Les animaux morts durant la Grande Guerre enfin mis à l’honneur
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Les animaux morts durant la Grande Guerre enfin mis à l’honneur
Un âne contraint de porter un masque à gaz et entouré de deux soldats allemands en 1916 / BnF
Le devoir de mémoire s’ouvre progressivement aux animaux grâce à des initiatives municipales leur rendant enfin hommage. Dans ce but, la Mairie de Paris a fini par adopter à l’unanimité la création d’un groupe de travail pour l’édification d’une stèle tandis que la ville de Yerres (91) inaugure une plaque en leur mémoire.
Ils ont longtemps été les grands oubliés de l’histoire. Pourtant, à l’instar des soldats, les animaux ont pris leur part sur le front durant la Première Guerre Mondiale. Chiens, chevaux, chats et même pigeons, ces compagnons d’infortune peuvent enfin espérer recevoir un hommage mérité et qui est partagé au-delà des associations de protection animale.
La Fondation 30 Millions d'Amis avait réalisé cette vidéo en hommage à nos animaux morts au combat.
Beaucoup de Poilus auraient souhaité cela juste après la guerre, explique Eric Baratay, historien et spécialiste de l’histoire de l’animal. Ils étaient nombreux à être reconnaissants envers leurs compagnons de misère. La France est aujourd’hui en retard par rapport aux pays anglo-saxons. » Alors que des stèles sont parsemées dans quelques municipalités de France, Yerres (91) et, dans un second temps Paris, s’apprêtent à leur tour à commémorer les animaux. Aujourd’hui, on estime à 8 millions, le nombre d’équidés à avoir été sur le champ de bataille aux côtés de 100 000 chiens voire de 200 000 pigeons. Toutefois, les chiffres restent à prendre avec des pincettes. « La réalité, c’est qu’on ne sait pas avec exactitude le nombre d’animaux à avoir été sur le front, tempère l’auteur de Bêtes des tranchées (CNRS Editions, 2013). Des registres ont été détruits. Néanmoins, nous pouvons dire que 40% des équidés sont morts durant la Grande Guerre. »
La plaque de Yerres inaugurée/Mairie de Yerres
Les chiens, utilisés principalement pour retrouver les blessés, surveiller la présence d’éventuels adversaires mais aussi comme messagers, ont également payé un lourd tribut. Sans parler des animaux de compagnie, chiens ou chats, emmenés par les soldats pour les réconforter émotionnellement. « C’est un rôle essentiel que nous avons malheureusement oublié, souligne Eric Baratay. Que des villes leur rendent cet hommage me paraît tout à fait approprié et juste. »
La plaque de Yerres inaugurée/Mairie de Yerres
A Yerres, la journée mondiale des animaux était l’occasion unique de rendre hommage à ceux qui sont morts au combat pour la France. Grâce à son comité de la cause animale, la ville essonnienne a inauguré une plaque commémorative pour les animaux morts durant les conflits de l'histoire dans son Parc de la Grange au Bois (04/10/2017). Par cet acte fort, la Mairie yerroise met à l'honneur « tous ces animaux qui ont été des compagnons fidèles, un élément capital pour maintenir le moral des soldats ».
« Nous avions l’envie d’honorer la mémoire des animaux, se félicite Olivier Clodong, le maire de Yerres. Cela faisait quelques temps que nous y pensions. Grâce au dynamisme du comité de la cause animale, nous avons franchi le pas. En tant qu’amoureux des animaux, je suis fier de ce grand pas en avant. »
A Paris, le débat est encore vif. L’idée d’un monument aux animaux morts fait son chemin depuis un certain temps dans la capitale. Mais elle a rencontré plusieurs obstacles. A l'initiative de l'association Paris Animaux Zoopolis, la Fondation 30 Millions d’Amis et 29 autres associations de protection animale, avaient écrit une lettre à la Maire de Paris, Anne Hidalgo, pour réclamer la création d’un monument dans la capitale qui rendrait hommage aux animaux de guerre morts sous le commandement français, en particulier pendant la Grande Guerre (15/05/2018).
En juillet dernier, le vœu formulé par Jacques Boutault (ELLV) et Danielle Simonnet (Parti de Gauche), a été rejeté au Conseil de Paris avant que l’idée d’un groupe de travail pour l’édification d’une stèle ne soit cette fois acceptée en septembre. « J’ai simplement demandé de la réflexion, se justifie Catherine Vieu-Charier (PCF), adjointe chargée de la mémoire et du monde combattant sur 30millionsdamis.fr. Je n’ai pas fait volte-face. Il faut savoir prendre son temps pour de tels sujets. Je comprends l’impatience mais il ne faut pas faire n’importe quoi ! »
Entre les deux décisions, la proposition a toutefois reçu le soutien du maire du VIe, Jean-Pierre Lecoq (LR) et l’élu du VIIe arrondissement René-François Bernard (UDI-MoDem) ainsi que l’association des anciens combattants. « Très opportunément, la Mairie a décidé de changer d’avis, ironise Jacques Boutault pour 30millionsdamis.fr. Ce qui embêtait la ville, c’était d’associer les animaux morts avec les soldats. Je trouve qu’au contraire, ce n’est enlever aucun mérite aux soldats ! Quand on est sensible à la souffrance animale, on l’est aussi à la souffrance des êtres humains. » Si l’idée semble enfin se concrétiser, sa mise en œuvre risque toutefois de prendre du temps. « Au début, certains rigolaient quand les associations proposaient ce monument, se souvient Danielle Simonnet (France Insoumise). Aujourd’hui, je crains que cela prenne beaucoup de temps… »
Aujourd’hui, en France, il n’existe que peu de monuments édifiés en hommage à ces animaux (Saumur, Neuville-les-Vaucouleurs...) dont certains ont été financés par des pays étrangers comme celui de Pozières (80) par l’Australian War Animal Mémorial Organisation ou de Couin (62) par la Western Front Association de Grande-Bretagne.
Le devoir de mémoire s’ouvre progressivement aux animaux grâce à des initiatives municipales leur rendant enfin hommage. Dans ce but, la Mairie de Paris a fini par adopter à l’unanimité la création d’un groupe de travail pour l’édification d’une stèle tandis que la ville de Yerres (91) inaugure une plaque en leur mémoire.
Ils ont longtemps été les grands oubliés de l’histoire. Pourtant, à l’instar des soldats, les animaux ont pris leur part sur le front durant la Première Guerre Mondiale. Chiens, chevaux, chats et même pigeons, ces compagnons d’infortune peuvent enfin espérer recevoir un hommage mérité et qui est partagé au-delà des associations de protection animale.
La Fondation 30 Millions d'Amis avait réalisé cette vidéo en hommage à nos animaux morts au combat.
« Un rôle essentiel que nous avons malheureusement oublié »
Beaucoup de Poilus auraient souhaité cela juste après la guerre, explique Eric Baratay, historien et spécialiste de l’histoire de l’animal. Ils étaient nombreux à être reconnaissants envers leurs compagnons de misère. La France est aujourd’hui en retard par rapport aux pays anglo-saxons. » Alors que des stèles sont parsemées dans quelques municipalités de France, Yerres (91) et, dans un second temps Paris, s’apprêtent à leur tour à commémorer les animaux. Aujourd’hui, on estime à 8 millions, le nombre d’équidés à avoir été sur le champ de bataille aux côtés de 100 000 chiens voire de 200 000 pigeons. Toutefois, les chiffres restent à prendre avec des pincettes. « La réalité, c’est qu’on ne sait pas avec exactitude le nombre d’animaux à avoir été sur le front, tempère l’auteur de Bêtes des tranchées (CNRS Editions, 2013). Des registres ont été détruits. Néanmoins, nous pouvons dire que 40% des équidés sont morts durant la Grande Guerre. »
La plaque de Yerres inaugurée/Mairie de Yerres
Les chiens, utilisés principalement pour retrouver les blessés, surveiller la présence d’éventuels adversaires mais aussi comme messagers, ont également payé un lourd tribut. Sans parler des animaux de compagnie, chiens ou chats, emmenés par les soldats pour les réconforter émotionnellement. « C’est un rôle essentiel que nous avons malheureusement oublié, souligne Eric Baratay. Que des villes leur rendent cet hommage me paraît tout à fait approprié et juste. »
La plaque de Yerres inaugurée/Mairie de Yerres
Yerres prend les devants
A Yerres, la journée mondiale des animaux était l’occasion unique de rendre hommage à ceux qui sont morts au combat pour la France. Grâce à son comité de la cause animale, la ville essonnienne a inauguré une plaque commémorative pour les animaux morts durant les conflits de l'histoire dans son Parc de la Grange au Bois (04/10/2017). Par cet acte fort, la Mairie yerroise met à l'honneur « tous ces animaux qui ont été des compagnons fidèles, un élément capital pour maintenir le moral des soldats ».
« Nous avions l’envie d’honorer la mémoire des animaux, se félicite Olivier Clodong, le maire de Yerres. Cela faisait quelques temps que nous y pensions. Grâce au dynamisme du comité de la cause animale, nous avons franchi le pas. En tant qu’amoureux des animaux, je suis fier de ce grand pas en avant. »
Paris s’organise pour un monument
A Paris, le débat est encore vif. L’idée d’un monument aux animaux morts fait son chemin depuis un certain temps dans la capitale. Mais elle a rencontré plusieurs obstacles. A l'initiative de l'association Paris Animaux Zoopolis, la Fondation 30 Millions d’Amis et 29 autres associations de protection animale, avaient écrit une lettre à la Maire de Paris, Anne Hidalgo, pour réclamer la création d’un monument dans la capitale qui rendrait hommage aux animaux de guerre morts sous le commandement français, en particulier pendant la Grande Guerre (15/05/2018).
En juillet dernier, le vœu formulé par Jacques Boutault (ELLV) et Danielle Simonnet (Parti de Gauche), a été rejeté au Conseil de Paris avant que l’idée d’un groupe de travail pour l’édification d’une stèle ne soit cette fois acceptée en septembre. « J’ai simplement demandé de la réflexion, se justifie Catherine Vieu-Charier (PCF), adjointe chargée de la mémoire et du monde combattant sur 30millionsdamis.fr. Je n’ai pas fait volte-face. Il faut savoir prendre son temps pour de tels sujets. Je comprends l’impatience mais il ne faut pas faire n’importe quoi ! »
Une mise en œuvre longue et tardive
Entre les deux décisions, la proposition a toutefois reçu le soutien du maire du VIe, Jean-Pierre Lecoq (LR) et l’élu du VIIe arrondissement René-François Bernard (UDI-MoDem) ainsi que l’association des anciens combattants. « Très opportunément, la Mairie a décidé de changer d’avis, ironise Jacques Boutault pour 30millionsdamis.fr. Ce qui embêtait la ville, c’était d’associer les animaux morts avec les soldats. Je trouve qu’au contraire, ce n’est enlever aucun mérite aux soldats ! Quand on est sensible à la souffrance animale, on l’est aussi à la souffrance des êtres humains. » Si l’idée semble enfin se concrétiser, sa mise en œuvre risque toutefois de prendre du temps. « Au début, certains rigolaient quand les associations proposaient ce monument, se souvient Danielle Simonnet (France Insoumise). Aujourd’hui, je crains que cela prenne beaucoup de temps… »
Aujourd’hui, en France, il n’existe que peu de monuments édifiés en hommage à ces animaux (Saumur, Neuville-les-Vaucouleurs...) dont certains ont été financés par des pays étrangers comme celui de Pozières (80) par l’Australian War Animal Mémorial Organisation ou de Couin (62) par la Western Front Association de Grande-Bretagne.
Re: Les animaux morts durant la Grande Guerre enfin mis à l’honneur
Dans le monde, on estime qu’onze millions d’équidés (chevaux, ânes et mulets), 100 000 chiens et 200 000 pigeons ont été utilisés pour porter, tirer, guetter, secourir ou informer au cours de la Grande Guerre. L’armée française en aurait utilisé 1,88 million*. Certains d’entre eux ont été décorés : notamment le pigeon Vaillant cité à l’ordre de la Nation pour avoir transporté un message important au travers des fumées toxiques et des tirs ennemis.
A l'initiative de l'association Paris Animaux Zoopolis, la Fondation 30 Millions d’Amis et 29 autres associations de protection animale, ont écrit une lettre à la Maire de Paris, Anne Hidalgo, pour réclamer la création d’un monument dans la capitale qui rendrait hommage aux animaux de guerre morts sous le commandement français, en particulier pendant la Grande Guerre (15/05/2018).
Une initiative souhaitée par une très large majorité d’Internautes : un sondage publié sur le compte Twitter de la Fondation 30 Millions d’Amis, montre qu’ils sont 93 % à demander qu’un monument soit érigé en leur mémoire.
Aujourd’hui, en France, il n’existe que peu de monuments édifiés en hommage à ces animaux (Saumur, Neuville-les-Vaucouleurs...) dont certains ont été financés par des pays étrangers comme celui de Pozières (80) par l’Australian War Animal Mémorial Organisation ou de Couin (62) par la Western Front Association de Grande-Bretagne.
Pourtant, dans le monde, plusieurs capitales (Londres, Canberra, Ottawa) ont consacré un mémorial aux animaux morts à la guerre. « A Londres, le monument dédié aux animaux tombés sous les drapeaux est magnifique et l’inscription "Ils n’avaient pas le choix" s’applique autant aux soldats qu’à leurs compagnons, explique Reha Hutin. Depuis la nuit des temps, ajoute-t-elle, nos destins et ceux des animaux, sont intimement liés. Jamais ils n’ont été absents de notre univers aussi cruel soit-il. Ils ont combattu dans toutes nos guerres sont tombés sur les champs de bataille auprès des soldats, et à leurs côtés, ont droit aux honneurs posthumes. »
source : Ouvrage « Bêtes de Tranchées » de l’historien Eric Baratay.
Une très large majorité favorable
A l'initiative de l'association Paris Animaux Zoopolis, la Fondation 30 Millions d’Amis et 29 autres associations de protection animale, ont écrit une lettre à la Maire de Paris, Anne Hidalgo, pour réclamer la création d’un monument dans la capitale qui rendrait hommage aux animaux de guerre morts sous le commandement français, en particulier pendant la Grande Guerre (15/05/2018).
Une initiative souhaitée par une très large majorité d’Internautes : un sondage publié sur le compte Twitter de la Fondation 30 Millions d’Amis, montre qu’ils sont 93 % à demander qu’un monument soit érigé en leur mémoire.
Peu de monuments existants dans l’hexagone
Aujourd’hui, en France, il n’existe que peu de monuments édifiés en hommage à ces animaux (Saumur, Neuville-les-Vaucouleurs...) dont certains ont été financés par des pays étrangers comme celui de Pozières (80) par l’Australian War Animal Mémorial Organisation ou de Couin (62) par la Western Front Association de Grande-Bretagne.
Pourtant, dans le monde, plusieurs capitales (Londres, Canberra, Ottawa) ont consacré un mémorial aux animaux morts à la guerre. « A Londres, le monument dédié aux animaux tombés sous les drapeaux est magnifique et l’inscription "Ils n’avaient pas le choix" s’applique autant aux soldats qu’à leurs compagnons, explique Reha Hutin. Depuis la nuit des temps, ajoute-t-elle, nos destins et ceux des animaux, sont intimement liés. Jamais ils n’ont été absents de notre univers aussi cruel soit-il. Ils ont combattu dans toutes nos guerres sont tombés sur les champs de bataille auprès des soldats, et à leurs côtés, ont droit aux honneurs posthumes. »
source : Ouvrage « Bêtes de Tranchées » de l’historien Eric Baratay.
Re: Les animaux morts durant la Grande Guerre enfin mis à l’honneur
Des animaux morts pour la France ! Histoire des bêtes de tranchées
11 millions d'équidés, 100 000 chiens, 200 000 pigeons : les animaux ont été enrôlés en masse dans la Grande Guerre, pour porter, tirer, guetter, secourir, informer... Parfois pourchassés, plus souvent gardés et choyés, ils ont souvent aidé les soldats à survivre dans l'enfer, à occuper leur temps.
Un soldat français en juillet 1916 pendant la bataille de la somme• Crédits : AFP
“Bêtes de tranchée”, mortes sur les champs de bataille..., c’est à ses animaux enrôlés, projetés dans la grande guerre et oubliés, qu'Eric Baratay consacre son dernier livre. Deux disciplines mises au service de ce projet, l’éthologie et l’histoire rassemblées pour faire surgir ces récits que l’on retrouve dans les souvenirs et témoignages de poilus, mais qui ont occupés bien peu de place dans notre historiographie officielle jusqu’aux années 2000. 11 millions d’équidés, 100 000 chiens, 200 000 pigeons pour ne citer qu’eux, qui servaient à porter, guetter, secourir, informer... Et tous les autres animaux sauvages et domestiques vivant dans ces secteurs de combat !
Des histoires qui se croisent aussi entre nations, France, Angleterre, Allemagne, Italie et qui mettent en lumière les différents rapports des hommes aux animaux en ce début de XXe siècle. Pari réussi d’Eric Baratay qui nous fait sentir la place de ces “soldats à quatre pattes”, tombés sur les champs d’honneur, leurs vécus, leurs rôles et leurs souffrances, leurs actions. Avec Eric Baratay , professeur d’histoire contemporaine unité Jean Moulin, université Lyon 3, auteur de Bêtes des tranchées. Des vécus oubliés (CNRS éditions).
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