h-va-t-il-passer-la-trappe-3730890?utm_source=neolane_of_newsletter-generale&utm_medium=email&utm_campaign=of_newsletter-generale&utm_content=20151002&vid=063052054032061041060108125110055032032032032020046061053035034044035123035033