Assurance chômage: début de la négociation,
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Assurance chômage: début de la négociation,
ARTICLE FRANCE SOIR Vendredi 09 Novembre 2018
Par Déborah CLAUDE - Paris (AFP)
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Les syndicats se sont dits vendredi désireux d'aboutir à un accord sur l'assurance chômage, mais ont chacun réaffirmé leurs lignes rouges à l'ouverture de cette négociation ardue, vent debout contre toute baisse de droits des demandeurs d'emploi.
Fin septembre, l'exécutif a annoncé la couleur aux partenaires sociaux. Il faudra faire entre 3 et 3,9 milliards d'euros d'économies sur trois ans. Objectifs principaux affichés : accélérer le retour à l'emploi, réduire la précarité et désendetter l'Unédic.
La dernière convention d'assurance chômage, qui définit le cadre d'indemnisation pour les demandeurs d'emploi, avait été négociée juste avant l'élection présidentielle et est entrée en vigueur il y a tout juste un an. "Nous n'étions pas demandeurs" d'une nouvelle négociation, répètent en boucle les syndicats.
En arrivant au siège de l'Unédic, le négociateur CGT Denis Gravouil a déchiré en petits morceaux la lettre de cadrage du gouvernement, sous l'oeil des caméras. "Il n'est pas question de respecter les économies sur les droits des chômeurs", a-t-il souligné.
Marylise Léon, négociatrice pour la CFDT, a expliqué que "le temps était contraint" mais "suffisant" jusqu'à mi-janvier pour essayer de s'entendre.
Pour la CFDT, "la première ligne rouge est la dégressivité" des allocations, une des pistes versées au débat. "On ne rentrera pas dans les discussions qui entraîneraient des baisses de droits, notamment des plus précaires", a-t-elle résumé.
Pour Jean-Michel Pottier (CPME), il y a "deux épouvantails" dans cette négociation: "le bonus-malus côté employeurs et la dégressivité côté salariés".
Les partenaires sociaux doivent en effet essayer d'enrayer la prolifération de ces contrats qui coûtent cher à l'Unédic.
Le candidat Emmanuel Macron avait promis d'imposer un "bonus malus" pour pénaliser les entreprises qui en abusent, mais le gouvernement souffle le chaud et le froid sur cette promesse depuis plusieurs mois.
Cette idée a toujours hérissé le patronat, et les partenaires sociaux n'ont jamais réussi à se mettre d'accord.
- "Mortifère" -
L'expression "bonus malus" n'est d'ailleurs pas inscrite dans le document de cadrage publié fin septembre par l'exécutif et qui fait office de feuille de route. La CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises) s'est déjà émue d'un projet du gouvernement auquel elle a eu accès, et qu'elle juge "mortifère" pour l'emploi.
Les huit organisations syndicales et patronales, gestionnaires du régime d'assurance chômage, vont en outre se pencher sur la "permittence", c'est-à-dire l'alternance entre emploi et chômage, qui englobe plusieurs dispositifs comme la possibilité de cumuler une partie d'allocation et de salaire.
La révision du régime des intermittents est également en jeu.
La question de la dégressivité des allocations, notamment pour les cadres, devrait elle aussi s'inviter à la table. "On peut tout ouvrir, tout regarder sans aucun tabou", a expliqué à l'AFP Hubert Mongon, négociateur pour le Medef.
Au final, s'il n'est pas satisfait, l'Etat reprendra la plume. Il met en avant un financement opéré désormais pour partie via l'impôt (CSG) au lieu des cotisations sociales salariales pour avoir plus que jamais son mot à dire.
Plusieurs syndicats alertent depuis des mois sur l'avenir même du paritarisme. A l'instar de FO, qui craint que si les partenaires sociaux n'arrivent pas "jusqu'au bout" de cette négociation, il s'agisse de la "dernière négociation Unédic".
Côté patronat, le Medef, qui se dit "attaché à un système assurantiel et contributif géré de manière paritaire", s'inquiète de ce "système hybride". Il ne veut pas "servir de variable d'ajustement par les cotisations" et alerte sur le fait que 200 millions d'euros manquent aujourd'hui à l'appel.
La ministre du Travail Muriel Pénicaud a été interpellée à ce sujet, par courrier à la mi-octobre. Les partenaires sociaux attendent sa réponse.
Syndicats et patronat ont déjà planché cette année sur une réforme qui a permis d'élargir l'indemnisation à davantage de démissionnaires et dans certains cas aux indépendants, promesse de campagne d'Emmanuel Macron.
L'encre de cette réforme était d'ailleurs à peine sèche, cet été, que le président de la République leur a demandé de rouvrir le chantier et de réviser l'ensemble des règles d'indemnisation.
Par Déborah CLAUDE - Paris (AFP)
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Les syndicats se sont dits vendredi désireux d'aboutir à un accord sur l'assurance chômage, mais ont chacun réaffirmé leurs lignes rouges à l'ouverture de cette négociation ardue, vent debout contre toute baisse de droits des demandeurs d'emploi.
Fin septembre, l'exécutif a annoncé la couleur aux partenaires sociaux. Il faudra faire entre 3 et 3,9 milliards d'euros d'économies sur trois ans. Objectifs principaux affichés : accélérer le retour à l'emploi, réduire la précarité et désendetter l'Unédic.
La dernière convention d'assurance chômage, qui définit le cadre d'indemnisation pour les demandeurs d'emploi, avait été négociée juste avant l'élection présidentielle et est entrée en vigueur il y a tout juste un an. "Nous n'étions pas demandeurs" d'une nouvelle négociation, répètent en boucle les syndicats.
En arrivant au siège de l'Unédic, le négociateur CGT Denis Gravouil a déchiré en petits morceaux la lettre de cadrage du gouvernement, sous l'oeil des caméras. "Il n'est pas question de respecter les économies sur les droits des chômeurs", a-t-il souligné.
Marylise Léon, négociatrice pour la CFDT, a expliqué que "le temps était contraint" mais "suffisant" jusqu'à mi-janvier pour essayer de s'entendre.
Pour la CFDT, "la première ligne rouge est la dégressivité" des allocations, une des pistes versées au débat. "On ne rentrera pas dans les discussions qui entraîneraient des baisses de droits, notamment des plus précaires", a-t-elle résumé.
Pour Jean-Michel Pottier (CPME), il y a "deux épouvantails" dans cette négociation: "le bonus-malus côté employeurs et la dégressivité côté salariés".
Les partenaires sociaux doivent en effet essayer d'enrayer la prolifération de ces contrats qui coûtent cher à l'Unédic.
Le candidat Emmanuel Macron avait promis d'imposer un "bonus malus" pour pénaliser les entreprises qui en abusent, mais le gouvernement souffle le chaud et le froid sur cette promesse depuis plusieurs mois.
Cette idée a toujours hérissé le patronat, et les partenaires sociaux n'ont jamais réussi à se mettre d'accord.
- "Mortifère" -
L'expression "bonus malus" n'est d'ailleurs pas inscrite dans le document de cadrage publié fin septembre par l'exécutif et qui fait office de feuille de route. La CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises) s'est déjà émue d'un projet du gouvernement auquel elle a eu accès, et qu'elle juge "mortifère" pour l'emploi.
Les huit organisations syndicales et patronales, gestionnaires du régime d'assurance chômage, vont en outre se pencher sur la "permittence", c'est-à-dire l'alternance entre emploi et chômage, qui englobe plusieurs dispositifs comme la possibilité de cumuler une partie d'allocation et de salaire.
La révision du régime des intermittents est également en jeu.
La question de la dégressivité des allocations, notamment pour les cadres, devrait elle aussi s'inviter à la table. "On peut tout ouvrir, tout regarder sans aucun tabou", a expliqué à l'AFP Hubert Mongon, négociateur pour le Medef.
Au final, s'il n'est pas satisfait, l'Etat reprendra la plume. Il met en avant un financement opéré désormais pour partie via l'impôt (CSG) au lieu des cotisations sociales salariales pour avoir plus que jamais son mot à dire.
Plusieurs syndicats alertent depuis des mois sur l'avenir même du paritarisme. A l'instar de FO, qui craint que si les partenaires sociaux n'arrivent pas "jusqu'au bout" de cette négociation, il s'agisse de la "dernière négociation Unédic".
Côté patronat, le Medef, qui se dit "attaché à un système assurantiel et contributif géré de manière paritaire", s'inquiète de ce "système hybride". Il ne veut pas "servir de variable d'ajustement par les cotisations" et alerte sur le fait que 200 millions d'euros manquent aujourd'hui à l'appel.
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