Le prisonnier de guerre n’a pas oublié le village breton
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Le prisonnier de guerre n’a pas oublié le village breton
vendredi 14 avril 2017 L'édition du soir l Histoire ouest France
Une nouvelle page de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale vient de s’ouvrir autour d’un petit camion qu’un prisonnier de guerre allemand, Heinz Kleinpass, avait fabriqué et offert à un gamin français malade. Le village breton de l’enfant en a hérité.
Beaucoup d’émotion et des larmes mercredi soir, dans la salle du conseil municipal de Plouescat, petite commune du Finistère-Nord. Une quarantaine de personnes du comité de jumelage, et des amis de la famille Azou se sont retrouvés autour d’un petit camion rouge, fabriqué par un prisonnier allemand, pendant la Seconde Guerre mondiale.
Cultivateur en Allemagne quand la guerre éclate, Heinz Kleinpass est emmené en Belgique puis aux États-Unis durant quelques mois. Revenu en France, il y est fait prisonnier.
Heinz Kleinpass a 27 ans quand il arrive dans la famille Azou à Lannurien. Le prisonnier de guerre participe aux travaux des champs et se retrouve régulièrement avec des camarades comme Sigfried et Otto, à Kerfréquant, chez Roger Elard. Celui-ci se rappelle « les décorations de Noël, alors qu’ici dans nos campagnes, cela n’existait pas encore ».
Heinz s’est pris d’une grande amitié pour le petit garçon de la famille Azou, Paul, dit Polic. Au point de lui confectionner en cachette, avec ses camarades prisonniers, un camion semi-remorque. Il l’offre à Polic à Noël 1948.
Charles, le frère aîné de Polic, s’en souvient « comme si c’était hier. Heinz arrive avec un grand sac à pommes de terre dans la cour de la ferme avec à l’intérieur le camion semi-remorque. On est restés tous ébahis. C’était un cadeau pour notre petit frère de 26 mois, qui malheureusement est décédé trois jours après d’une diphtérie foudroyante ».
Tous les dimanches, Heinz était au cimetière, sur la tombe de Polic. Puis il est rentré chez lui.
Le camion mesure un peu plus d’un mètre. (Photo : Ouest-France)
En 1962, Charles Azou écrit une lettre à la famille Kleinpass. Rien ne se passe jusqu’au jour où Hubertus et Jonathan, fils et petit-fils du prisonnier allemand, découvrent cette lettre. Jamais Heinz n’avait parlé du camion à sa famille. Ni de la guerre d’ailleurs. « Le temps que j’ai passé en Bretagne était magnifique », retient Jonathan de son grand-père.
Le camion de plus d’un mètre de longueur est tout en bois avec toutefois quelques boîtes de conserve travaillées pour le capot du moteur. Les portes de la cabine avec fermetures témoignent de la minutie du concepteur. Une bâche faite avec la veste du prisonnier – et à l’intérieur de laquelle on retrouve les lettres « P. G. » (prisonnier de guerre) – recouvre la remorque.
« Je ne veux pas que mon père soit un héros, mais mon cœur me dit en ce moment qu’il en était un », confie Hubertus.
Des contacts ont été pris avec la mairie et le jumelage allemand. « Le camion doit rester à Plouescat », a décidé la famille Kleinpass. Après concertation, le camion restera la propriété du comité de jumelage franco-allemand. Reste à décider de l’endroit où il sera exposé.
Une nouvelle page de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale vient de s’ouvrir autour d’un petit camion qu’un prisonnier de guerre allemand, Heinz Kleinpass, avait fabriqué et offert à un gamin français malade. Le village breton de l’enfant en a hérité.
Beaucoup d’émotion et des larmes mercredi soir, dans la salle du conseil municipal de Plouescat, petite commune du Finistère-Nord. Une quarantaine de personnes du comité de jumelage, et des amis de la famille Azou se sont retrouvés autour d’un petit camion rouge, fabriqué par un prisonnier allemand, pendant la Seconde Guerre mondiale.
Cultivateur en Allemagne quand la guerre éclate, Heinz Kleinpass est emmené en Belgique puis aux États-Unis durant quelques mois. Revenu en France, il y est fait prisonnier.
Heinz Kleinpass a 27 ans quand il arrive dans la famille Azou à Lannurien. Le prisonnier de guerre participe aux travaux des champs et se retrouve régulièrement avec des camarades comme Sigfried et Otto, à Kerfréquant, chez Roger Elard. Celui-ci se rappelle « les décorations de Noël, alors qu’ici dans nos campagnes, cela n’existait pas encore ».
Heinz s’est pris d’une grande amitié pour le petit garçon de la famille Azou, Paul, dit Polic. Au point de lui confectionner en cachette, avec ses camarades prisonniers, un camion semi-remorque. Il l’offre à Polic à Noël 1948.
Charles, le frère aîné de Polic, s’en souvient « comme si c’était hier. Heinz arrive avec un grand sac à pommes de terre dans la cour de la ferme avec à l’intérieur le camion semi-remorque. On est restés tous ébahis. C’était un cadeau pour notre petit frère de 26 mois, qui malheureusement est décédé trois jours après d’une diphtérie foudroyante ».
Tous les dimanches, Heinz était au cimetière, sur la tombe de Polic. Puis il est rentré chez lui.
Faire revivre le camion
Le camion mesure un peu plus d’un mètre. (Photo : Ouest-France)
En 1962, Charles Azou écrit une lettre à la famille Kleinpass. Rien ne se passe jusqu’au jour où Hubertus et Jonathan, fils et petit-fils du prisonnier allemand, découvrent cette lettre. Jamais Heinz n’avait parlé du camion à sa famille. Ni de la guerre d’ailleurs. « Le temps que j’ai passé en Bretagne était magnifique », retient Jonathan de son grand-père.
Le camion de plus d’un mètre de longueur est tout en bois avec toutefois quelques boîtes de conserve travaillées pour le capot du moteur. Les portes de la cabine avec fermetures témoignent de la minutie du concepteur. Une bâche faite avec la veste du prisonnier – et à l’intérieur de laquelle on retrouve les lettres « P. G. » (prisonnier de guerre) – recouvre la remorque.
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