Hippolyte Bayard, pionnier oublié de la photographie
Page 1 sur 1
Hippolyte Bayard, pionnier oublié de la photographie
(Source : France 3 Hauts-de-France)
Publié / Mis à jour le lundi 5 juillet 2021,
Né à Breteuil dans l’Oise en 1801, Hippolyte Bayard est l’inventeur du procédé de tirage positif sur papier, le calotype. Peu reconnu à l’époque pour son travail, il est pourtant l’un des pionniers de la photographie et conserve aujourd’hui une renommée internationale.
L’un des praticiens les plus créatifs de la photographie durant ses premières années, définit aujourd’hui le MET, Metropolitan Museum of Art, de New York en légende de ses photographies. Pourtant Hippolyte Bayard n’a pas toujours bénéficié d’une telle notoriété. Né le 20 janvier 1801 à Breteuil dans l’Oise, il est le fils d’un juge de paix, Emmanuel Bayard.
De son enfance, une seule anecdote est connue, celle où son père s’amusait à inscrire ses initiales sur les fruits du verger grâce à des caches en papier. « Au moment du mûrissement, le système de pochoir fait que quand on enlève l’enveloppe, les pêches ou les pommes étaient marquées avec ses initiales. Cela aurait beaucoup impressionné le jeune Bayard et cela lui aurait donné l’idée de travailler sur les effets de la lumière », relate Jean-Charles Cappronnier, président de la Société historique de Breteuil.
Autoportrait d’Hippolyte Bayard avec appareil photo (vers 1850-1855)
Pourtant, Hippolyte Bayard, passionné de peinture, ne va pas tout de suite se diriger vers une carrière d’artiste. Fin 1824, il déménage à Paris où il sera employé au ministère des Finances dès le 1er janvier 1825. Durant plusieurs années, il côtoie les milieux artistiques de la capitale et s’intéresse de plus en plus à la photographie. « Il aurait entendu parlé des travaux de Daguerre, suppose Pierre-Jean Amar, historien de la photographie, et en quelques mois à peine, il va réussir à mettre au point son procédé. »
La concurrence est rude
Nous sommes alors en 1839. Nicéphore Niépce a déjà réalisé la première photographie de l’histoire au moyen de son procédé, l’héliographie. Louis Daguerre a conçu son daguerréotype et l’anglais William Henry Fox Talbot travaille sur les négatifs et le procédé positif sur papier, appelé calotype, au même moment que Bayard. « Niépce fait ce qu’on appelle des héliographies, c’est-à-dire des images uniques sur plaque métallique directe, donc pas reproductibles. Daguerre avec son daguerréotype, c’est pareil : c’est une image unique sur plaque métallique. On ne pouvait donc pas faire de reproduction, si ce n’est en les rephotographiant, explique Pierre-Jean Amar. Le procédé sur papier de Bayard et Talbot est vraiment innovant dans le sens où il y a la possibilité, à partir du négatif, d’obtenir autant d’épreuves positives que l’on voulait. Et puis le calotype était plus sensible à la lumière que le daguerréotype, cela permettait de faire des images plus rapidement. »
En juillet 1839, Hippolyte Bayard présente ses premières photos lors d’une fête de charité organisée au profit des victimes du tremblement de terre de la Martinique. Une trentaine de positifs direct y sont exposés : des natures mortes et des bâtiments architecturaux. Pourtant, si le procédé utilisé par Bayard est révolutionnaire, le gouvernement ne le suit pas, préférant financer les travaux de Daguerre, personnage bien plus influent et dont l’invention est reconnue officiellement. « Bayard n’obtient pas de la part du gouvernement une aide qu’il espérait. Il obtient à peine 600 francs alors que Daguerre et Niépce obtenaient 10 000 francs par an », souligne Pierre-Jean Amar. Blessé par ce peu de reconnaissance, Hippolyte Bayard va y répondre par une œuvre unique.
Il met en scène sa propre mort
En 1840, le photographe décide de se mettre en scène. Il se représente alors à demi-nu, vêtu d’un simple drap, mort. « C’est une photographie absolument extraordinaire, unique au monde, où il se représente en cadavre. C’est quand même assez extraordinaire de faire ça en 1840 », sourit Jean-Charles Cappronnier.
Le Noyé d’Hippolyte Bayard : autoportrait de 1840
Au dos de cette photo, intitulée Le Noyé, il décrit son œuvre, avec beaucoup de dérision : « Le cadavre du monsieur que vous voyez ci-derrière est celui de M. Bayard, l’inventeur du procédé dont vous venez de voir et dont vous allez voir les merveilleux résultats. À ma connaissance, il y a à peu près trois ans que cet ingénieux et infatigable chercheur s’occupait à perfectionner son invention. L’Académie, le Roi, et tous ceux qui ont vu ses dessins, que lui trouvait imparfaits, les ont admirés comme vous les admirez en ce moment. Cela lui a fait beaucoup d’honneur et ne lui a pas valu un liard. Le gouvernement, qui avait beaucoup trop donné à M. Daguerre, a dit ne pouvoir rien faire pour M. Bayard et le malheureux s’est noyé ! Oh ! instabilité des choses humaines ! Les artistes, les savants, les journaux se sont occupés de lui pendant longtemps et aujourd’hui qu’il y a plusieurs jours qu’il est exposé à la Morgue, personne ne l’a encore reconnu ni réclamé ! Messieurs et Dames, passons à d’autres, de crainte que votre odorat ne soit affecté, car la figure du Monsieur et ses mains commencent à pourrir, comme vous pouvez le remarquer. »
« Il a été blessé du fait qu’on ne s’intéresse pas à lui, c’est sa réponse : je n’ai pas été compris donc je me suicide », souligne Pierre-Jean Amar. Bayard utilise ici la photographie, non pas comme représentation du réel, mais comme une image qu’il a mise en scène. « C’est la première mise en scène de la photographie », ajoute l’historien.
Une vraie carrière de photographe
Malgré ce peu de reconnaissance, Hippolyte Bayard poursuit sa carrière de photographe tout en restant au ministère des Finances. « C’est vrai qu’il n’a pas été reconnu à sa juste valeur, souligne Jean-Charles Cappronnier. Mais il faut tout de même être nuancé par rapport à cette mythologie de l’artiste incompris, méconnu et rejeté. Il va connaître une certaine célébrité malgré tout. »
Le photographe présente en effet ses photographies aux expositions universelles où il est médaillé. En 1851, il est réquisitionné pour la mission héliographique, considérée comme la première grande enquête photographique sur les monuments historiques, diligentée par les Beaux Arts. Il utilisera pour cette mission son procédé calotype. « Le calotype va durer pendant plusieurs années, jusqu’au moment où on va passer à une nouvelle invention qui sera le collodion humide sur plaque de verre, qui permettra d’obtenir des images d’une plus grande finesse de détails », indique Pierre-Jean Amar.
Hippolyte Bayard en 1863
La même année, il est membre fondateur de la société héliographique, qui deviendra la Société française de photographie et qui existe toujours aujourd’hui. La plupart de ses œuvres y sont conservées. « Il a beaucoup photographié Paris, le quartier des Batignolles où il habitait, beaucoup de natures mortes, de photographies de jardin, beaucoup d’autoportraits... », détaille Jean-Charles Capronnier. Beaucoup de photographies de sculptures aussi. « Pour être un bon photographe dans ses années-là, il faut être chimiste et peintre. Les sculptures blanches sur un fond noir sont des exercices, pour essayer de voir comment on restitue la lumière. Ce n’est pas seulement un parti pris artistique », ajoute le président de la Société historique de Breteuil. En 1863, il quitte le ministère des Finances et prend sa retraite à Nemours en Seine-et-Marne. C’est là qu’il finira ses jours. Il meurt en 1887 à l’âge de 86 ans.
Attaché à sa ville natale
Contrairement à ce que l’on a pu croire, Hippolyte Bayard n’a pas oublié sa ville natale. « Lors du colloque international à Breteuil en 2001 pour le bicentenaire de la naissance, une universitaire américaine a mis en évidence que Bayard a pratiqué la photographie à Breteuil. On en a pas mal de traces dans les collections de la Société française de photographie, explique Jean-Charles Capronnier. On a pu donc constaté qu’il est revenu à plusieurs reprises car sa sœur y vivait. Beaucoup de ses photos ont été localisées à tort à Paris, alors qu’en fait elles étaient réalisées dans son jardin à Breteuil. »
Sa maison, vendue après la mort de sa sœur, existe toujours. En 1913, l’association Hippolyte Bayard créée par un juge de paix, lointain successeur de son père, envisage de créer un musée dans cette maison et d’ériger un buste. L’association organise alors la cérémonie d’inauguration le 2 août 1914. Cependant, une semaine avant, la guerre éclate. Tout est alors annulé. « Il faut reconnaître qu’il n’a pas de chance, il est vraiment maudit par l’histoire », sourit Jean-Charles Cappronnier. C’est finalement le monument aux morts qui prendra la place du monument Bayard et le buste sera érigé devant la maison. Quant à l’association, elle sera dissoute durant la guerre.
Bientôt un musée à Breteuil ?
Depuis, il est vrai que le photographe est très peu connu en France alors qu’il possède une renommée internationale. « On s’aperçoit que même s’il y a eu des expositions et des recherches, Bayard est très peu étudié en France. Tous les contacts de chercheurs que l’on a sur lui ne sont pas français, affirme Jean-Charles Cappronnier. Ce sont des Américains, des Argentins, et même des Japonais ! »
Le buste d’Hippolyte Bayard devant sa maison natale à Breteuil. Crédit photo : Philippe Barbier
Certains chercheurs viennent d’ailleurs spécialement à Breteuil pour visiter sa maison. « C’est là que j’ai appris qu’en Amérique latine, beaucoup de gens s’intéressent à Bayard. Il y a même un festival qui porte son nom apparemment au Paraguay. C’est quand même assez hallucinant ! », poursuit le président de la Société historique de Breteuil. Breteuil où l’école primaire porte d’ailleurs son nom.
La maison d’Hippolyte Bayard, inscrite aux monuments historiques depuis 2002, appartient désormais depuis plus d’un an à la mairie. Celle-ci aimerait la transformer en un lieu culturel dédié au photographe. « On aimerait d’abord la restaurer, puis ensuite en faire un lieu ouvert au public avec un musée au premier étage, un jardin avec des ateliers photos, des espaces avec des coins fleuris, des tables... On ne se rend pas compte de l’extérieur, mais derrière c’est immense avec une butte et une vue magnifique sur Breteuil », affirme Philippe Barbier, délégué à la communication et la culture.
Le projet est en cours afin d’être débattu en conseil municipal. Ainsi, 134 ans après sa mort, un lieu dédié à Hippolyte Bayard, pionnier méconnu de la photographie, pourrait enfin voir le jour.
Eline Erzilbengoa
France 3 Hauts-de-France
Publié / Mis à jour le lundi 5 juillet 2021,
Né à Breteuil dans l’Oise en 1801, Hippolyte Bayard est l’inventeur du procédé de tirage positif sur papier, le calotype. Peu reconnu à l’époque pour son travail, il est pourtant l’un des pionniers de la photographie et conserve aujourd’hui une renommée internationale.
L’un des praticiens les plus créatifs de la photographie durant ses premières années, définit aujourd’hui le MET, Metropolitan Museum of Art, de New York en légende de ses photographies. Pourtant Hippolyte Bayard n’a pas toujours bénéficié d’une telle notoriété. Né le 20 janvier 1801 à Breteuil dans l’Oise, il est le fils d’un juge de paix, Emmanuel Bayard.
De son enfance, une seule anecdote est connue, celle où son père s’amusait à inscrire ses initiales sur les fruits du verger grâce à des caches en papier. « Au moment du mûrissement, le système de pochoir fait que quand on enlève l’enveloppe, les pêches ou les pommes étaient marquées avec ses initiales. Cela aurait beaucoup impressionné le jeune Bayard et cela lui aurait donné l’idée de travailler sur les effets de la lumière », relate Jean-Charles Cappronnier, président de la Société historique de Breteuil.
Autoportrait d’Hippolyte Bayard avec appareil photo (vers 1850-1855)
Pourtant, Hippolyte Bayard, passionné de peinture, ne va pas tout de suite se diriger vers une carrière d’artiste. Fin 1824, il déménage à Paris où il sera employé au ministère des Finances dès le 1er janvier 1825. Durant plusieurs années, il côtoie les milieux artistiques de la capitale et s’intéresse de plus en plus à la photographie. « Il aurait entendu parlé des travaux de Daguerre, suppose Pierre-Jean Amar, historien de la photographie, et en quelques mois à peine, il va réussir à mettre au point son procédé. »
La concurrence est rude
Nous sommes alors en 1839. Nicéphore Niépce a déjà réalisé la première photographie de l’histoire au moyen de son procédé, l’héliographie. Louis Daguerre a conçu son daguerréotype et l’anglais William Henry Fox Talbot travaille sur les négatifs et le procédé positif sur papier, appelé calotype, au même moment que Bayard. « Niépce fait ce qu’on appelle des héliographies, c’est-à-dire des images uniques sur plaque métallique directe, donc pas reproductibles. Daguerre avec son daguerréotype, c’est pareil : c’est une image unique sur plaque métallique. On ne pouvait donc pas faire de reproduction, si ce n’est en les rephotographiant, explique Pierre-Jean Amar. Le procédé sur papier de Bayard et Talbot est vraiment innovant dans le sens où il y a la possibilité, à partir du négatif, d’obtenir autant d’épreuves positives que l’on voulait. Et puis le calotype était plus sensible à la lumière que le daguerréotype, cela permettait de faire des images plus rapidement. »
En juillet 1839, Hippolyte Bayard présente ses premières photos lors d’une fête de charité organisée au profit des victimes du tremblement de terre de la Martinique. Une trentaine de positifs direct y sont exposés : des natures mortes et des bâtiments architecturaux. Pourtant, si le procédé utilisé par Bayard est révolutionnaire, le gouvernement ne le suit pas, préférant financer les travaux de Daguerre, personnage bien plus influent et dont l’invention est reconnue officiellement. « Bayard n’obtient pas de la part du gouvernement une aide qu’il espérait. Il obtient à peine 600 francs alors que Daguerre et Niépce obtenaient 10 000 francs par an », souligne Pierre-Jean Amar. Blessé par ce peu de reconnaissance, Hippolyte Bayard va y répondre par une œuvre unique.
Il met en scène sa propre mort
En 1840, le photographe décide de se mettre en scène. Il se représente alors à demi-nu, vêtu d’un simple drap, mort. « C’est une photographie absolument extraordinaire, unique au monde, où il se représente en cadavre. C’est quand même assez extraordinaire de faire ça en 1840 », sourit Jean-Charles Cappronnier.
Le Noyé d’Hippolyte Bayard : autoportrait de 1840
Au dos de cette photo, intitulée Le Noyé, il décrit son œuvre, avec beaucoup de dérision : « Le cadavre du monsieur que vous voyez ci-derrière est celui de M. Bayard, l’inventeur du procédé dont vous venez de voir et dont vous allez voir les merveilleux résultats. À ma connaissance, il y a à peu près trois ans que cet ingénieux et infatigable chercheur s’occupait à perfectionner son invention. L’Académie, le Roi, et tous ceux qui ont vu ses dessins, que lui trouvait imparfaits, les ont admirés comme vous les admirez en ce moment. Cela lui a fait beaucoup d’honneur et ne lui a pas valu un liard. Le gouvernement, qui avait beaucoup trop donné à M. Daguerre, a dit ne pouvoir rien faire pour M. Bayard et le malheureux s’est noyé ! Oh ! instabilité des choses humaines ! Les artistes, les savants, les journaux se sont occupés de lui pendant longtemps et aujourd’hui qu’il y a plusieurs jours qu’il est exposé à la Morgue, personne ne l’a encore reconnu ni réclamé ! Messieurs et Dames, passons à d’autres, de crainte que votre odorat ne soit affecté, car la figure du Monsieur et ses mains commencent à pourrir, comme vous pouvez le remarquer. »
« Il a été blessé du fait qu’on ne s’intéresse pas à lui, c’est sa réponse : je n’ai pas été compris donc je me suicide », souligne Pierre-Jean Amar. Bayard utilise ici la photographie, non pas comme représentation du réel, mais comme une image qu’il a mise en scène. « C’est la première mise en scène de la photographie », ajoute l’historien.
Une vraie carrière de photographe
Malgré ce peu de reconnaissance, Hippolyte Bayard poursuit sa carrière de photographe tout en restant au ministère des Finances. « C’est vrai qu’il n’a pas été reconnu à sa juste valeur, souligne Jean-Charles Cappronnier. Mais il faut tout de même être nuancé par rapport à cette mythologie de l’artiste incompris, méconnu et rejeté. Il va connaître une certaine célébrité malgré tout. »
Le photographe présente en effet ses photographies aux expositions universelles où il est médaillé. En 1851, il est réquisitionné pour la mission héliographique, considérée comme la première grande enquête photographique sur les monuments historiques, diligentée par les Beaux Arts. Il utilisera pour cette mission son procédé calotype. « Le calotype va durer pendant plusieurs années, jusqu’au moment où on va passer à une nouvelle invention qui sera le collodion humide sur plaque de verre, qui permettra d’obtenir des images d’une plus grande finesse de détails », indique Pierre-Jean Amar.
Hippolyte Bayard en 1863
La même année, il est membre fondateur de la société héliographique, qui deviendra la Société française de photographie et qui existe toujours aujourd’hui. La plupart de ses œuvres y sont conservées. « Il a beaucoup photographié Paris, le quartier des Batignolles où il habitait, beaucoup de natures mortes, de photographies de jardin, beaucoup d’autoportraits... », détaille Jean-Charles Capronnier. Beaucoup de photographies de sculptures aussi. « Pour être un bon photographe dans ses années-là, il faut être chimiste et peintre. Les sculptures blanches sur un fond noir sont des exercices, pour essayer de voir comment on restitue la lumière. Ce n’est pas seulement un parti pris artistique », ajoute le président de la Société historique de Breteuil. En 1863, il quitte le ministère des Finances et prend sa retraite à Nemours en Seine-et-Marne. C’est là qu’il finira ses jours. Il meurt en 1887 à l’âge de 86 ans.
Attaché à sa ville natale
Contrairement à ce que l’on a pu croire, Hippolyte Bayard n’a pas oublié sa ville natale. « Lors du colloque international à Breteuil en 2001 pour le bicentenaire de la naissance, une universitaire américaine a mis en évidence que Bayard a pratiqué la photographie à Breteuil. On en a pas mal de traces dans les collections de la Société française de photographie, explique Jean-Charles Capronnier. On a pu donc constaté qu’il est revenu à plusieurs reprises car sa sœur y vivait. Beaucoup de ses photos ont été localisées à tort à Paris, alors qu’en fait elles étaient réalisées dans son jardin à Breteuil. »
Sa maison, vendue après la mort de sa sœur, existe toujours. En 1913, l’association Hippolyte Bayard créée par un juge de paix, lointain successeur de son père, envisage de créer un musée dans cette maison et d’ériger un buste. L’association organise alors la cérémonie d’inauguration le 2 août 1914. Cependant, une semaine avant, la guerre éclate. Tout est alors annulé. « Il faut reconnaître qu’il n’a pas de chance, il est vraiment maudit par l’histoire », sourit Jean-Charles Cappronnier. C’est finalement le monument aux morts qui prendra la place du monument Bayard et le buste sera érigé devant la maison. Quant à l’association, elle sera dissoute durant la guerre.
Bientôt un musée à Breteuil ?
Depuis, il est vrai que le photographe est très peu connu en France alors qu’il possède une renommée internationale. « On s’aperçoit que même s’il y a eu des expositions et des recherches, Bayard est très peu étudié en France. Tous les contacts de chercheurs que l’on a sur lui ne sont pas français, affirme Jean-Charles Cappronnier. Ce sont des Américains, des Argentins, et même des Japonais ! »
Le buste d’Hippolyte Bayard devant sa maison natale à Breteuil. Crédit photo : Philippe Barbier
Certains chercheurs viennent d’ailleurs spécialement à Breteuil pour visiter sa maison. « C’est là que j’ai appris qu’en Amérique latine, beaucoup de gens s’intéressent à Bayard. Il y a même un festival qui porte son nom apparemment au Paraguay. C’est quand même assez hallucinant ! », poursuit le président de la Société historique de Breteuil. Breteuil où l’école primaire porte d’ailleurs son nom.
La maison d’Hippolyte Bayard, inscrite aux monuments historiques depuis 2002, appartient désormais depuis plus d’un an à la mairie. Celle-ci aimerait la transformer en un lieu culturel dédié au photographe. « On aimerait d’abord la restaurer, puis ensuite en faire un lieu ouvert au public avec un musée au premier étage, un jardin avec des ateliers photos, des espaces avec des coins fleuris, des tables... On ne se rend pas compte de l’extérieur, mais derrière c’est immense avec une butte et une vue magnifique sur Breteuil », affirme Philippe Barbier, délégué à la communication et la culture.
Le projet est en cours afin d’être débattu en conseil municipal. Ainsi, 134 ans après sa mort, un lieu dédié à Hippolyte Bayard, pionnier méconnu de la photographie, pourrait enfin voir le jour.
Eline Erzilbengoa
France 3 Hauts-de-France
Sujets similaires
» Si jamais j’oublie tout ce qui s’est passé
» Le prisonnier de guerre n’a pas oublié le village breton
» Quelle est la personne la plus incroyable que l'histoire ai oublié ?
» Bonsoir, vous avez oublié celui-ci ?
» Carte ancienne , initiation à la photographie ...
» Le prisonnier de guerre n’a pas oublié le village breton
» Quelle est la personne la plus incroyable que l'histoire ai oublié ?
» Bonsoir, vous avez oublié celui-ci ?
» Carte ancienne , initiation à la photographie ...
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum