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Prison. Trois évasions en un siècle

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Message par Admin Mar 16 Avr - 20:19

Publié le 15 avril 2019 à 17h17

Prison. Trois évasions en un siècle Sans1880
Jean-Pierre Colivet dans la cour de l’ancienne prison de Guingamp.



Après deux ans de travaux, une nouvelle page va s’écrire pour l’ancienne prison de Guingamp. Elle va accueillir un nouvel espace géré par GwinZegal. Le public va pouvoir découvrir, à deux pas de la mairie, des murs chargés d’histoires. Jean-Pierre Colivet, vice-président de l’association Les Amis du patrimoine de Guingamp, http://patrimoine-guingamp.net/ revient sur l’histoire de cet édifice.



Jean-Pierre Colivet, vice-président de l’association Les Amis du patrimoine de Guingamp, tient dans sa main ce fameux verrou de la porte d’entrée de la prison qui a cédé lors de l’évasion d’un détenu russe. C’était en 1925. Alinitchensky l’a forcé en utilisant, sans doute, ses menottes. Au total, l’ancienne prison pennsylvanienne guingampaise, qui a fonctionné pendant un siècle, n’a connu que trois évasions. C’est peu. La plus célèbre a été perpétrée par Alinitchensy. Jean-Pierre Colivet connaît bien les détails de cette histoire. Il a consulté les Archives départementales où tout est consigné. C’est en 2012 qu’il s’est intéressé, un peu par hasard, à ce bijou du patrimoine guingampais. Mona Bras ne pouvait pas assurer sa visite. Elle sollicite Jean-Pierre Colivet pour la remplacer. Il accepte et potasse la documentation.

Prison. Trois évasions en un siècle Sans1881
Jean-Pierre Colivet devant la porte d’entrée de l’ancienne prison. (Le Télégramme/Éric Rannou)


Un nouveau système carcéral


Aujourd’hui, il connaît bien son sujet. « Après la Révolution, il y a eu une réflexion et une volonté de changer le mode d’incarcération », indique Jean-Pierre Colivet. L’emprisonnement collectif dans les tours des châteaux a fait son temps. « Charles Lucas, qui était le directeur des prisons en France, a épousé les idées d’Alexis Tocqueville, qui est allé faire des visites aux États-Unis, en Pennsylvanie. Il est allé voir la mise en œuvre d’un nouveau système carcéral à enfermement individuel. » Cette nouvelle façon de concevoir la prison s’accompagne d’une certaine volonté de réhabilitation des individus.

Pourquoi cette prison a-t-elle été construite à Guingamp ? « C’est une prison d’arrondissement. Ce n’est pas une centrale. Il fallait un lieu où il n’y avait pas trop de monde pour la tester assez facilement », répond Jean-Pierre Colivet, qui ne sait pas trop réellement pourquoi Guingamp a été choisi pour cet essai.

« Ce sont des miséreux, des nomades, des mendiants… »


Ouverte en 1841, cette prison de type pennsylvanien, https://www.letelegramme.fr/cotes-darmor/guingamp/prison-visite-guidee-pour-le-mecene-primagaz-07-07-2018-12020725.php avec une cinquantaine de cellules individuelles, va accueillir entre 50 et 60 détenus. « Il n’y a pas eu de prisonniers célèbres. J’avais pensé que Lady Mond, pendant la Seconde Guerre mondiale, y avait été enfermée. En fait, elle a été envoyée directement par la Gestapo à Saint-Brieuc. C’était une fausse piste », explique Jean-Pierre Colivet.

Ceux qui y étaient enfermés étaient surtout des habitants de l’arrondissement de Guingamp. « Qui étaient les prisonniers ? Ce sont des miséreux, des nomades, des mendiants… C’était une prison où l’on ne restait pas longtemps, pour des petits délits. Les condamnations ne dépassaient pas deux ans. En revanche, les peines étaient lourdes par rapport aux délits. » La justice ne plaisantait pas vraiment à cette époque. Dans les pièces conservées aux Archives départementales, Jean-Pierre Colivet a retrouvé la trace de ces condamnations : un an de prison pour le vol de deux ruches, un an pour le vol d’un sac de froment, dix-huit mois de prison pour le vol d’un kilo de savon…

Fermeture définitive en 1951

Fermée en 1934 pour des problèmes de salubrité, la prison va reprendre du service en 1938 en devenant centre d’hébergement pour des réfugiés espagnols. « Elle a rouvert aussi à partir de 1940 pour y enfermer les résistants.Les collaborateurs les ont ensuite remplacés. Après la guerre, elle a également accueilli temporairement les condamnés de toutes espèces, pour désengorger les prisons du département. Elle a définitivement fermé en 1951. »


Longtemps fermée au public et accessible de temps en temps lors des Journées du patrimoine, la prison reprendra bientôt du service avec une nouvelle vocation. Elle va accueillir un nouvel espace dédié à GwinZegal. https://gwinzegal.com/ L’association des Amis du patrimoine a décidé d’apporter sa pierre à cette renaissance, en aidant Julien Simon dans l’élaboration d’un parcours sonore. « On a travaillé sur les textes qui seront proposés à l’écoute. » Le grand public pourra bientôt découvrir ce travail.

Pratique

Site internet des amis du patrimoine de Guingamp : www.patrimoine-guingamp.net

Une réhabilitation en cinq étapes

Le chantier de réhabilitation de l’ancienne prison de Guingamp se découpe en cinq phases. La restauration de ce bâtiment est estimée à 7,5 M€. Les grands travaux ont démarré en janvier 2017. Les phases 1 et 2 se sont étalées sur deux années. Elles ont principalement porté sur de la restauration. L’ancienne prison a subi un lifting en profondeur : purge de l’ensemble des joints, reconstruction de murs et de certains éléments de toiture, reprise des sols et des pavés de la cour, création d’une entrée… « En phase 2, c’était la création de l’espace d’un centre d’art visuel », se rappelle Philippe Le Goff, le maire de Guingamp. C’est GwinZegal qui va occuper ce lieu constitué de plusieurs espaces : salle d’exposition, des bureaux, l’accueil, une petite cafétéria… Ces deux premières phases ont coûté 2,7 M€.

La phase 3, qui est chiffrée à 1,2 M€, vient de démarrer. « Elle a été lancée budgétairement. Aujourd’hui, on est en assistance de maîtrise d’ouvrage avec le maître d’œuvre. Elle est aussi en consultation pour les entreprises. » Les travaux, qui devraient durer six mois, sont programmés pour démarrer en septembre.

« Nous ne sommes pas pressés »

L’extension de la surface d’exposition prévue à l’origine dans la phase 3 ne se fera pas, finalement. « On a changé notre fusil d’épaule. Elle va porter sur l’ensemble de la restauration des murs d’enceinte, des cours intérieures et la création d’escaliers. » Ce chantier permettra ensuite aux élus de « ventiler » les différents espaces en fonction des projets qui émergeront. Et les phases 4 et 5 ? « On va avoir une vraie réflexion d’usage. On a travaillé sur une phase 3 qui permettra un accueil pluriel dans son esprit. On met l’ensemble du site en capacité d’accessibilité », conclut Philippe Le Goff.

Le maire de Guingamp ne veut pas renter dans le détail de la phase 4 tant que les projets ne sont pas arrêtés : « Nous ne sommes pas pressés », ajoute-t-il. L’extension de la surface d’exposition du centre d’art visuel est « une possibilité » dans cette réflexion. En 2008 et 2009, l’ancienne prison de Guingamp était déjà passée par la case travaux avec la mise hors d’eau et hors d’air (850 000 €) pour éviter que le bâtiment ne se dégrade après l’incendie de 2004.






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