Retraites complémentaires: le patronat propose des mesures draconiennes
Page 1 sur 1
Retraites complémentaires: le patronat propose des mesures draconiennes
par Jean-Christophe Martineau le 19 mars 2015
Gel de trois ans, pensions et réversion amputées… Le patronat préconise des mesures drastiques pour sauver les retraites complémentaires du privé.
Le deuxième round des négociations sur l’avenir des retraites complémentaires du privé (Agirc-Arrco) se tient 20 mars 2015. Pour redresser les comptes de l’Agirc et de l’Arrco (le déficit pour 2014 dépasse 5 milliards d’euros et les réserves des caisses seraient épuisées entre 2018 et 2025) le Medef, la CG-PME et l’UPA (artisanat) préconisent de geler pendant trois ans les pensions complémentaires des retraités. Une mesure dont ils escomptent un gain de 4 milliards d’euros. De fait, cette stagnation s’ajouterait aux non revalorisations de 2014 et 2015, conséquence du précédent accord conclu en 2013… (A lire: Retraites complémentaires, un nouveau gel des pensions en 2015) qui ont fait descendre dans la rue des milliers de retraités le 17 mars. A lire aussi: Gel des pensions, pouvoir d'achat, les retraités dans la rue)
Une retraite amputée avant 67 ans
Autre potion amère proposée par le patronat: le report de l’âge de départ à la retraite. Les salariés qui partiraient à 62 ans, l’âge légal dans le régime général, ne percevraient pas leurs retraites complémentaires à taux plein, mais subiraient une décote de 20 à 40%, selon les scénarios envisagés. Ils ne toucheraient l’intégralité de leurs pensions qu’à compter de 67 ans. La mesure rapporterait entre 2 et 4 milliards.
les employeurs envisagent également de réduire les droits Arrco-Agirc des demandeurs d’emplois à hauteur de 70%. Ce qui correspond au niveau des cotisations de retraites complémentaires payées aujourd’hui par l’Unedic qui contraint les régimes prendre en charge le solde de 30%.
La réversion dans la ligne de mire
Les pensions de reversions sont également dans le collimateur. A compter de 2016, les salariés auraient le choix: soit percevoir leur retraite complémentaire à taux plein, mais leur conjoint toucherait une pension de réversion amputée du tiers, voire de la moitié. Soit accepter une diminution de leur retraite Arrco-Agirc (comprise entre 2% et 5%), ce qui permettrait à leur conjoint de percevoir une pension de réversion maintenue au taux actuel de 60%.
Enfin, une mesure classique – déjà appliquée à plusieurs reprises- est une nouvelle fois mise en avant par les employeurs: le renchérissement du prix d’achat des points Arrco et Agirc. Une option qui réduira les pensions des futurs retraités et source, à terme, d’économies importantes (4 milliards d’euros en 2040).
Inacceptable pour les syndicats
Les syndicats ne pouvaient que réagir vivement aux propositions patronales. Philippe Martinez, le numéro un de la CGT, a dénoncé la "logique de régression" du Medef qui veut "amputer la possibilité des salariés de partir à l’âge légal et obliger les gens à travailler plus longtemps par le biais de l’amputation des pensions!" Pour Pascale Coton, secrétaire générale de la CFTC, il ne peut pas y avoir d’accord sans une hausse des cotisations. Et d’évoquer une fourchette d’augmentation de 0,08 à 0,10%. Elle rejette toute mesure concernant la réversion. "Cela rapporterait au maximum 300 millions d’euros. De plus, si on baisse la réversion, ce sont avant tout les femmes qui se retrouveront dans de grandes difficultés. Et au final, ce sera la collectivité qui paiera!"
Quant à l’abattement appliqué sur les pensions des salariés qui partiraient à 62 ans il est, de son point de vue, irrecevable. "Dans le cas d’une retraite totale de 1700 euros, cela équivaudrait au minimum à une baisse de 116 euros par mois la première année, de 95 euros la deuxième année, et ainsi de suite, de manière dégressive, jusqu’à 67 ans. De l’argent qui ne sera jamais récupéré", précise-t-elle. "C’est inacceptable! Nous ne sommes pas opposés à un léger abattement, mais de 2% maximum et jusqu’à 64 ans." Le Medef se lâche", résume de son côté Serge Lavagna, le négociateur retraite de la CFE-CGC, "Tout le monde est assaisonné sauf les entreprises. Aucune ressource supplémentaire n’est prévue alors qu’il existe des possibilités, notamment en augmentant la cotisation sur la tranche B de l’Agirc (ndlr : la part du salaire au-dessus du plafond de la sécurité sociale : 3170€) . La séance du 20 mars ne va pas être sympathique…" les partenaires sociaux ont jusqu’au mois de juin 2015 pour trouver un accord.
Gel de trois ans, pensions et réversion amputées… Le patronat préconise des mesures drastiques pour sauver les retraites complémentaires du privé.
Le deuxième round des négociations sur l’avenir des retraites complémentaires du privé (Agirc-Arrco) se tient 20 mars 2015. Pour redresser les comptes de l’Agirc et de l’Arrco (le déficit pour 2014 dépasse 5 milliards d’euros et les réserves des caisses seraient épuisées entre 2018 et 2025) le Medef, la CG-PME et l’UPA (artisanat) préconisent de geler pendant trois ans les pensions complémentaires des retraités. Une mesure dont ils escomptent un gain de 4 milliards d’euros. De fait, cette stagnation s’ajouterait aux non revalorisations de 2014 et 2015, conséquence du précédent accord conclu en 2013… (A lire: Retraites complémentaires, un nouveau gel des pensions en 2015) qui ont fait descendre dans la rue des milliers de retraités le 17 mars. A lire aussi: Gel des pensions, pouvoir d'achat, les retraités dans la rue)
Une retraite amputée avant 67 ans
Autre potion amère proposée par le patronat: le report de l’âge de départ à la retraite. Les salariés qui partiraient à 62 ans, l’âge légal dans le régime général, ne percevraient pas leurs retraites complémentaires à taux plein, mais subiraient une décote de 20 à 40%, selon les scénarios envisagés. Ils ne toucheraient l’intégralité de leurs pensions qu’à compter de 67 ans. La mesure rapporterait entre 2 et 4 milliards.
les employeurs envisagent également de réduire les droits Arrco-Agirc des demandeurs d’emplois à hauteur de 70%. Ce qui correspond au niveau des cotisations de retraites complémentaires payées aujourd’hui par l’Unedic qui contraint les régimes prendre en charge le solde de 30%.
La réversion dans la ligne de mire
Les pensions de reversions sont également dans le collimateur. A compter de 2016, les salariés auraient le choix: soit percevoir leur retraite complémentaire à taux plein, mais leur conjoint toucherait une pension de réversion amputée du tiers, voire de la moitié. Soit accepter une diminution de leur retraite Arrco-Agirc (comprise entre 2% et 5%), ce qui permettrait à leur conjoint de percevoir une pension de réversion maintenue au taux actuel de 60%.
Enfin, une mesure classique – déjà appliquée à plusieurs reprises- est une nouvelle fois mise en avant par les employeurs: le renchérissement du prix d’achat des points Arrco et Agirc. Une option qui réduira les pensions des futurs retraités et source, à terme, d’économies importantes (4 milliards d’euros en 2040).
Inacceptable pour les syndicats
Les syndicats ne pouvaient que réagir vivement aux propositions patronales. Philippe Martinez, le numéro un de la CGT, a dénoncé la "logique de régression" du Medef qui veut "amputer la possibilité des salariés de partir à l’âge légal et obliger les gens à travailler plus longtemps par le biais de l’amputation des pensions!" Pour Pascale Coton, secrétaire générale de la CFTC, il ne peut pas y avoir d’accord sans une hausse des cotisations. Et d’évoquer une fourchette d’augmentation de 0,08 à 0,10%. Elle rejette toute mesure concernant la réversion. "Cela rapporterait au maximum 300 millions d’euros. De plus, si on baisse la réversion, ce sont avant tout les femmes qui se retrouveront dans de grandes difficultés. Et au final, ce sera la collectivité qui paiera!"
Quant à l’abattement appliqué sur les pensions des salariés qui partiraient à 62 ans il est, de son point de vue, irrecevable. "Dans le cas d’une retraite totale de 1700 euros, cela équivaudrait au minimum à une baisse de 116 euros par mois la première année, de 95 euros la deuxième année, et ainsi de suite, de manière dégressive, jusqu’à 67 ans. De l’argent qui ne sera jamais récupéré", précise-t-elle. "C’est inacceptable! Nous ne sommes pas opposés à un léger abattement, mais de 2% maximum et jusqu’à 64 ans." Le Medef se lâche", résume de son côté Serge Lavagna, le négociateur retraite de la CFE-CGC, "Tout le monde est assaisonné sauf les entreprises. Aucune ressource supplémentaire n’est prévue alors qu’il existe des possibilités, notamment en augmentant la cotisation sur la tranche B de l’Agirc (ndlr : la part du salaire au-dessus du plafond de la sécurité sociale : 3170€) . La séance du 20 mars ne va pas être sympathique…" les partenaires sociaux ont jusqu’au mois de juin 2015 pour trouver un accord.
Sujets similaires
» retraites. Ce que propose le patronat
» retraites complémentaires pourraient baisser
» Retraites complémentaires. Le recul de l'âge de départ en question
» Retraites complémentaires: les Français plus séduits que prévu par le bonus?
» Complémentaires : le traitement de choc du Medef pour les retraites
» retraites complémentaires pourraient baisser
» Retraites complémentaires. Le recul de l'âge de départ en question
» Retraites complémentaires: les Français plus séduits que prévu par le bonus?
» Complémentaires : le traitement de choc du Medef pour les retraites
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum