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Quand la Chine se lance à la course au rachat de terres agricoles françaises

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Quand la Chine se lance à la course au rachat de terres agricoles françaises  Empty Quand la Chine se lance à la course au rachat de terres agricoles françaises

Message par Admin Mer 7 Mar - 16:13

Selon nos informations, après le conglomérat Reward Group qui a racheté près de 3.000 hectares de terres agricoles en France, un deuxième groupe chinois négocie actuellement l'achat de champs de blé dans la Beauce. Voici pourquoi l'Empire du Milieu lorgne la campagne française.

L'agriculture française est-elle en train de passer sous pavillon chinois? Selon nos informations, après le conglomérat Reward Group qui a racheté près de 3.000 hectares de terres agricoles dans l'Hexagone, un deuxième groupe chinois a mandaté en février un cabinet d'avocats d'affaires parisien pour négocier l'achat de champs de blé dans la Beauce. Comme Reward Group, qui possède des boulangeries en Chine, cette société, dont le nom n'a pas filtré, lorgne ces terres pour produire de la farine de blé "made in France". "Les fariniers chinois sont très sensibles à réputation du blé français, confie un bon connaisseur du dossier. Ils veulent acheter ces terres pour vendre en Chine du pain ou de la farine avec le label : 'blé produit en France'".

Ce phénomène remonte à fin 2014 lorsque à la surprise générale, le consortium Reward Group, spécialiste des articles d'entretien et d'hygiène, du soja, du lait en poudre, mais aussi détenteur de boulangeries en Chine, rachète 1.700 hectares de terres agricoles dans l'Indre. "En l'espace de six mois, cette entreprise a racheté cinq exploitations, ce qui a suscité un certain affolement, se souvient Robert Chaze, président de la chambre d'agriculture de l'Indre. Les prix qu'ils ont proposé étaient assez élevés, ce qui a pu empêcher des exploitants locaux de s'aligner". Et ouvert ainsi la porte à une certaine sinophobie.


Faille juridique


Et puis le procédé utilisé surfe sur une faille juridique qui permet de contourner le pouvoir de blocage de la Safer (sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural). Reward Group, via son fonds Hongyang, se porte ainsi acquéreur de 98% des parts des sociétés contenant l'exploitation. Or la Safer ne peut agir que lorsque la transaction porte sur la totalité de la propriété. "Cette carence rend les Safer totalement impuissantes face à ce type de rachats, indique Philippe Portier, président de la Safer du Centre. Il est urgent de remédier à cette lacune". Une brèche dans laquelle, Reward Group s'est de nouveau engouffré en rachetant 900 hectares supplémentaires dans l'Allier en 2017.

Interrogé par l'AFP, le 23 février, le patron du consortium chinois, Hu Keqin, détenteur d'une fortune de 1,22 milliard de dollars selon le magazine Forbes, est revenu sur ces acquisitions. "Nous voulons faire de la Chine un marché pour le pain à la française et ces terres sont au service de cet objectif: nous venons d'ouvrir un premier magasin à Pékin et nous visons 1.500 boulangeries dans tout le pays d'ici cinq ans, proposant des pains préparés avec de la farine importée de France" s'est-il défendu. Fondé en 1995, Reward cherche surtout à poursuivre son internationalisation en se diversifiant. Comme en Roumanie et en Ukraine, où il lorgne d'autres terres agricoles.


Macron monte au front


En France, Reward a aussi bouclé deux opérations d'envergure. Dans la Drôme, il a pris le contrôle, l'été dernier, d'un fabricant familial de parfums et savons à la lavande, Le Chatelard 1802. Il s'est surtout associé avec Axéréal, première coopérative céréalière de l'Hexagone. Cette dernière collecte son blé et lui fournit de la farine "made in France", ainsi que son précieux savoir-faire en panification. De quoi assurer l'approvisionnement des 1.500 boulangeries que Hu Keqin ambitionne d'ouvrir en Chine.

Ces investissements de Reward dans les terres agricoles françaises ont toutefois été fermement condamnés par Emmanuel Macron, le 22 février dernier devant 700 jeunes agriculteurs français réunis à l'Élysée. "On ne peut pas laisser des centaines d'hectares être rachetés par des puissances étrangères sans qu'on sache la finalité de ces rachats", a ainsi déclaré le chef de l'État qui a ajouté que la France allait mettre en place des "verrous réglementaires" à ces achats de terres agricoles par des étrangers. Une position assez dure qui a conduit le président de la République à déclarer que les terres agricoles constituaient "un investissement stratégique dont dépend notre souveraineté". "Ces dernières années, Bercy n'a jamais considéré que ces rachats étaient des investissements stratégiques et ne leur a donc pas accordé une grande importance, affirme une source ministérielle. Avec de tels propos, le chef de l'État prend son administration à contre-pied".


Un nouveau verrou


Ces "verrous réglementaires" évoqués par Emmanuel Macron devraient figurer dans la prochaine loi sur l'agriculture que portera Stéphane Travert au printemps. Le texte pourrait notamment comporter un dispositif permettant aux Safer de s'opposer à ces rachats de terres agricoles par des investisseurs étrangers. "Cela fera l'objet d'un débat à l'Assemblée nationale, mais compte-tenu des propos du président, un renforcement du pouvoir des Safer est plus que jamais à l'ordre du jour" poursuit cette même source. Ce dispositif pourrait par exemple autoriser les Safer à s'opposer à une transaction portant sur une cession partielle de la propriété.

Challenges Antoine Izambard 07.03.2018
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