En entreprise, la mixité outil de performance ?
Page 1 sur 1
En entreprise, la mixité outil de performance ?
article paris normandie Publié 19/11/2016 á 21H23
Tendance. Des initiatives encouragent une plus grande mixité des sexes dans le monde du travail afin d’améliorer ambiance et performances. Mais les clichés ont la vie dure...
À Rouen, Éric Bachelet emploie quasiment autant d’hommes que de femmes dans son salon. Un fait rare dans le monde de la coiffure (photo Stéphanie Péron).
Les coups de ciseaux ne s’interrompent pas. Éric Bachelet continue d’œuvrer dans son salon sur l’heure du déjeuner jeudi, place de la pucelle à Rouen. Il emploie neuf salariés, 4 hommes et 5 femmes. Une mixité telle que l’a voulue le gérant : «Ce choix correspond à notre clientèle qui est mixte elle aussi.» Chaque membre de l’équipe amène une touche particulière selon Éric Bachelet : «Les femmes sont plus minutieuses, les hommes développent plus leur côté artistique.»
Et pour le gérant, les clients aussi bénéficient de cette mixité : «Il y a beaucoup de femmes qui souhaitent se faire coiffer par des hommes». Les employés, eux, ne semblent pas voir la différence. «L’important c’est la cohésion dans une équipe, peu importe qu’elle soit mixte ou non» affirme Marie, coiffeuse au salon d’Éric Bachelet. La jeune employée a eu un premier poste dans un salon entièrement géré par des femmes, avec un ressenti très positif.
Les salons exclusivement féminins sont la règle dans le milieu. Selon L’Union Nationale des Entreprises de Coiffure, seul 8 à 10 % de la profession est masculine. «Les effectifs ne bougent pas depuis trente ans,analyse Christophe Doré, le président de la Chambre des métiers de Normandie. Contrairement à d’autres secteurs d’activité comme la boulangerie ou la pâtisserie, la mixité ne s’accentue pas.»
Un tort selon lui : «quel que soit le corps de métiers, la mixité, c’est toujours bon, cela apporte une autre vision, une autre ambiance dans l’équipe.»
Dans le BTP, milieu quasiment exclusivement masculin, des progrès se font à la marge. «On a eu quelques femmes grutières et des conductrices d’engins, mais dans les métiers où il faut porter de lourdes charges, en extérieur, c’est très rare» avoue Jean-Baptiste Savalle, directeur de Eiffage construction Normandie. Et l’important n’est pas d’arriver à la parité selon lui : «On traite d’égal à égal les demandes mais on ne va pas jusqu’à faire de la discrimination positive. Les quotas et la parité ce n’est pas une bonne idée, ce qui compte c’est que chacun soit libre de faire le métier qu’il a envie de faire.»
Les métiers les plus techniques sont ceux où les femmes sont les moins présentes. Faisant ce constat, Orange a choisi de prendre le problème à bras-le-corps en lançant une offre d’emploi de techniciennes en début d’année qui visait exclusivement les femmes. «Nous avons pourvu 14 des 15 postes» se félicite Gaëlle Bidault, responsable diversité chez Orange.
Orange ne compte que 36 % de femmes dans ses effectifs dont 12 % seulement qui travaillent en technique. Pourtant l’entreprise de télécommunications souligne l’importance de la mixité dans le milieu professionnel : «Cette stratégie amène une meilleure performance des équipes, plus de stimulation.»
Au CHU de Rouen, les effectifs de médecins sont à parité, avec 1 228 femmes pour 1 151 hommes (internes et étudiants compris). Du côté des infirmières et des soignants, les chiffres sont bien différents. Le CHU compte 2 053 infirmières pour seulement 232 infirmiers, avec une majorité de femmes dans tous les services de l’hôpital. Cependant rien est fait pour atteindre la parité : «On recrute sur des compétences. De toute façon si on fait des études dans cette branche de métier, femme ou homme, c’est que l’on a déjà une certaine sensibilité»assure-t-on du côté du CHU. Prêter les mêmes traits de caractères aux hommes et aux femmes n’est cependant pas la règle. Les stéréotypes de genre sont le premier frein à la mixité dans la majorité des corps de métiers. «La plupart des métiers traditionnellement masculins n’attirent pas les femmes» décrypte Armelle Testenoire sociologue, qui a étudié les questions de travail et de genre. Elle ajoute : «A niveau de qualification égale, un homme qui travaille dans un milieu féminin sera naturellement dévalorisé.»
Des stéréotypes qui peuvent avoir une grande influence sur les jeunes et les bloquer au moment de choisir leur orientation professionnelle. Il y a encore du boulot...
François Vanhove
Repères
42 % des femmes préfèrent travailler dans un environnement mixte, mais 22 % d’entre elles préfèrent travailler avec des hommes pour seulement 4 % qui souhaitent travailler exclusivement entre femmes.
Le taux d’activité salarié des femmes a augmenté de 20 points en 30 ans.
Les femmes, occupent 82 % des emplois à temps partiel.
Tendance. Des initiatives encouragent une plus grande mixité des sexes dans le monde du travail afin d’améliorer ambiance et performances. Mais les clichés ont la vie dure...
À Rouen, Éric Bachelet emploie quasiment autant d’hommes que de femmes dans son salon. Un fait rare dans le monde de la coiffure (photo Stéphanie Péron).
Les coups de ciseaux ne s’interrompent pas. Éric Bachelet continue d’œuvrer dans son salon sur l’heure du déjeuner jeudi, place de la pucelle à Rouen. Il emploie neuf salariés, 4 hommes et 5 femmes. Une mixité telle que l’a voulue le gérant : «Ce choix correspond à notre clientèle qui est mixte elle aussi.» Chaque membre de l’équipe amène une touche particulière selon Éric Bachelet : «Les femmes sont plus minutieuses, les hommes développent plus leur côté artistique.»
Et pour le gérant, les clients aussi bénéficient de cette mixité : «Il y a beaucoup de femmes qui souhaitent se faire coiffer par des hommes». Les employés, eux, ne semblent pas voir la différence. «L’important c’est la cohésion dans une équipe, peu importe qu’elle soit mixte ou non» affirme Marie, coiffeuse au salon d’Éric Bachelet. La jeune employée a eu un premier poste dans un salon entièrement géré par des femmes, avec un ressenti très positif.
Les salons exclusivement féminins sont la règle dans le milieu. Selon L’Union Nationale des Entreprises de Coiffure, seul 8 à 10 % de la profession est masculine. «Les effectifs ne bougent pas depuis trente ans,analyse Christophe Doré, le président de la Chambre des métiers de Normandie. Contrairement à d’autres secteurs d’activité comme la boulangerie ou la pâtisserie, la mixité ne s’accentue pas.»
Un tort selon lui : «quel que soit le corps de métiers, la mixité, c’est toujours bon, cela apporte une autre vision, une autre ambiance dans l’équipe.»
Dans le BTP, milieu quasiment exclusivement masculin, des progrès se font à la marge. «On a eu quelques femmes grutières et des conductrices d’engins, mais dans les métiers où il faut porter de lourdes charges, en extérieur, c’est très rare» avoue Jean-Baptiste Savalle, directeur de Eiffage construction Normandie. Et l’important n’est pas d’arriver à la parité selon lui : «On traite d’égal à égal les demandes mais on ne va pas jusqu’à faire de la discrimination positive. Les quotas et la parité ce n’est pas une bonne idée, ce qui compte c’est que chacun soit libre de faire le métier qu’il a envie de faire.»
Les métiers les plus techniques sont ceux où les femmes sont les moins présentes. Faisant ce constat, Orange a choisi de prendre le problème à bras-le-corps en lançant une offre d’emploi de techniciennes en début d’année qui visait exclusivement les femmes. «Nous avons pourvu 14 des 15 postes» se félicite Gaëlle Bidault, responsable diversité chez Orange.
Orange ne compte que 36 % de femmes dans ses effectifs dont 12 % seulement qui travaillent en technique. Pourtant l’entreprise de télécommunications souligne l’importance de la mixité dans le milieu professionnel : «Cette stratégie amène une meilleure performance des équipes, plus de stimulation.»
Au CHU de Rouen, les effectifs de médecins sont à parité, avec 1 228 femmes pour 1 151 hommes (internes et étudiants compris). Du côté des infirmières et des soignants, les chiffres sont bien différents. Le CHU compte 2 053 infirmières pour seulement 232 infirmiers, avec une majorité de femmes dans tous les services de l’hôpital. Cependant rien est fait pour atteindre la parité : «On recrute sur des compétences. De toute façon si on fait des études dans cette branche de métier, femme ou homme, c’est que l’on a déjà une certaine sensibilité»assure-t-on du côté du CHU. Prêter les mêmes traits de caractères aux hommes et aux femmes n’est cependant pas la règle. Les stéréotypes de genre sont le premier frein à la mixité dans la majorité des corps de métiers. «La plupart des métiers traditionnellement masculins n’attirent pas les femmes» décrypte Armelle Testenoire sociologue, qui a étudié les questions de travail et de genre. Elle ajoute : «A niveau de qualification égale, un homme qui travaille dans un milieu féminin sera naturellement dévalorisé.»
Des stéréotypes qui peuvent avoir une grande influence sur les jeunes et les bloquer au moment de choisir leur orientation professionnelle. Il y a encore du boulot...
François Vanhove
Repères
42 % des femmes préfèrent travailler dans un environnement mixte, mais 22 % d’entre elles préfèrent travailler avec des hommes pour seulement 4 % qui souhaitent travailler exclusivement entre femmes.
Le taux d’activité salarié des femmes a augmenté de 20 points en 30 ans.
Les femmes, occupent 82 % des emplois à temps partiel.
Sujets similaires
» Changer l'entreprise : ce que dit le droit
» L'auto-entreprise, une entreprise....
» Pôle emploi et un surdoué du Big Data lancent un outil pour enrayer le chômage
» OUEST FRANCE ENTREPRISE
» De plus en plus de troubles psychosociaux en entreprise
» L'auto-entreprise, une entreprise....
» Pôle emploi et un surdoué du Big Data lancent un outil pour enrayer le chômage
» OUEST FRANCE ENTREPRISE
» De plus en plus de troubles psychosociaux en entreprise
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum