14-18 [Les lectures de Vivre l'histoire] "Mais au-delà du destin de ce malheureux soldat
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14-18 [Les lectures de Vivre l'histoire] "Mais au-delà du destin de ce malheureux soldat
[Les lectures de Vivre l'histoire]
"Mais au-delà du destin de ce malheureux soldat, le livre donne un aperçu sombre de l’état d’esprit de la France après le grand carnage de 1914-1918. On a dit après la guerre qu’il aurait fallu près de douze jours pour que l’ensemble des soldats français morts pendant le conflit défile sous l’Arc de Triomphe. Même si les 1 400 000 morts du conflit ne sont pas oubliés aujourd’hui tant l’intérêt pour ce conflit perdure malgré les années, et alors que nous allons fêter le centenaire du 11 novembre, il nous est difficile de percevoir le voile noir qui a recouvert la France lors de l’armistice malgré les célébrations enthousiastes. Au lendemain du conflit, les Français vivent entourés de fantômes, d’une armée de morts qui errent dans chaque rue, chaque village, autour de chaque maison. C’est tout un pays, portant la culpabilité d’être en vie, qui se sent un devoir envers ses morts. Une nation entière porte le deuil et pleure ses enfants. C’est donc dans ce climat révélé par ce livre que le destin de ce poilu va bouleverser les Français."
Jean Yves le Naour, spécialiste prolifique de la Grande Guerre s’intéresse dans son nouvel ouvrage publié chez Fayard au destin étonnant et oublié de Anthelme Mangin. Le sort de ce soldat amnésique qui fut au cœur d’interminables batailles judiciaires et d’enquêtes médicales sans fin passionna la France de l’entre-deux-guerres jusqu’à sa mort en 1942.
Alors que le conflit n’est pas encore terminé, au cœur de l’hiver 1918, on retrouve dans une petite gare près de Lyon un soldat transi de froid, totalement amnésique, probablement amené avec d’autres blessés rendus par les Allemands et convoyés par la Croix-Rouge via la Suisse neutre. Rapidement interné, le soldat fait rapidement la Une de nombreux journaux. Tous évoquent avec intérêt et commisération l’étonnante histoire de ce soldat sans passé, symbole vivant des horreurs de la guerre. On espère alors rapidement retrouver son identité et le rendre à sa famille.
Mais au-delà du destin de ce malheureux soldat, le livre donne un aperçu sombre de l’état d’esprit de la France après le grand carnage de 1914-1918. On a dit après la guerre qu’il aurait fallu près de douze jours pour que l’ensemble des soldats français morts pendant le conflit défile sous l’Arc de Triomphe. Même si les 1 400 000 morts du conflit ne sont pas oubliés aujourd’hui tant l’intérêt pour ce conflit perdure malgré les années, et alors que nous allons fêter le centenaire du 11 novembre, il nous est difficile de percevoir le voile
noir qui a recouvert la France lors de l’armistice malgré les célébrations enthousiastes. Au lendemain du conflit, les Français vivent entourés de fantômes, d’une armée de morts qui errent dans chaque rue, chaque village, autour de chaque maison. C’est tout un pays, portant la culpabilité d’être en vie, qui se sent un devoir envers ses morts. Une nation entière porte le deuil et pleure ses enfants. C’est donc dans ce climat révélé par ce livre que le destin de ce poilu va bouleverser les Français.
Ce « soldat inconnu vivant », comme on le surnommera, va devenir pour de nombreuses familles qui refusent la disparition de leurs proches le dernier espoir auquel se raccrocher. Nombre d’entre elles sont dans le déni de la disparition des êtres aimés, disparus dans les tranchées. Car parmi les victimes de cette guerre, il y eut près de quatre-cent-mille soldats disparus dont les corps ne furent jamais retrouvés. C’est ainsi que beaucoup de familles sont dans l’impossibilité de se recueillir sur une tombe ou de connaitre les derniers instants des êtres chers. Parfois, elles les espèrent internés dans un camp de prisonniers en Allemagne, même plusieurs années après la fin de la guerre. Certains entretiennent ainsi un espoir parfois irrationnel de voir un jour revenir l’enfant ou le mari disparu au foyer, tel un colonel Chabert moderne. L’amnésique va ainsi catalyser les espoirs de multiples familles et se retrouver au cœur de combats judiciaire et médicaux. Au centre de ce récit, qui prend parfois la forme d’une enquête policière, on retrouve le directeur de l’asile de Rodez, où a été interné Anthelme Mangin, qui va devoir arbitrer des familles qui se déchirent, faire preuve d’un sens aigu de la diplomatie, répondre aux pressions politiques et mener les investigations, afin que l’illustre amnésique puisse enfin retrouver son foyer. Plus qu’un dossier médical à résoudre, c’est un devoir national à accomplir.
Jean Yves Le Naour retrace avec son sens du récit et son style si alerte les multiples rebondissements de cette intrigue de plus de vingt ans, et entretient la mémoire de ce soldat inconnu vivant. Ce soldat qui n’aura jamais son nom sur un monument aux morts, mais dont le destin s’est brisé lui aussi dans les tranchées du nord de la France.
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"Mais au-delà du destin de ce malheureux soldat, le livre donne un aperçu sombre de l’état d’esprit de la France après le grand carnage de 1914-1918. On a dit après la guerre qu’il aurait fallu près de douze jours pour que l’ensemble des soldats français morts pendant le conflit défile sous l’Arc de Triomphe. Même si les 1 400 000 morts du conflit ne sont pas oubliés aujourd’hui tant l’intérêt pour ce conflit perdure malgré les années, et alors que nous allons fêter le centenaire du 11 novembre, il nous est difficile de percevoir le voile noir qui a recouvert la France lors de l’armistice malgré les célébrations enthousiastes. Au lendemain du conflit, les Français vivent entourés de fantômes, d’une armée de morts qui errent dans chaque rue, chaque village, autour de chaque maison. C’est tout un pays, portant la culpabilité d’être en vie, qui se sent un devoir envers ses morts. Une nation entière porte le deuil et pleure ses enfants. C’est donc dans ce climat révélé par ce livre que le destin de ce poilu va bouleverser les Français."
Le soldat inconnu vivant
Jean Yves le Naour, spécialiste prolifique de la Grande Guerre s’intéresse dans son nouvel ouvrage publié chez Fayard au destin étonnant et oublié de Anthelme Mangin. Le sort de ce soldat amnésique qui fut au cœur d’interminables batailles judiciaires et d’enquêtes médicales sans fin passionna la France de l’entre-deux-guerres jusqu’à sa mort en 1942.
Alors que le conflit n’est pas encore terminé, au cœur de l’hiver 1918, on retrouve dans une petite gare près de Lyon un soldat transi de froid, totalement amnésique, probablement amené avec d’autres blessés rendus par les Allemands et convoyés par la Croix-Rouge via la Suisse neutre. Rapidement interné, le soldat fait rapidement la Une de nombreux journaux. Tous évoquent avec intérêt et commisération l’étonnante histoire de ce soldat sans passé, symbole vivant des horreurs de la guerre. On espère alors rapidement retrouver son identité et le rendre à sa famille.
Mais au-delà du destin de ce malheureux soldat, le livre donne un aperçu sombre de l’état d’esprit de la France après le grand carnage de 1914-1918. On a dit après la guerre qu’il aurait fallu près de douze jours pour que l’ensemble des soldats français morts pendant le conflit défile sous l’Arc de Triomphe. Même si les 1 400 000 morts du conflit ne sont pas oubliés aujourd’hui tant l’intérêt pour ce conflit perdure malgré les années, et alors que nous allons fêter le centenaire du 11 novembre, il nous est difficile de percevoir le voile
noir qui a recouvert la France lors de l’armistice malgré les célébrations enthousiastes. Au lendemain du conflit, les Français vivent entourés de fantômes, d’une armée de morts qui errent dans chaque rue, chaque village, autour de chaque maison. C’est tout un pays, portant la culpabilité d’être en vie, qui se sent un devoir envers ses morts. Une nation entière porte le deuil et pleure ses enfants. C’est donc dans ce climat révélé par ce livre que le destin de ce poilu va bouleverser les Français.
Ce « soldat inconnu vivant », comme on le surnommera, va devenir pour de nombreuses familles qui refusent la disparition de leurs proches le dernier espoir auquel se raccrocher. Nombre d’entre elles sont dans le déni de la disparition des êtres aimés, disparus dans les tranchées. Car parmi les victimes de cette guerre, il y eut près de quatre-cent-mille soldats disparus dont les corps ne furent jamais retrouvés. C’est ainsi que beaucoup de familles sont dans l’impossibilité de se recueillir sur une tombe ou de connaitre les derniers instants des êtres chers. Parfois, elles les espèrent internés dans un camp de prisonniers en Allemagne, même plusieurs années après la fin de la guerre. Certains entretiennent ainsi un espoir parfois irrationnel de voir un jour revenir l’enfant ou le mari disparu au foyer, tel un colonel Chabert moderne. L’amnésique va ainsi catalyser les espoirs de multiples familles et se retrouver au cœur de combats judiciaire et médicaux. Au centre de ce récit, qui prend parfois la forme d’une enquête policière, on retrouve le directeur de l’asile de Rodez, où a été interné Anthelme Mangin, qui va devoir arbitrer des familles qui se déchirent, faire preuve d’un sens aigu de la diplomatie, répondre aux pressions politiques et mener les investigations, afin que l’illustre amnésique puisse enfin retrouver son foyer. Plus qu’un dossier médical à résoudre, c’est un devoir national à accomplir.
Jean Yves Le Naour retrace avec son sens du récit et son style si alerte les multiples rebondissements de cette intrigue de plus de vingt ans, et entretient la mémoire de ce soldat inconnu vivant. Ce soldat qui n’aura jamais son nom sur un monument aux morts, mais dont le destin s’est brisé lui aussi dans les tranchées du nord de la France.
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