Guillaume Musso se confie sur son 16e ouvrage
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Guillaume Musso se confie sur son 16e ouvrage
Guillaume Musso a sorti son 16e livre, La jeune fille et la nuit, mardi 24 avril. Photo : Emanuele Scorcelletti Agence Brive
Pour son 16e ouvrage, La jeune fille et la nuit (Calmann-Lévy), Guillaume Musso a supris tout le monde en transposant son intrigue sur la Côte d’Azur. Une première.
Guillaume Musso a pris un virage à 180 degrés. Dans La jeune fille et la nuit(Calmann-Lévy), sorti mardi 24 avril, Thomas, écrivain, s’est exilé à New York car il a tué, quinze ans plus tôt à Nice, un homme qu’il a emmuré dans le gymnase de son lycée. Mais dans quelques jours le bâtiment va être démoli…
Avez-vous eu un déclic pour publier votre première histoire en France ?
Ce n’est pas que je ne voulais pas écrire de romans en France, c’est juste que je n’y arrivais pas. Ce mystère sur un campus, ça fait longtemps que je l’avais en tête. Pendant longtemps elle était située à Harvard ou à Berckley mais je n’avais pas envie de l’écrire. Le déclic est vraiment venu le jour où je me suis dit qu’il fallait transférer cette intrigue sur la Côte d’Azur parce que j’avais envie de mettre dans cette histoire les couleurs de la Méditerranée, le bruit du vent dans les pins, les cafés ombragés, le chant des cigales…
Pourquoi beaucoup de vos intrigues se déroulent à New York ?
C’était un plaisir car c’est une ville que je connais bien et qui est un formidable théâtre pour situer une intrigue. A New York, tout peut arriver : la plus belle des histoires d’amour, l’attentat le plus atroce, le mystère le plus intriguant. Amener cette histoire en France me permettait de mettre une distance entre mon sujet et moi, entre mes personnages et moi. C’était assez stimulant du point de vue de l’imaginaire.
En combien de temps l’avez-vous écrit ?
J’avais en tête la structure du livre et l’enquête depuis longtemps. J’ai commencé à le rédiger en mars 2017 soit presque au moment où le roman commence puisqu’il débute au lendemain des élections présidentielles, avec la victoire d'Emmanuel Macron.
Les lieux dont vous parlez sont-ils réellement comme vous les décrivez ?
Ce sont des lieux que je connais bien. Ils existent pour la plupart mais j’ai adapté leur description pour qu’ils servent mon intrigue. Au fur et à mesure que j’écrivais, les lieux se transformaient pour devenir des lieux romanesques. C’est à partir de là que vous savez que vous êtes sur la bonne voie : les lieux de la vie de tous les jours deviennent un théâtre de roman, de fiction.
"Je voulais écrire un roman sur l'amour qui peut élever et celui qui peut détruire.
Avec cette approche, ce roman est-il plus personnel que les autres ?
Il l’est de part les lieux qui sont décrits et qui sont ceux où j’ai grandi, où je continue à retourner. Il est personnel aussi car les personnages ont le même âge que moi. J’avais 18 ans au début des années 1990, notamment en 1992 où se passe le roman. Il y a des références culturelles qui me sont propres. Par contre il n’est pas autobiographique.
Certains personnages vous rappellent-ils des amis ?
Ces personnages existaient avant même que je décide de transférer le roman en France. Ce sont vraiment des personnages de roman. Je ne suis jamais dans l’autofiction, mais davantage dans la création romanesque complète, dans l’imaginaire pure, dans le voyage, dans le plaisir de trouver une échappatoire.
Dans La jeune fille et la nuit, Thomas est un écrivain qui "travaille dans des lieux ouverts", est-ce la même chose pour vous ?
Ça oui. Je ne travaille jamais chez moi. Je peux travailler dans des cafés ou des avions. J’ai aussi un bureau qui n’est pas chez moi. J’ai à la fois besoin d’alterner lieux ouverts et fermés. Le lieu est davantage un processus mental. Stephen King décrit ça assez bien en disant que "pour écrire il faut d’abord fermer la porte". Pour lui, ça veut dire se couper du monde réel et arriver dans l'univers de la fiction. Il faut donc trouver les moyens de fermer la porte.
Avez-vous déjà été aussi amoureux que Thomas l’est ?
Je ne pense même pas qu’il soit amoureux. Je pense qu’il confond l’amour et la passion. Je voulais écrire un roman sur ça justement. Sur l’amour qui peut élever et celui qui peut vous détruire. L’amour qui peut vous détruire en n'étant pas le véritable amour mais quelque chose de passionnel. Dans passion il a le mot latin passio qui veut dire "je souffre". Là c’est à 100 % une souffrance et ce sont des personnages torturés qui vont au bout de leur passion.
Ecrire est ma passion, ma raison de vivre.
Après autant d’années, comment faites-vous pour trouver l’inspiration ?
C’est elle qui me trouve. Je veux être romancier depuis l’âge de 15 ans. J’aime écrire des histoires depuis l’âge de 20 ans. C’est ma vie, ma passion, ma raison de vivre. J’ai toujours une dizaine d’histoires, d’embryons de roman de côté. Je n'ai pas ce problème d'inspiration, mais davantage un souci de choix des histoires à un moment donné. La seule "recette" est toujours d'écrire le livre que j'aimerais lire à l'instant T.
Quand j’ai écrit Un appartement à Paris(XO Editions), qui est un roman sur la paternité, là aussi j’avais l’histoire en tête depuis longtemps. Mais je ne l’ai écrite qu’à partir du moment où je suis devenu père. C’est là que j’ai pu parler de quelque chose qui me tenait à coeur. Le roman n’aurait pas été aussi juste si je l’avais écrit avant.
La jeune fille et la nuit est votre seizième ouvrage. Comment faites-vous pour écrire autant de livres ?
Je travaille tous les jours. C’est ce que j’aime faire le plus au monde. Il n’y a pas de rituel, de règles. Il y a une phrase de William Somerset Maugham que j’aime beaucoup : "Il y a trois grandes règles pour écrire un roman. Malheureusement personne ne les connaît". C’est exactement ça car chaque roman est une aventure. Ce n’est pas parce que vous en avez écrit quinze que vous allez savoir écrire le seizième. A chaque fois j’ai l’impression que je ne vais pas y arriver.
Certains pensent que, puisque vous sortez un livre par an, vous faites appel à un nègre (ou prête-plume, NDLR). Comment réagissez-vous ?
Il y a plein de gens qui sortent un livre par an. Moi j’écris tout de la première à la dernière ligne. Je fais la documentation moi-même. C’est tellement un plaisir de le faire… C’est ma raison de vivre depuis que j’ai 15 ans. C’est l’activité que je préfère le plus au monde.
Quel livre avez-vous préféré écrire ?
Toujours le dernier forcément. C’est celui qui est le plus proche de vous, de ce que vous êtes actuellement. Ça ne veut pas dire que c’est mon préféré mais celui avec lequel vous êtes le plus en adéquation.
Le temps de la lecture, j'essaie de faire partir mes lecteurs ailleurs.
Vous dites que "chaque roman est une aventure" mais comment réagissez-vous lorsque des personnes disent que vos romans suivent toujours le même schéma, qu’il n’y a pas de suspense ?
J’ai justement eu la chance de connaître le succès avec des romans très différents. Ceux que j’écris aujourd’hui n’ont pas grand chose à voir avec ceux que j’écrivais il y a 10 ans. J’ai d’abord été connu pour des livres à tonalité surnaturelle, ensuite il y a eu une période avec davantage de suspense avec des côtés hybrides qui pouvaient partir en comédie romantique puis basculer dans le thriller. Ce dernier roman est encore autre chose. C’est un campus novel qui se passe en France. C’est très courant d’avoir ce type d’histoire dans la littérature anglo-saxonne.
Quelle relation entretenez-vous avec vos lecteurs ?
Le contrat que j’ai avec mes lecteurs est d’essayer, pendant le temps de la lecture, de les faire partir ailleurs. C’était ce que j’aimais quand je lisais : arrêter le temps et partir dans une voie parallèle qui est celle de la fiction. Mon histoire vit vraiment à partir du moment où elle est lue, partagée et discutée. Quand vous regardez un film, tout le monde a les mêmes images alors que quand vous lisez, tout le monde se fait son propre film.
Comment percevez-vous l’attente qu’il y a autour de chacun de vos romans ?
C’est flatteur ! J’ai beaucoup de gratitude vis à vis des lecteurs. Je dois mon succès au bouche à oreille. C’est vraiment ça qui est à la base du succès. Mais aussi parce que ça fait 13 ou 14 ans que les lecteurs me suivent. Ce sont des gens totalement différents. Vous ne pouvez pas avoir en tête que vous écrivez pour 100, 200 voire 300.000 personnes sinon ça vous paralyse. Moi j’essaie toujours de me mettre dans des conditions d’écriture qui étaient celles de mon premier livre, quand je ne savais pas encore si j’allais être publié ou non.
Pour son 16e ouvrage, La jeune fille et la nuit (Calmann-Lévy), Guillaume Musso a supris tout le monde en transposant son intrigue sur la Côte d’Azur. Une première.
Guillaume Musso a pris un virage à 180 degrés. Dans La jeune fille et la nuit(Calmann-Lévy), sorti mardi 24 avril, Thomas, écrivain, s’est exilé à New York car il a tué, quinze ans plus tôt à Nice, un homme qu’il a emmuré dans le gymnase de son lycée. Mais dans quelques jours le bâtiment va être démoli…
Avez-vous eu un déclic pour publier votre première histoire en France ?
Ce n’est pas que je ne voulais pas écrire de romans en France, c’est juste que je n’y arrivais pas. Ce mystère sur un campus, ça fait longtemps que je l’avais en tête. Pendant longtemps elle était située à Harvard ou à Berckley mais je n’avais pas envie de l’écrire. Le déclic est vraiment venu le jour où je me suis dit qu’il fallait transférer cette intrigue sur la Côte d’Azur parce que j’avais envie de mettre dans cette histoire les couleurs de la Méditerranée, le bruit du vent dans les pins, les cafés ombragés, le chant des cigales…
Pourquoi beaucoup de vos intrigues se déroulent à New York ?
C’était un plaisir car c’est une ville que je connais bien et qui est un formidable théâtre pour situer une intrigue. A New York, tout peut arriver : la plus belle des histoires d’amour, l’attentat le plus atroce, le mystère le plus intriguant. Amener cette histoire en France me permettait de mettre une distance entre mon sujet et moi, entre mes personnages et moi. C’était assez stimulant du point de vue de l’imaginaire.
En combien de temps l’avez-vous écrit ?
J’avais en tête la structure du livre et l’enquête depuis longtemps. J’ai commencé à le rédiger en mars 2017 soit presque au moment où le roman commence puisqu’il débute au lendemain des élections présidentielles, avec la victoire d'Emmanuel Macron.
Les lieux dont vous parlez sont-ils réellement comme vous les décrivez ?
Ce sont des lieux que je connais bien. Ils existent pour la plupart mais j’ai adapté leur description pour qu’ils servent mon intrigue. Au fur et à mesure que j’écrivais, les lieux se transformaient pour devenir des lieux romanesques. C’est à partir de là que vous savez que vous êtes sur la bonne voie : les lieux de la vie de tous les jours deviennent un théâtre de roman, de fiction.
"Je voulais écrire un roman sur l'amour qui peut élever et celui qui peut détruire.
Avec cette approche, ce roman est-il plus personnel que les autres ?
Il l’est de part les lieux qui sont décrits et qui sont ceux où j’ai grandi, où je continue à retourner. Il est personnel aussi car les personnages ont le même âge que moi. J’avais 18 ans au début des années 1990, notamment en 1992 où se passe le roman. Il y a des références culturelles qui me sont propres. Par contre il n’est pas autobiographique.
Certains personnages vous rappellent-ils des amis ?
Ces personnages existaient avant même que je décide de transférer le roman en France. Ce sont vraiment des personnages de roman. Je ne suis jamais dans l’autofiction, mais davantage dans la création romanesque complète, dans l’imaginaire pure, dans le voyage, dans le plaisir de trouver une échappatoire.
Dans La jeune fille et la nuit, Thomas est un écrivain qui "travaille dans des lieux ouverts", est-ce la même chose pour vous ?
Ça oui. Je ne travaille jamais chez moi. Je peux travailler dans des cafés ou des avions. J’ai aussi un bureau qui n’est pas chez moi. J’ai à la fois besoin d’alterner lieux ouverts et fermés. Le lieu est davantage un processus mental. Stephen King décrit ça assez bien en disant que "pour écrire il faut d’abord fermer la porte". Pour lui, ça veut dire se couper du monde réel et arriver dans l'univers de la fiction. Il faut donc trouver les moyens de fermer la porte.
Avez-vous déjà été aussi amoureux que Thomas l’est ?
Je ne pense même pas qu’il soit amoureux. Je pense qu’il confond l’amour et la passion. Je voulais écrire un roman sur ça justement. Sur l’amour qui peut élever et celui qui peut vous détruire. L’amour qui peut vous détruire en n'étant pas le véritable amour mais quelque chose de passionnel. Dans passion il a le mot latin passio qui veut dire "je souffre". Là c’est à 100 % une souffrance et ce sont des personnages torturés qui vont au bout de leur passion.
Ecrire est ma passion, ma raison de vivre.
Après autant d’années, comment faites-vous pour trouver l’inspiration ?
C’est elle qui me trouve. Je veux être romancier depuis l’âge de 15 ans. J’aime écrire des histoires depuis l’âge de 20 ans. C’est ma vie, ma passion, ma raison de vivre. J’ai toujours une dizaine d’histoires, d’embryons de roman de côté. Je n'ai pas ce problème d'inspiration, mais davantage un souci de choix des histoires à un moment donné. La seule "recette" est toujours d'écrire le livre que j'aimerais lire à l'instant T.
Quand j’ai écrit Un appartement à Paris(XO Editions), qui est un roman sur la paternité, là aussi j’avais l’histoire en tête depuis longtemps. Mais je ne l’ai écrite qu’à partir du moment où je suis devenu père. C’est là que j’ai pu parler de quelque chose qui me tenait à coeur. Le roman n’aurait pas été aussi juste si je l’avais écrit avant.
La jeune fille et la nuit est votre seizième ouvrage. Comment faites-vous pour écrire autant de livres ?
Je travaille tous les jours. C’est ce que j’aime faire le plus au monde. Il n’y a pas de rituel, de règles. Il y a une phrase de William Somerset Maugham que j’aime beaucoup : "Il y a trois grandes règles pour écrire un roman. Malheureusement personne ne les connaît". C’est exactement ça car chaque roman est une aventure. Ce n’est pas parce que vous en avez écrit quinze que vous allez savoir écrire le seizième. A chaque fois j’ai l’impression que je ne vais pas y arriver.
Certains pensent que, puisque vous sortez un livre par an, vous faites appel à un nègre (ou prête-plume, NDLR). Comment réagissez-vous ?
Il y a plein de gens qui sortent un livre par an. Moi j’écris tout de la première à la dernière ligne. Je fais la documentation moi-même. C’est tellement un plaisir de le faire… C’est ma raison de vivre depuis que j’ai 15 ans. C’est l’activité que je préfère le plus au monde.
Quel livre avez-vous préféré écrire ?
Toujours le dernier forcément. C’est celui qui est le plus proche de vous, de ce que vous êtes actuellement. Ça ne veut pas dire que c’est mon préféré mais celui avec lequel vous êtes le plus en adéquation.
Le temps de la lecture, j'essaie de faire partir mes lecteurs ailleurs.
Vous dites que "chaque roman est une aventure" mais comment réagissez-vous lorsque des personnes disent que vos romans suivent toujours le même schéma, qu’il n’y a pas de suspense ?
J’ai justement eu la chance de connaître le succès avec des romans très différents. Ceux que j’écris aujourd’hui n’ont pas grand chose à voir avec ceux que j’écrivais il y a 10 ans. J’ai d’abord été connu pour des livres à tonalité surnaturelle, ensuite il y a eu une période avec davantage de suspense avec des côtés hybrides qui pouvaient partir en comédie romantique puis basculer dans le thriller. Ce dernier roman est encore autre chose. C’est un campus novel qui se passe en France. C’est très courant d’avoir ce type d’histoire dans la littérature anglo-saxonne.
Quelle relation entretenez-vous avec vos lecteurs ?
Le contrat que j’ai avec mes lecteurs est d’essayer, pendant le temps de la lecture, de les faire partir ailleurs. C’était ce que j’aimais quand je lisais : arrêter le temps et partir dans une voie parallèle qui est celle de la fiction. Mon histoire vit vraiment à partir du moment où elle est lue, partagée et discutée. Quand vous regardez un film, tout le monde a les mêmes images alors que quand vous lisez, tout le monde se fait son propre film.
Comment percevez-vous l’attente qu’il y a autour de chacun de vos romans ?
C’est flatteur ! J’ai beaucoup de gratitude vis à vis des lecteurs. Je dois mon succès au bouche à oreille. C’est vraiment ça qui est à la base du succès. Mais aussi parce que ça fait 13 ou 14 ans que les lecteurs me suivent. Ce sont des gens totalement différents. Vous ne pouvez pas avoir en tête que vous écrivez pour 100, 200 voire 300.000 personnes sinon ça vous paralyse. Moi j’essaie toujours de me mettre dans des conditions d’écriture qui étaient celles de mon premier livre, quand je ne savais pas encore si j’allais être publié ou non.
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