LA SANDALETTE DE PLOUHA
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La Bretagne dans la guerre

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La Bretagne dans la guerre Empty La Bretagne dans la guerre

Message par Admin Ven 10 Avr - 21:50

La Bretagne dans la guerre bonjour ,voilà un sujet long ,mais pour ceux que l'histoire intéresse ,vous pourrez bien prendre quelques minutes pour lire celui ci .

Fabien Lostec et François Lambert

Introduction


La Bretagne dans la guerre Sans_179



" Les passions, en Bretagne, sont fortes. Il a fallu des années pour cicatriser, vaille que vaille, les blessures de l'Occupation ". Par ces quelques mots de Pierre-Jakez Hélias, voici résumé le sentiment dominant dans la région de longues années après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Pour autant, toutes les cicatrices sont-elles refermées aujourd'hui ? De 1939 à 1945, la Bretagne est occupée pour la première fois de son histoire depuis son rattachement à la France. Région stratégique par sa situation maritime à la pointe occidentale du continent et pierre angulaire de la zone côtière du Nord-Ouest du pays, la Bretagne est soumise à une occupation incontestablement plus pesante que dans beaucoup d'autres régions. Plus l'on se rapproche du littoral, plus les troupes d'occupation sont denses, attachées à la surveillance des côtes mais aussi à la construction du mur de l'Atlantique à partir de 1942.

De plus, l'intérêt militaire de la région pour les Alliés et la Résistance est incontestable, étant à la fois un point de débarquement pour les agents de la France Libre et de l'Intelligence Service et une région abritant de nombreux réseaux d'évasion d'aviateurs alliés. S'il convient bien entendu d'intégrer le plus grand compte de ces particularités dans l'étude de la Bretagne sous domination allemande, il est également nécessaire de mettre en avant un certain nombre de caractéristiques qui inaluencent son destin durant les " années noires " et qui sont perceptibles dès les années 1930. Tout d'abord, les conséquences de la Grande Guerre. Les nombreuses pertes en hommes dues au premier conflit mondial expliquent en effet la diminution du nombre de naissances qui provoque une stagnation de la population durant l'entre-deux-guerres. A cette époque, la région vit au rythme des activités du monde rural. Composée de petites exploitations peu dynamiques, l'agriculture emploie en effet plus de la moitié de la population active. A l'image de l'agriculture, l'industrie est peu modernisée. Si la province ne reste pas à l'écart du progrès, seules l'agro-alimentaire, la pêche et la construction navale reflètent un dynamisme endogène. Dès lors, le tourisme est le principal vecteur de modernisation depuis la création des congés payés en 1936. Chaque été, la Bretagne accueille des centaines de milliers de vacanciers, ce qui nécessite la construction de nombreux équipements. En fait, la société bretonne hésite entre archaïsme et modernité, comme en témoigne également le sentiment religieux. Car si l'Eglise continue d'encadrer solidement la société, les prémices d'une déchristianisation se ressentent dans les ports et l'intérieur de la région.

Conformément à sa situation économique, sociale et culturelle, la Bretagne des années 1930 vote massivement à droite, à l'exception notable de quelques pays tels le Trégor ou la Haute-Cornouaille. En 1936, le Front Populaire est rejeté lors des élections législatives et ce, malgré la bonne structuration des partis de gauche. Bien implanté chez les cheminots, les marins, les dockers ou encore les salariés de grandes entreprises, le PCF est a contrario pratiquement absent dans le monde rural. Logiquement, la syndicalisation est très forte dans les arsenaux, les ports, les entreprises métallurgiques, mais aussi dans l'industrie de la chaussure. Les campagnes ne sont pas en reste mais se démarquent avec un syndicalisme refusant la lutte des classes et rassemblant grands propriétaires et petits exploitants. Région de contrastes à la veille de la Seconde Guerre mondiale, qu'en est-il de la Bretagne durant l'Occupation ?




La Bretagne dans la guerre : une région stratégique



La guerre se déclenche le 1er septembre 1939. Comme le reste du pays, la Bretagne est touchée par l'ordre de mobilisation générale. L'inquiétude est grande et les souvenirs de la Grande Guerre ressurgissent. Entre les plus jeunes poilus qui sont à nouveau envoyés au front et les fils des Anciens Combattants, la mobilisation est résignée. Dans la Sarre, théâtre des premières opérations militaires, la 21e DI, habituellement cantonnée en Bretagne, est en première ligne. Mais c'est surtout la Marine qui compte un grand nombre de bretons. Ceux-ci participent notamment à la campagne de Norvège qui vise à couper l'approvisionnement du Reich en minerai de fer. Mais la France applique une stratégie défensive et, jusqu'en mai 1940, pratique une " drôle de guerre " puisque aucune opération ou presque n'a lieu sur le front franco-allemand. Le période est si calme qu'en novembre 1939, le président de l'Union Nationale des Combattants de Lorient demande et obtient des binious et des bombardes pour distraire les soldats.

Loin du front, les Bretons restés au " pays " s'installent dans l'attente. Mais, pensant qu'une nouvelle guerre contre l'Allemagne se déroulerait selon les mêmes schémas qu'en 14-18, les pouvoirs publics préfèrent évacuer le nord et l'est de la France. Dès septembre 1939, une première vague d'exilés arrive donc dans la région. Ils sont notamment plus de 125 000 dans les Côtes-du-Nord. La première conséquence de cet exode est un bouleversement du peuplement des communes bretonnes, surtout dans les villes et les stations balnéaires. La seconde n'est autre qu'une migration des portefeuilles, accélérant l'augmentation des prix commencée en 1936. A l'inverse des citadins déjà touchés par l'inalation, les producteurs ne se plaignent pas de cette situation. En définitive, de septembre 1939 à mai 1940, les effets de la guerre désorganisent quelque peu la vie quotidienne mais l'adaptation se fait sans dommage majeur.

Le 10 mai 1940, les troupes allemandes déclenchent la " guerre-éclair ". En six semaines, l'armée française est mise en déroute et l'armistice demandé. Contrairement au premier exode, celui qui se déclenche ici est bien plus massif. En l'espace de dix jours, du 10 au 20 juin, le Morbihan reçoit plus de 130 000 personnes, ce qui pose immédiatement des problèmes de ravitaillement, de logement et de soins médicaux. Le ravitaillement alimentaire s'organise toutefois comme à Rennes où 26 000 repas par jour sont servis pendant les trois semaines les plus chargées de l'exode. Un effort important est également fait pour le logement. Des maisons de particuliers, des salles de classe ou de cinéma sont mises à disposition, des baraques sont construites comme à Hennebont. Mais les installations sont souvent par trop sommaires et l'assistance médicale insuffisante. Quand les femmes et les enfants forment la majorité des cohortes de réfugiés, le tiers des arrivants provient de la région parisienne. Ils bénéficient d'attaches familiales et espèrent profiter d'une région supposée riche en ravitaillement. Les réfugiés représentent alors le quart de la population bretonne – plus de 750 000 personnes, inégalement répartis cependant. Les nœuds ferroviaires ou les stations balnéaires sont une nouvelle fois très prisés. Enfin, ces réfugiés exercent une forte pression économique qui se manifeste notamment par l'augmentation du prix des locations ou celle des tirages de journaux. C'est dans ce climat que le général de Gaulle, alors sous-secrétaire d'Etat à la Guerre, se rend à Rennes le 12 juin 1940 où il préside une conférence visant à l'organisation éventuelle d'une ligne de défense armoricaine. Mais on prévoit alors trois mois de travail et la mobilisation de 25 000 ouvriers. Le projet est très vite abandonné. A partir d'août 1940, les réfugiés sont autorisés à rentrer chez eux par vagues successives. De plus de 150 000 au 15 juillet 1940, le Morbihan passe à 7200 réfugiés le 30 septembre. Tout au long de cet exil, les réfugiés se sont montrés sensibles à la moindre rumeur et ont entretenu un climat d'inquiétude qui n'a cependant pas empêché les premiers départs vers l'Angleterre afin de fuir puis résister à l'occupant.

Le 17 juin 1940, la Wehrmacht pénètre en Bretagne par la ville de Fougères. Le 18, elle est à Rennes, le lendemain à Brest. A la veille de l'armistice, toute la Bretagne est occupée. Des bombardements ont précédé l'arrivée de l'infanterie allemande, comme celui qui touche le quartier de la gare rennaise le 17 juin 1940. Entre 1600 et 2000 personnes sont tuées sans compter les nombreux blessés. Par la suite, l'administration militaire allemande s'installe tranquillement. Alors que les Feldkommandanturen remplacent les préfectures et les Kreiskommandanturen chassent les sous-préfectures, la Kriegsmarine prend possession des ports de Saint-Nazaire, Lorient et Brest, bases hyper stratégiques dans la bataille de l'Atlantique et le projet d'invasion du Royaume-Uni. Durant les premiers jours d'occupation, la Wehrmacht est décrite par l'administration française sous tutelle allemande comme une armée " korrekt ". Mais cette façade ne doit pas masquer la réalité qui voit les Allemands annoncer par voie de presse et d'affiches des condamnations à mort de résistants et des exécutions d'otages. Le 12 septembre, le mécanicien Marcel Brossier est le premier fusillé en Ille-et-Vilaine, pour sabotage.

Parallèlement à l'installation des troupes allemandes, des milliers de bretons mobilisés sont faits prisonniers. D'abord regroupés dans les camps situés sur le front (les Frontstalag) à Quimper, Rennes ou Savenay, ils sont progressivement dirigés vers l'Allemagne après l'été 1940. Les prisonniers sont alors divisés entre Oflags (pour les officiers) et Stalags (pour les sous-officiers et les soldats). Dans les Côtes-du-Nord, les prisonniers représentent environ 10% de la population active masculine (environ 27 000 prisonniers sur 60 000 mobilisés). Ils sont environ 30 000 en Ille-et-Vilaine et dans le Finistère, 35 000 dans le Morbihan et 15 000 en Loire-Inférieure. Au total, les prisonniers bretons peuvent être estimés à environ 137 000 hommes.

la suite de l'article ici : http://fresques.ina.fr/ouest-en-mémoire/parcours/0004/la-bretagne-dans-la-guerre.html

A voir les différentes petites vidéos ( INA.FR)

SUJETS ABORDES /

François-Louis Le Berre raconte les tentatives d'évasions vidéo

Les Allemands contribuent au redressement du pays vidéo

Défense de la côte de la Manche vidéo

La vie quotidienne sous l'Occupation

Remerciements du Capitaine Goering vidéo

Collecte d'oeufs dans les Côtes du Nord vidéo

Rennes après le bombardement vidéo

Une Bretagne allemande ? La collaboration

La Révolution Nationale en Bretagne : une opinion réceptive ?

Remise d'une Francisque au Maréchal Pétain vidéo

La Résistance bretonne

Obsèques à Nantes du lieutenant colonel Hotz vidéo

Simone Chaye, résistante vidéo

Les FFI en Bretagne vidéo

Libération, épuration et reconstruction : une sortie de guerre entre joies et peines

Les Alliés à Rennes vidéo

Procès de criminels de guerre et exécutions vidéo

Le Général de Gaulle en Bretagne vidéo

Saint-Nazaire en ruines vidéo

La ville de Lorient en ruine vidéo

Le ministre de la Reconstruction à Nantes et Saint Nazaire vidéo

A Saint Malo, une cité renaît vidéo

Conclusion : Mémoires et traces de la Seconde Guerre mondiale en Bretagne

Hommage à Charles de Gaulle à l'Ile de Sein vidéo




Bibliographie

Christian Bougeard, Occupation, résistance et libération en Bretagne en 30 questions, La Crèche, Geste éditions, 2005.

Christian Bougeard, Le Choc de la guerre dans les Côtes-du-Nord 1939-1945, Paris, éditions Gisserot, 1995.

Luc Capdevila, Les Bretons au lendemain de l'Occupation : imaginaire et comportement d'une sortie de guerre 1944-1945, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 1999.

Henry Rousso, Le Régime de Vichy, Paris, PUF, "Que sais-je ?", 2007.

Jacqueline Sainclivier, La Bretagne de 1939 à nos jours, Rennes, Ed. Ouest France, 1989.

Jacqueline Sainclivier, La Bretagne dans la guerre, 1939-1945, Rennes, éd. Ouest-France/mémorial de Caen, 1994.

Claude Tocze (avec la collaboration d'Annie Lambert), Les Juifs en Bretagne (Ve – XXe siècles), Rennes, PUR, 2006.
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