Surcharge de travail : l’entreprise s’attaque à la mesure
Page 1 sur 1
Surcharge de travail : l’entreprise s’attaque à la mesure
MARIE-SOPHIE RAMSPACHER | Le 25/05/2016 à 07:00
Tendance Selon une étude de l’Observatoire Opérationnel de la Charge de Travail , 75 % des entreprises n’ont jamais été alertées sur les problématiques liées à la charge de travail faute de méthodologie et de thermomètre appropriés.
Projets de réorganisations, signature de forfaits jours, accidents du travail, maladies professionnelles, le sujet de la charge de travail devient récurrent et source de contentieux. Pourtant, selon une étude conduite par Silamir et le cabinet Lusis Avocats, qui ont créé l’Observatoire Opérationnel de la Charge de Travail (OOCT), les outils permettant de l’évaluer restent inexistants. Faute de thermomètre adéquat, près des deux tiers des entreprises n’ont pas pu déployer d’actions sur la charge de travail.
Les bons élèves en matière d’évaluation _35 % de sondés_ utilisent majoritairement la mesure du nombre d’heures travaillées loin devant les entretiens ad hoc.... De l’avis mêmes des DRH interrogés, la durée du travail est toutefois une donnée imprécise car elle exclut le travail implanifiable ainsi que les tâches invisibles : lecture d’un rapport le soir, départ en déplacement le dimanche, séminaire durant le week-end etc...
Certaines entreprises toutefois défrichent le terrain. Chez Schindler, une réflexion est en cours pour évaluer distinctement la charge de travail des cadres au forfait jours de celle des 1.000 techniciens de maintenance _appréciée par le nombre d’heures réalisées. L’ascensoriste suggère désormais au management d’intégrer, pour les cadres, une part de charge prévisible et une part mouvante, liée aux événements ad hoc. « Le défi consiste à réduire au maximum la charge fixe pour dégager une marge de souplesse qui permet d’absorber la charge imprévisible », développe Eric Thiébaut, directeur des affaires sociales de Schindler. Plus classiques, d’autres entreprises s’appuient sur des enquêtes de satisfaction au travail comme le questionnaire collectif NPS (Net Promoter Score), qui analyse l’expérience salarié à travers notamment le taux de recommandation de l’entreprise. Le questionnaire de Karasek, qui mesure la charge psychologique de travail, l’autonomie décisionnelle et le soutien social, est notamment utilisé chez Valeo qui a choisi d’aborder le sujet à travers le « ressenti » des collaborateurs, une approche également retenue par Orange.
l’une des préconisations du cabinet Silamir est effectivement de tenir compte des différences de perception de la charge de travail, variables selon les fonctions et les salariés. Le seuil de tolérance varie d’un individu à l’autre et dépend de la performance individuelle et de la résistance au stress. En 2011, la cour d’appel de Versailles avait expliqué le suicide d’un ingénieur de Renault par l’incapacité du constructeur à évaluer avec précision la charge de travail et à repérer les salariés surengagés.
Les articles associés
http://business.lesechos.fr/directions-ressources-humaines/ressources-humaines/efficacite-productivite-personnelle/021961256915-surcharge-de-travail-l-entreprise-s-attaque-a-la-mesure-210748.php#xtor=CS1-60
Tendance Selon une étude de l’Observatoire Opérationnel de la Charge de Travail , 75 % des entreprises n’ont jamais été alertées sur les problématiques liées à la charge de travail faute de méthodologie et de thermomètre appropriés.
Projets de réorganisations, signature de forfaits jours, accidents du travail, maladies professionnelles, le sujet de la charge de travail devient récurrent et source de contentieux. Pourtant, selon une étude conduite par Silamir et le cabinet Lusis Avocats, qui ont créé l’Observatoire Opérationnel de la Charge de Travail (OOCT), les outils permettant de l’évaluer restent inexistants. Faute de thermomètre adéquat, près des deux tiers des entreprises n’ont pas pu déployer d’actions sur la charge de travail.
Les bons élèves en matière d’évaluation _35 % de sondés_ utilisent majoritairement la mesure du nombre d’heures travaillées loin devant les entretiens ad hoc.... De l’avis mêmes des DRH interrogés, la durée du travail est toutefois une donnée imprécise car elle exclut le travail implanifiable ainsi que les tâches invisibles : lecture d’un rapport le soir, départ en déplacement le dimanche, séminaire durant le week-end etc...
Certaines entreprises toutefois défrichent le terrain. Chez Schindler, une réflexion est en cours pour évaluer distinctement la charge de travail des cadres au forfait jours de celle des 1.000 techniciens de maintenance _appréciée par le nombre d’heures réalisées. L’ascensoriste suggère désormais au management d’intégrer, pour les cadres, une part de charge prévisible et une part mouvante, liée aux événements ad hoc. « Le défi consiste à réduire au maximum la charge fixe pour dégager une marge de souplesse qui permet d’absorber la charge imprévisible », développe Eric Thiébaut, directeur des affaires sociales de Schindler. Plus classiques, d’autres entreprises s’appuient sur des enquêtes de satisfaction au travail comme le questionnaire collectif NPS (Net Promoter Score), qui analyse l’expérience salarié à travers notamment le taux de recommandation de l’entreprise. Le questionnaire de Karasek, qui mesure la charge psychologique de travail, l’autonomie décisionnelle et le soutien social, est notamment utilisé chez Valeo qui a choisi d’aborder le sujet à travers le « ressenti » des collaborateurs, une approche également retenue par Orange.
l’une des préconisations du cabinet Silamir est effectivement de tenir compte des différences de perception de la charge de travail, variables selon les fonctions et les salariés. Le seuil de tolérance varie d’un individu à l’autre et dépend de la performance individuelle et de la résistance au stress. En 2011, la cour d’appel de Versailles avait expliqué le suicide d’un ingénieur de Renault par l’incapacité du constructeur à évaluer avec précision la charge de travail et à repérer les salariés surengagés.
Les articles associés
http://business.lesechos.fr/directions-ressources-humaines/ressources-humaines/efficacite-productivite-personnelle/021961256915-surcharge-de-travail-l-entreprise-s-attaque-a-la-mesure-210748.php#xtor=CS1-60
Sujets similaires
» L'auto-entreprise, une entreprise....
» Loi Travail. La médecine du travail changerait de rythme
» La NASA s’attaque à la recherche d’une vie extraterrestre intelligente
» Pensions alimentaires : la CAF s’attaque aux mauvais payeurs
» Licencié après 700 contrats en 30 ans, il attaque Manpower
» Loi Travail. La médecine du travail changerait de rythme
» La NASA s’attaque à la recherche d’une vie extraterrestre intelligente
» Pensions alimentaires : la CAF s’attaque aux mauvais payeurs
» Licencié après 700 contrats en 30 ans, il attaque Manpower
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum