Total impose un régime minceur à ses grands projets
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Total impose un régime minceur à ses grands projets
ARTICLE LES ECHOS Publié le 11/09/2016 à 20:32
Avec un pétrole tombé de 110 dollars le baril mi-2014 à 50 dollars, de nombreux projets ne sont plus rentables. Les compagnies ont donc entrepris de passer en revue leur portefeuille pour réduire les seuils de rentabilité des projets. - Africa Media Online / Photononstop
Le pétrolier français a simplifié son approche et revu sa façon de travailler. Ses coûts d’exploitation devraient baisser de plus de 2,4 milliards de dollars en 2016.
Une véritable prouesse. En deux ans, les équipes de Total ont réussi à diviser par deux l'investissement nécessaire pour développer le champ pétrolifère ultra-profond de Zinia 2, au large de l'Angola. « Au vu des appels d'offres lancés fin 2014, les coûts étaient beaucoup trop élevés pour que le projet soit rentable », raconte Arnaud Breuillac, directeur de l'exploration-production du groupe. « Nous avons donc décidé d'en revoir l'architecture». De nombreux éléments ont été simplifiés : au lieu de construire un réseau complet de pipelines sous-marins, il a été décidé de se raccorder dès que possible sur le réseau d'un champ voisin.
De même, la profondeur du puits a été limitée, de sorte à simplifier les procédures et surtout à réduire le temps de forage de 15 % environ. « Ces simplifications nous feront gagner 25 %, auxquels s'ajouteront les baisses de prix facturés par les sociétés de service, et une incitation fiscale consentie par l'Angola », indique le dirigeant. « Nous n'avons pas encore pris de décision d'investissement, mais cette nouvelle configuration devrait rendre le projet économique dans un environnement à 50 dollars le baril ».
Cet effort massif effectué sur Zinia 2 est emblématique des travaux en cours dans toute l'industrie pétrolière. Avec un pétrole tombé de 110 dollars le baril mi-2014, à 50 dollars environ aujourd'hui, de nombreux projets ne sont plus rentables. Les compagnies ont donc entrepris de passer en revue leur portefeuille pour réduire les seuils de rentabilité des projets. « Le groupe Total fait plutôt partie des bons élèves car il est parti avec une longueur d'avance », relève Baptiste Lebacq, analyste financier chez Natixis. Estimant que les coûts avaient atteint des niveaux insupportables, Christophe de Margerie alors PDG du groupe avait lancé le chantier dès le début de 2014, avant même la chute du baril.
Dès la conception
Les projets sur lesquels le potentiel est le plus important sont de toute évidence ceux qui n'ont pas encore été lancés, pour lesquels les gros contrats n'ont pas été signés. « En intervenant dès la conception, on peut gagner en moyenne 10 à 15 %, notamment sur les équipements», avance Arnaud Breuillac. Les précautions inutiles ont été éliminées : Total ne se donne plus la possibilité d'étendre un projet dès l'origine, et a supprimé les équipements de secours, destinés à être utilisés en cas de panne. « Les études ont démontré que les surcoûts correspondants ne se justifiaient pas toujours », poursuit-il. De même les coûts de forage, qui représentent jusqu'à 40 % des coûts d'investissement, ont été réduits, grâce à des simplifications ou grâce aux baisses des prix de location des équipements.
Total ne se contente pas de réduire ses coûts d'investissement, il a aussi revu sa façon de travailler pour réduire ses coûts d'exploitation. Le groupe répare désormais les pièces des équipements en cas de panne, au lieu de les changer, ce qui lui permettra de gagner 100 millions de dollars par an sur ses filiales africaines et britannique. En Afrique de l'Ouest, il n'utilise plus que 6 hélicoptères en permanence, au lieu de 12. Un autre gain de 100 millions de dollars. Sur le bloc 17, au large de l'Angola, où il gère 4 plate-formes proches les unes des autres, il a mutualisé les équipes de maintenance. Le nombre de personnels permanents sur chacune est passé de 220 à 110, auxquels s'ajoute une équipe volante de 80 personnes pour l'entretien : là encore, 100 millions de dollars d'économies.
« « Toutes les bonnes idées, pour la plupart venues des opérationnels, sont systématisées. » »
Les exemples sont nombreux, de l'utilisation de capteurs ou de robots pour inspecter les installations, à la réduction de la vitesse des bateaux, pour économiser sur le fuel. « Toutes les bonnes idées, pour la plupart venues des opérationnels, sont systématisées», affirme Arnaud Breuillac. Total, qui s'était fixé pour objectif d'économiser 3 milliards de dollars par an à l'horizon 2017 (par rapport à 2014), devrait avoir dépassé 2,4 milliards fin 2016.
Avec un pétrole tombé de 110 dollars le baril mi-2014 à 50 dollars, de nombreux projets ne sont plus rentables. Les compagnies ont donc entrepris de passer en revue leur portefeuille pour réduire les seuils de rentabilité des projets. - Africa Media Online / Photononstop
Le pétrolier français a simplifié son approche et revu sa façon de travailler. Ses coûts d’exploitation devraient baisser de plus de 2,4 milliards de dollars en 2016.
Une véritable prouesse. En deux ans, les équipes de Total ont réussi à diviser par deux l'investissement nécessaire pour développer le champ pétrolifère ultra-profond de Zinia 2, au large de l'Angola. « Au vu des appels d'offres lancés fin 2014, les coûts étaient beaucoup trop élevés pour que le projet soit rentable », raconte Arnaud Breuillac, directeur de l'exploration-production du groupe. « Nous avons donc décidé d'en revoir l'architecture». De nombreux éléments ont été simplifiés : au lieu de construire un réseau complet de pipelines sous-marins, il a été décidé de se raccorder dès que possible sur le réseau d'un champ voisin.
De même, la profondeur du puits a été limitée, de sorte à simplifier les procédures et surtout à réduire le temps de forage de 15 % environ. « Ces simplifications nous feront gagner 25 %, auxquels s'ajouteront les baisses de prix facturés par les sociétés de service, et une incitation fiscale consentie par l'Angola », indique le dirigeant. « Nous n'avons pas encore pris de décision d'investissement, mais cette nouvelle configuration devrait rendre le projet économique dans un environnement à 50 dollars le baril ».
Cet effort massif effectué sur Zinia 2 est emblématique des travaux en cours dans toute l'industrie pétrolière. Avec un pétrole tombé de 110 dollars le baril mi-2014, à 50 dollars environ aujourd'hui, de nombreux projets ne sont plus rentables. Les compagnies ont donc entrepris de passer en revue leur portefeuille pour réduire les seuils de rentabilité des projets. « Le groupe Total fait plutôt partie des bons élèves car il est parti avec une longueur d'avance », relève Baptiste Lebacq, analyste financier chez Natixis. Estimant que les coûts avaient atteint des niveaux insupportables, Christophe de Margerie alors PDG du groupe avait lancé le chantier dès le début de 2014, avant même la chute du baril.
Dès la conception
Les projets sur lesquels le potentiel est le plus important sont de toute évidence ceux qui n'ont pas encore été lancés, pour lesquels les gros contrats n'ont pas été signés. « En intervenant dès la conception, on peut gagner en moyenne 10 à 15 %, notamment sur les équipements», avance Arnaud Breuillac. Les précautions inutiles ont été éliminées : Total ne se donne plus la possibilité d'étendre un projet dès l'origine, et a supprimé les équipements de secours, destinés à être utilisés en cas de panne. « Les études ont démontré que les surcoûts correspondants ne se justifiaient pas toujours », poursuit-il. De même les coûts de forage, qui représentent jusqu'à 40 % des coûts d'investissement, ont été réduits, grâce à des simplifications ou grâce aux baisses des prix de location des équipements.
Total ne se contente pas de réduire ses coûts d'investissement, il a aussi revu sa façon de travailler pour réduire ses coûts d'exploitation. Le groupe répare désormais les pièces des équipements en cas de panne, au lieu de les changer, ce qui lui permettra de gagner 100 millions de dollars par an sur ses filiales africaines et britannique. En Afrique de l'Ouest, il n'utilise plus que 6 hélicoptères en permanence, au lieu de 12. Un autre gain de 100 millions de dollars. Sur le bloc 17, au large de l'Angola, où il gère 4 plate-formes proches les unes des autres, il a mutualisé les équipes de maintenance. Le nombre de personnels permanents sur chacune est passé de 220 à 110, auxquels s'ajoute une équipe volante de 80 personnes pour l'entretien : là encore, 100 millions de dollars d'économies.
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