Les fourmis ont inventé le congé maladie bien avant l’homme
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Les fourmis ont inventé le congé maladie bien avant l’homme
Par Bruno Alvarez
Confrontées à un microbe ou un agent pathogène, les fourmis ont l’intelligence de modifier leur comportement pour éviter les risques de contagion. Collectivement, elles sont mêmes capables de protéger les individus les plus précieux. C’est en tout cas ce qu’a démontré une étude scientifique suisse. Explications de Laurent Keller, auteur principal de ces recherches.
Les fourmis sont loin d’être bêtes. L’organisation sociale d’une colonie est tellement avancée que confrontée à un danger, elle est capable de s’adapter.
Concrètement, lorsque les fourmis entrent en contact avec un champignon pathogène, elles sont capables de modifier leur comportement afin d’éviter tout risque d’épidémie ou de contagion. C’est ce qu’ont découvert des biologistes du Département d’écologie et évolution de l’Université de Lausanne (Unil). Leurs résultats ont été publiés dans la revue Science.
Les malades s’isolent
« Nous avons constaté que les fourmis changent leurs méthodes d’interaction », explique Laurent Keller, auteur principal de l’étude. Ce biologiste est myrmécologue, spécialiste des fourmis. Il précise : « Celles qui sont malades s’isolent pour ne pas transmettre le parasite et les autres vont faire des sous-groupes dans la colonie pour protéger la reine et le couvain (ensemble d’œufs, de larves et de nymphes, N.D.L.R.) où se trouvent les petits dans le nid. On sait que les fourmis ont la capacité de sentir les odeurs. Elles détectent ainsi le champignon et s’en protègent. En tout cas, collectivement, elles s’organisent pour éviter une éventuelle contagion. Elles évitent au maximum les contacts entre elles. »
Les fourmis sont organisées
Pour mener à bien cette recherche, les scientifiques ont analysé les déplacements de quelque 2 200 fourmis noires des jardins, espèce courante en Europe, réparties en une vingtaine de colonies dans les laboratoires de l’Université. Chaque insecte a été équipé d’un marqueur, un QR Code en l’occurrence, permettant de l’identifier visuellement. Des photos, prises par des caméras infrarouges toutes les demi-secondes, ont permis de mesurer très précisément les déplacements de chaque individu. Un vrai travail de fourmis, en somme.
« Les fourmis n’interagissent pas de manière aléatoire avec leurs congénères mais sont organisées en groupes de travail, en fonction de leur âge et des tâches à accomplir, explique le biologiste. Ainsi, les jeunes ouvrières dites nourrices qui veillent sur les larves restent confinées à l’intérieur de la colonie et n’ont que peu de contacts avec leurs aînées dites fourragères, qui sortent chercher de la nourriture. Une fourragère infectée s’isole ainsi spontanément. Elle passe davantage de temps à l’extérieur de la colonie et réduit ses déplacements une fois à l’intérieur. Plus étonnant, les fourragères saines font de même. Quant aux nourrices, elles déplacent le couvain plus profondément dans le nid pour le mettre en sécurité. »
Le chercheur a notamment observé que les fourmis protègent les individus les plus précieux parmi elles : la reine et les plus jeunes.
L’étude est la première à démontrer qu’une communauté animale est capable de modifier activement son organisation pour réduire la propagation de maladies. L’idée s’apparente aux congés maladie des humains. Elle montre que rester chez soi, en tout cas s’isoler lorsqu’on est malade, est la meilleure chose à faire pour éviter les épidémies. Les fourmis l’ont compris depuis longtemps. « Chez les fourmis, chaque individu optimise son comportement en suivant des règles pour maximiser l’efficacité de la colonie. C’est valable pour aller chercher la nourriture, la stocker, s’adapter à l’environnement », confirme le chercheur.
Leur capacité à faire face collectivement à un problème peut-elle inspirer les humains ? « Dans une certaine mesure, oui, estime Laurent Keller. Les fourmis ont un système social, une régulation efficace, un mécanisme de défense développé, qui fonctionne depuis cent millions d’années alors que nous, cela ne fait que quelques centaines d’années. »
Confrontées à un microbe ou un agent pathogène, les fourmis ont l’intelligence de modifier leur comportement pour éviter les risques de contagion. Collectivement, elles sont mêmes capables de protéger les individus les plus précieux. C’est en tout cas ce qu’a démontré une étude scientifique suisse. Explications de Laurent Keller, auteur principal de ces recherches.
Les fourmis sont loin d’être bêtes. L’organisation sociale d’une colonie est tellement avancée que confrontée à un danger, elle est capable de s’adapter.
Concrètement, lorsque les fourmis entrent en contact avec un champignon pathogène, elles sont capables de modifier leur comportement afin d’éviter tout risque d’épidémie ou de contagion. C’est ce qu’ont découvert des biologistes du Département d’écologie et évolution de l’Université de Lausanne (Unil). Leurs résultats ont été publiés dans la revue Science.
Les malades s’isolent
« Nous avons constaté que les fourmis changent leurs méthodes d’interaction », explique Laurent Keller, auteur principal de l’étude. Ce biologiste est myrmécologue, spécialiste des fourmis. Il précise : « Celles qui sont malades s’isolent pour ne pas transmettre le parasite et les autres vont faire des sous-groupes dans la colonie pour protéger la reine et le couvain (ensemble d’œufs, de larves et de nymphes, N.D.L.R.) où se trouvent les petits dans le nid. On sait que les fourmis ont la capacité de sentir les odeurs. Elles détectent ainsi le champignon et s’en protègent. En tout cas, collectivement, elles s’organisent pour éviter une éventuelle contagion. Elles évitent au maximum les contacts entre elles. »
Les fourmis sont organisées
Pour mener à bien cette recherche, les scientifiques ont analysé les déplacements de quelque 2 200 fourmis noires des jardins, espèce courante en Europe, réparties en une vingtaine de colonies dans les laboratoires de l’Université. Chaque insecte a été équipé d’un marqueur, un QR Code en l’occurrence, permettant de l’identifier visuellement. Des photos, prises par des caméras infrarouges toutes les demi-secondes, ont permis de mesurer très précisément les déplacements de chaque individu. Un vrai travail de fourmis, en somme.
« Les fourmis n’interagissent pas de manière aléatoire avec leurs congénères mais sont organisées en groupes de travail, en fonction de leur âge et des tâches à accomplir, explique le biologiste. Ainsi, les jeunes ouvrières dites nourrices qui veillent sur les larves restent confinées à l’intérieur de la colonie et n’ont que peu de contacts avec leurs aînées dites fourragères, qui sortent chercher de la nourriture. Une fourragère infectée s’isole ainsi spontanément. Elle passe davantage de temps à l’extérieur de la colonie et réduit ses déplacements une fois à l’intérieur. Plus étonnant, les fourragères saines font de même. Quant aux nourrices, elles déplacent le couvain plus profondément dans le nid pour le mettre en sécurité. »
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