Égalité au travail: "l'heure des mères",
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Égalité au travail: "l'heure des mères",
Publié le 20/07/2017 à 18:39
Égalité au travail: "l'heure des mères", ce frein à la carrière des femmes
ARTICLE L EXPRESS COMPLET
Les femmes essaient toutes de partir pour 19h, mais du côté des hommes, on en voit rarement se presser pour rentrer." (Capture d'écran)
Emma/"L'attente"/Emmaclit.com
Récupérer les enfants le soir est une tâche qui incombe le plus souvent aux femmes. Banale, cette obligation renforce pourtant les inégalités au travail.
Pour de nombreuses mères, l'arrivée d'un enfant est également synonyme de frein pour la carrière.http://www.lexpress.fr/emploi/inegalites-hommes-femmes-travail_1492128.html
Comme l'explique la dessinatrice Emma, dans une bande dessinée,https://emmaclit.com/2017/07/18/lattente/
les tâches domestiques et parentales incombent généralement plus aux mères qu'aux pères. Ils ont ainsi plus.
Peu importe la quantité de travail fourni à la fin de la journée, le résultat est le même: les promotions http://www.lexpress.fr/emploi/le-plafond-de-verre-resultat-d-une-education-patriarcale_1848572.html ou potentielles augmentations risquent plus facilement de passer sous le nez de ces femmes dont l'image de mère dévouée http://www.lexpress.fr/actualite/societe/stereotypes-sexistes-et-egalite-fille-garcon_1314670.html et d'employée peu fiable colle à la peau. Au contraire des pères qui se montrent disponibles à souhait.
Rentrer à l'heure, "bébé oblige"
Dans le monde professionnel, la moindre erreur peut coûter aux mamans. Justine, qui a trois enfants, en a fait les frais. Employée pour le service client d'un site internet spécialisé dans la vente privée, elle n'était jamais en retard, mais partait également tous les jours à l'heure, "bébé oblige". Parfois, elle travaillait en supplément les samedis, une prouesse remarquée par son chef. "Il m'a proposé le poste de responsable de service, qui était beaucoup mieux payé. J'ai accepté, mais lui ai indiqué que je devais m'organiser avec la nourrice puisque mes horaires allaient changer."
Le lendemain, son chef la cherche, mais elle a posé une journée pour s'occuper de démarches administratives pour l'un de ses fils, ce que ses collègues signalent au supérieur. Trois jours plus tard, Justine voit arriver Ingrid. Elle se présente comme la nouvelle responsable du service et n'a pas d'enfant. "Même si ça n'a pas été dit, le fait d'être maman, avec tous les impératifs qui cela comporte, m'a écarté de toute perspective d'évolution". Résignée, elle démissionne et envisage à présent de trouver un emploi "compatible avec la vie de famille".
Des journées plus souples pour les pères
Elodie, cadre dans une entreprise de promotion immobilière et mère de deux enfants, n'a pas d'impératif en termes d'horaires. Aidée par des nounous, elle peut se permettre de rester après les heures de bureau. Elle reconnaît cependant que la charge http://www.lexpress.fr/actualite/societe/la-charge-mentale-le-syndrome-des-femmes-epuisees-d-avoir-a-penser-a-tout_1906874.html mentale qu'elle porte la pénalise parfois au boulot et qu'elle a "plus de cas de conscience que [son] mari lorsqu'[elle] y reste jusqu'à 22h". Il lui arrive également plus souvent de faire les sorties et rendez-vous scolaires que lui. "A la maison, c'est clairement moi qui me soucie le plus de rentrer le soir pour voir les enfants."
Un poste "incompatible" avec le rôle de mère
Et même lorsque les travailleuses assurent être disponibles, de nombreux employeurs tendent encore à croire qu'une mère ne sera pas une aussi bonne employée http://www.lexpress.fr/actualite/societe/l-egalite-hommes-femmes_1315701.html qu'un homme prétendument débarrassé de cette charge parentale. Annabelle en a fait l'amère expérience. Lorsque cette mère d'une petite-fille de 7 ans a recommencé à chercher un emploi après sa grossesse, un recruteur lui a indiqué que le poste auquel elle prétendait était "incompatible" avec son rôle de mère. http://www.lexpress.fr/emploi/gestion-carriere/viedemere-la-cgt-veut-liberer-la-parole-des-femmes-sur-les-discriminations_1836864.html
"Le poste exigeait de terminer à minuit, ce qui, pour l'employeur, était ingérable pour moi. J'étais pourtant plus que qualifiée pour ce poste et mariée" raconte-t-elle. Même réponse à l'oral d'admission d'une grande école de commerce qu'elle tente d'intégrer, en dépit de très bonnes recommandations.
VIDÉO >> Égalité homme-femme au travail: 5 chiffres à retenir
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/video-egalite-homme-femme-au-travail-5-chiffres-a-retenir_1887058.html
Le recruteur aurait-il eu un raisonnement similaire face à un homme? La jeune femme en doute fortement. Mais elle doit absolument trouver un emploi. Administratrice culturelle, elle accepte de travailler à mi-temps comme hôtesse d'accueil d'un musée. Un poste bien en dessous de son niveau d'étude, "le même que mon conjoint, un bac+5". Elle trouve finalement un poste qui lui convient, bien que payé au Smic, mais, désormais divorcée, elle ne peut dépasser ses horaires en permanence.
Elodie a remarqué cette constante chez ses collègues: "Les femmes essaient toutes de partir pour 19h, mais du côté des hommes, on en voit rarement se presser pour rentrer". Ce qu'Emma décrit parfaitement dans sa bande dessinée. "J'ai vu beaucoup de pères s'octroyer des journées souples, avec des pauses midis confortables, des discussions passionnées dans les couloirs et finir au bureau à 20h pour 'terminer leur boulot'." Elodie confirme: "J'en ai même entendu dire qu'ils préféraient rester au bureau que gérer le soir avec les enfants".
"En offrant du temps à leur entreprise, les hommes ont plus le sentiment d'accomplir leur devoir qu'en quittant tôt pour retrouver leur famille," note Emma, qui précise que les femmes, une fois mères, renoncent pour la plupart à ce mode de fonctionnement.
Un présentéisme calculé
Elle sait pourtant que cela l'aiderait dans sa carrière. Du coup, elle calcule son temps de présentéisme, tout en considérant que c'est "une plaie". "Je sais comment ça marche. Mais je prends en compte tous les paramètres. Je ne le fais jamais au détriment de ma fille."
Pendant ce temps, ses collègues masculins peuvent user et abuser de ce présentéisme. http://lentreprise.lexpress.fr/rh-management/management/le-presenteisme-en-entreprise-bien-plus-couteux-que-l-absenteisme_1513874.html "Sachant qu'en France, le temps passé au travail est plus valorisé que le travail réellement effectué, pour être remarqués, promus et récompensés, les salariés vont devoir montrer leur capacité à sacrifier leur temps personnel (et donc familial) au bénéfice de leur employeur." Une possibilité qu'ont seulement ceux qui ne sont pas soumis à "l'heure des mamans" -qui ne rentrent pas pour enfiler des perles, mais bien pour enchaîner sur de nouvelles tâches.
Renverser les échelles de valeurs
Comment faire pour résoudre cette inégalité entre homme et femme vivant la parentalité? Emma préconise de faire du temps personnel et familial "le point culminant de nos échelles de valeurs."
TRIBUNE >> "Comment la maternité précarise les femmes"
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/comment-la-maternite-precarise-les-femmes_1771369.html
Elodie veut relativiser: "Ce n'est pas parce que je ne vois pas mes enfants un soir que je les relègue au second plan. Il n'y a pas de valeur à placer devant une autre." Pour autant, elle ne s'empêche pas de prendre une matinée avec son enfant. "Je sais également que ce n'est pas en restant tard au bureau que je vais m'épanouir," nuance-t-elle.
Pour Annabelle, qui a déjà travaillé un 1er janvier car elle était angoissée par un dossier, c'est la culture d'entreprise qu'il faut revoir. "Les sociétés doivent permettre aux employés de décrocher -en coupant les boites e-mails et les téléphones professionnels en dehors des heures de travail par exemple- pour que l'implication professionnelle ne prenne pas le pas sur le reste." Sur ce point, elle s'accorde avec Emma lorsque la dessinatrice rappelle que pour que cette égalité se mette en place, il faut "arrêter de sacrifier du temps libre à nos entreprises".
https://emmaclit.com/2017/07/18/lattente/
Égalité au travail: "l'heure des mères", ce frein à la carrière des femmes
ARTICLE L EXPRESS COMPLET
Les femmes essaient toutes de partir pour 19h, mais du côté des hommes, on en voit rarement se presser pour rentrer." (Capture d'écran)
Emma/"L'attente"/Emmaclit.com
Récupérer les enfants le soir est une tâche qui incombe le plus souvent aux femmes. Banale, cette obligation renforce pourtant les inégalités au travail.
Pour de nombreuses mères, l'arrivée d'un enfant est également synonyme de frein pour la carrière.http://www.lexpress.fr/emploi/inegalites-hommes-femmes-travail_1492128.html
Comme l'explique la dessinatrice Emma, dans une bande dessinée,https://emmaclit.com/2017/07/18/lattente/
les tâches domestiques et parentales incombent généralement plus aux mères qu'aux pères. Ils ont ainsi plus.
Peu importe la quantité de travail fourni à la fin de la journée, le résultat est le même: les promotions http://www.lexpress.fr/emploi/le-plafond-de-verre-resultat-d-une-education-patriarcale_1848572.html ou potentielles augmentations risquent plus facilement de passer sous le nez de ces femmes dont l'image de mère dévouée http://www.lexpress.fr/actualite/societe/stereotypes-sexistes-et-egalite-fille-garcon_1314670.html et d'employée peu fiable colle à la peau. Au contraire des pères qui se montrent disponibles à souhait.
Rentrer à l'heure, "bébé oblige"
Dans le monde professionnel, la moindre erreur peut coûter aux mamans. Justine, qui a trois enfants, en a fait les frais. Employée pour le service client d'un site internet spécialisé dans la vente privée, elle n'était jamais en retard, mais partait également tous les jours à l'heure, "bébé oblige". Parfois, elle travaillait en supplément les samedis, une prouesse remarquée par son chef. "Il m'a proposé le poste de responsable de service, qui était beaucoup mieux payé. J'ai accepté, mais lui ai indiqué que je devais m'organiser avec la nourrice puisque mes horaires allaient changer."
Le lendemain, son chef la cherche, mais elle a posé une journée pour s'occuper de démarches administratives pour l'un de ses fils, ce que ses collègues signalent au supérieur. Trois jours plus tard, Justine voit arriver Ingrid. Elle se présente comme la nouvelle responsable du service et n'a pas d'enfant. "Même si ça n'a pas été dit, le fait d'être maman, avec tous les impératifs qui cela comporte, m'a écarté de toute perspective d'évolution". Résignée, elle démissionne et envisage à présent de trouver un emploi "compatible avec la vie de famille".
Des journées plus souples pour les pères
Elodie, cadre dans une entreprise de promotion immobilière et mère de deux enfants, n'a pas d'impératif en termes d'horaires. Aidée par des nounous, elle peut se permettre de rester après les heures de bureau. Elle reconnaît cependant que la charge http://www.lexpress.fr/actualite/societe/la-charge-mentale-le-syndrome-des-femmes-epuisees-d-avoir-a-penser-a-tout_1906874.html mentale qu'elle porte la pénalise parfois au boulot et qu'elle a "plus de cas de conscience que [son] mari lorsqu'[elle] y reste jusqu'à 22h". Il lui arrive également plus souvent de faire les sorties et rendez-vous scolaires que lui. "A la maison, c'est clairement moi qui me soucie le plus de rentrer le soir pour voir les enfants."
Un poste "incompatible" avec le rôle de mère
Et même lorsque les travailleuses assurent être disponibles, de nombreux employeurs tendent encore à croire qu'une mère ne sera pas une aussi bonne employée http://www.lexpress.fr/actualite/societe/l-egalite-hommes-femmes_1315701.html qu'un homme prétendument débarrassé de cette charge parentale. Annabelle en a fait l'amère expérience. Lorsque cette mère d'une petite-fille de 7 ans a recommencé à chercher un emploi après sa grossesse, un recruteur lui a indiqué que le poste auquel elle prétendait était "incompatible" avec son rôle de mère. http://www.lexpress.fr/emploi/gestion-carriere/viedemere-la-cgt-veut-liberer-la-parole-des-femmes-sur-les-discriminations_1836864.html
"Le poste exigeait de terminer à minuit, ce qui, pour l'employeur, était ingérable pour moi. J'étais pourtant plus que qualifiée pour ce poste et mariée" raconte-t-elle. Même réponse à l'oral d'admission d'une grande école de commerce qu'elle tente d'intégrer, en dépit de très bonnes recommandations.
VIDÉO >> Égalité homme-femme au travail: 5 chiffres à retenir
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/video-egalite-homme-femme-au-travail-5-chiffres-a-retenir_1887058.html
Le recruteur aurait-il eu un raisonnement similaire face à un homme? La jeune femme en doute fortement. Mais elle doit absolument trouver un emploi. Administratrice culturelle, elle accepte de travailler à mi-temps comme hôtesse d'accueil d'un musée. Un poste bien en dessous de son niveau d'étude, "le même que mon conjoint, un bac+5". Elle trouve finalement un poste qui lui convient, bien que payé au Smic, mais, désormais divorcée, elle ne peut dépasser ses horaires en permanence.
Elodie a remarqué cette constante chez ses collègues: "Les femmes essaient toutes de partir pour 19h, mais du côté des hommes, on en voit rarement se presser pour rentrer". Ce qu'Emma décrit parfaitement dans sa bande dessinée. "J'ai vu beaucoup de pères s'octroyer des journées souples, avec des pauses midis confortables, des discussions passionnées dans les couloirs et finir au bureau à 20h pour 'terminer leur boulot'." Elodie confirme: "J'en ai même entendu dire qu'ils préféraient rester au bureau que gérer le soir avec les enfants".
"En offrant du temps à leur entreprise, les hommes ont plus le sentiment d'accomplir leur devoir qu'en quittant tôt pour retrouver leur famille," note Emma, qui précise que les femmes, une fois mères, renoncent pour la plupart à ce mode de fonctionnement.
Un présentéisme calculé
Elle sait pourtant que cela l'aiderait dans sa carrière. Du coup, elle calcule son temps de présentéisme, tout en considérant que c'est "une plaie". "Je sais comment ça marche. Mais je prends en compte tous les paramètres. Je ne le fais jamais au détriment de ma fille."
Pendant ce temps, ses collègues masculins peuvent user et abuser de ce présentéisme. http://lentreprise.lexpress.fr/rh-management/management/le-presenteisme-en-entreprise-bien-plus-couteux-que-l-absenteisme_1513874.html "Sachant qu'en France, le temps passé au travail est plus valorisé que le travail réellement effectué, pour être remarqués, promus et récompensés, les salariés vont devoir montrer leur capacité à sacrifier leur temps personnel (et donc familial) au bénéfice de leur employeur." Une possibilité qu'ont seulement ceux qui ne sont pas soumis à "l'heure des mamans" -qui ne rentrent pas pour enfiler des perles, mais bien pour enchaîner sur de nouvelles tâches.
Renverser les échelles de valeurs
Comment faire pour résoudre cette inégalité entre homme et femme vivant la parentalité? Emma préconise de faire du temps personnel et familial "le point culminant de nos échelles de valeurs."
TRIBUNE >> "Comment la maternité précarise les femmes"
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/comment-la-maternite-precarise-les-femmes_1771369.html
Elodie veut relativiser: "Ce n'est pas parce que je ne vois pas mes enfants un soir que je les relègue au second plan. Il n'y a pas de valeur à placer devant une autre." Pour autant, elle ne s'empêche pas de prendre une matinée avec son enfant. "Je sais également que ce n'est pas en restant tard au bureau que je vais m'épanouir," nuance-t-elle.
Pour Annabelle, qui a déjà travaillé un 1er janvier car elle était angoissée par un dossier, c'est la culture d'entreprise qu'il faut revoir. "Les sociétés doivent permettre aux employés de décrocher -en coupant les boites e-mails et les téléphones professionnels en dehors des heures de travail par exemple- pour que l'implication professionnelle ne prenne pas le pas sur le reste." Sur ce point, elle s'accorde avec Emma lorsque la dessinatrice rappelle que pour que cette égalité se mette en place, il faut "arrêter de sacrifier du temps libre à nos entreprises".
https://emmaclit.com/2017/07/18/lattente/
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