Routes bretonnes. Elles perdent de leur superbe

En avril 2015, le syndicat professionnel régional de l'industrie routière (SPRIR), qui regroupe les principaux groupes de travaux routiers, avait lancé une campagne dénonçant la dégradation des routes en Bretagne. 12 mois après, les choses ont empiré.
Un an après une première campagne à destination des élus et du grand public, le SPRIR - dont le président Tanguy Le Blay dirige Eurovia Bretagne - estime que les départements bretons délaissent les routes bretonnes.



Au quatrième trimestre 2013, le montant des appels d'offres relatifs aux travaux routiers (investissement et entretien) était, sur 12 mois glissants, de 767 M€ dans les quatre départements de la région. Au quatrième trimestre 2015, il n'atteignait plus que 539 M€. « En ne veillant plus, dès à présent, à cet entretien du réseau routier, la facture risque de s'alourdir demain, poursuit le président du SPRIR. Usure du revêtement, traitement de l'eau stagnant dans les fossés, fissures sur le revêtement, déformation de la chaussée. Le coût est multiplié par dix si la route n'est pas entretenue régulièrement et si elle doit subir une rénovation lourde ».

Un réseau de 71.030 km


Et le syndicat de rappeler l'importance des routes en Bretagne qui constituent un réseau de 71.030 km. Dont 17.498 km de routes départementales et 52.458 km de routes communales. Sur ces axes s'effectuent 72 % des déplacements de voyageurs et 93,5 % du transport de marchandises.

Le syndicat fait aussi un habile comparatif entre les dépenses engagées par les collectivités pour le transport ferroviaire et le réseau routier. Le premier poste représentant 45 € par habitant, et 61 € pour le second. Sachant que le nombre d'usagers de la SNCF est largement inférieur à la foultitude qui utilise sa voiture chaque jour.

Selon les instances nationales du syndicat, « les territoires périurbains et ruraux (40 % de la population métropolitaine) sont fragiles et délaissés. Et la Bretagne n'y échappe pas ».



De plus en plus de pétitions


En effet, les routes de notre région semblent avoir perdu de leur splendeur. La preuve, dans nos colonnes ces derniers mois, des collectifs d'habitants se sont exprimés, dénonçant le mauvais état de la chaussée. Comme à Brasparts (29), où la D785 qui traverse le bourg est en bien piteux état après les travaux effectués sur les réseaux.

Même chose à Garlan (29) où une pétition lancée par des riverains excédés a circulé demandant que l'enrobé de la route soit refait. À Vannes aussi, une page Facebook a été ouverte pour exiger que la route qui mène au pont de Kerino soit refaite. « Son état est pitoyable », dénoncent des habitants. Elle présente de nombreux « nids de poule ».

Au niveau national, l'association 40 millions d'automobilistes a créé une plateforme internet appelée « J'ai mal à ma route ». Elle permet aux usagers de signaler, par le détail et avec photos, les chaussées dégradées qui peuvent entraîner des accidents. « Cette plateforme a été créée en novembre dernier. Nous avons été surpris par le nombre de signalements que nous avons reçus. Des milliers et des milliers », explique l'association. « Il ne s'agit pas que de nids de poule mais de routes fortement dégradées parfois.

Toutes ces données sont en cours de traitement maintenant. Nous les fournirons aux services de l'État chargés de l'entretien des routes mais aussi aux collectivités ».

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