Florence Tacussel, une éleveuse qui résiste sur les falaises
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Florence Tacussel, une éleveuse qui résiste sur les falaises
Florence Tacussel, une éleveuse qui résiste sur les falaises
Venue de la ville et du milieu touristique, Florence Tacussel s'est fait éleveuse à 40 ans. Une vocation qu'elle a investie à 100 % dans son troupeau de Salers sur les falaises de Plouha. Fière de son métier, elle n'en cache pas les difficultés...
Florence Tacussel loue plusieurs champs sur les falaises de Plouha et Tréveneuc. « L'élevage durable permet de protéger ces espaces sensibles en bord de mer, c'est ma petite goûte d'eau pour la préservation de la planète ! »
Ce sont mes vaches qui m’ont tout appris, j’ai découvert cette race en même temps que le métier d’éleveur et le milieu agricole.
Florence Tacussel avait une quarantaine d’années lorsqu’elle s’est lancée dans l’élevage de Salers, une race bovine auvergnate, sur la commune de Plouha, en 1999.
Du tourisme à la terre
Son parcours ne la prédestinait pas vraiment à une vie d’exploitante agricole. Cette Rouennaise a d’abord travaillé dans le tourisme et l’hôtellerie-restauration. Un licenciement en 1992 bouleverse sa vie.
J’ai suivi une formation d’élevage équin dans la Manche et je suis revenue à Plouha où on a toujours gardé un pied-à-terre.
À 35 ans, elle achète son premier cheval et crée le centre équestre Univers Ponies. Avant de prendre un nouveau tournant en 1997.
Pourquoi pas des vaches ?
"Je me suis retrouvée avec 30 ha de terres que j'avais eu tant de mal à réunir! Comme je n'imaginais pas un retour en ville, je me suis dit pourquoi pas des vaches ?"
Elle jette son dévolu sur les Salers, une race rustique parmi les plus faciles à élever.
Et achète son premier troupeau en mars 1999 dans une coopérative de Glomel : 12 Salers pleines, « avec des cornes bien sûr », qui arrivent directement du Cantal.
En mai, l’éleveuse achète un taureau et l’aventure est lancée.
7 jours sur 7
Pendant 12 ans, Florence Tacussel a tenu, seule, sa petite ferme avec jusqu’à 150 bêtes à gérer. Un engagement de tous les instants, « parce que c’est impossible d’envisager de prendre un salarié ». Aujourd’hui, à 60 ans, elle ne regrette absolument pas son choix.
L’élevage, commencé en bio, est désormais engagé dans une démarche d’agriculture durable. Adhérente du Cedapa des Côtes-d’Armor (centre d’étude pour un développement agricole plus autonome), l’éleveuse ne nourrit son cheptel qu’à l’herbe et au foin.
Ni maïs, ni OGM. Ici, il n’y a pas de local pour les phytosanitaires, ni pour la pharmacie…
Pas de cadeaux
Passionnée des bêtes, elle a su affronter les embûches : des terres dispersées aux quatre coins de la commune, la sécheresse de 2003 où il a fallu se séparer du troupeau avant de tout recommencer, les difficultés de gagner la confiance d’un milieu quand on est une femme qui n’est pas du métier et qui n’est pas née ici… « On ne m’a pas fait de cadeaux, mais ça ne fait rien, j’ai tenu quand même », dit-elle avec fierté.
Une fierté dont cette agricultrice faite « chevalier du mérite agricole » en 2016 n’a absolument pas à rougir.
« On vit à l’économie »
Florence Tacussel ne cache cependant pas les difficultés du métier et ses travers actuels.
"Sur l'exploitation, on vit à l'économie, glisse-t-elle. Et je commence tout juste à en vivre bien. J'ai peu de matériel et tout est d'occasion."
L’herbe, fourrage le plus économe qui soit, lui permet d’avoir une certaine autonomie. “Mais mes 70 ha ne me suffisent pas toujours, alors je demande à faire de l’herbe dans les zones artisanales en échange de l’entretien.” Après 18 ans de travail sans relâche, elle n’envie cependant pas les jeunes formés dans les écoles agricoles à la technologie. “Je les plains, ils vont se mettre des millions d’emprunts sur le dos et seront tenus par les banques.”
Si elle a pu garder son élevage, c’est qu’elle est seule et sans enfant, explique-t-elle : “je n’aurais jamais pu subvenir à leurs besoins. Chez combien d’agriculteurs, le conjoint travaille à l’extérieur et c’est son salaire qui subvient aux besoins de la famille ? Je trouve ça vraiment très dur. Les métiers agricoles ne sont pas reconnus à leur juste valeur. Le public et les politiques ne se rendent pas compte de ce que c’est de tenir une ferme. C’est le premier maillon de la chaîne, sans eux, on ne peut pas vivre. Pourtant, il y a des situations dramatiques, avec des hommes et des femmes qui travaillent 7 jours sur 7 pour nourrir le monde et qui se demandent au réveil combien ils vont perdre d’argent aujourd’hui…”
Repreneurs…
Aujourd’hui, le cheptel de Florence est descendu à 120 animaux, dont 60 mères et leur suite. Son compagnon retraité lui donne un coup de main.
L’agricultrice espère un jour trouver un repreneur qui partage ses valeurs, son amour du métier, son respect des bêtes.
Il y a une carte à jouer pour les petites fermes et la vente directe mais je lui conseillerais de faire son propre labo et une chambre froide pour avoir une viande avec une maturation plus longue. Mais là, il faudrait être deux…
Venue de la ville et du milieu touristique, Florence Tacussel s'est fait éleveuse à 40 ans. Une vocation qu'elle a investie à 100 % dans son troupeau de Salers sur les falaises de Plouha. Fière de son métier, elle n'en cache pas les difficultés...
Florence Tacussel loue plusieurs champs sur les falaises de Plouha et Tréveneuc. « L'élevage durable permet de protéger ces espaces sensibles en bord de mer, c'est ma petite goûte d'eau pour la préservation de la planète ! »
Ce sont mes vaches qui m’ont tout appris, j’ai découvert cette race en même temps que le métier d’éleveur et le milieu agricole.
Florence Tacussel avait une quarantaine d’années lorsqu’elle s’est lancée dans l’élevage de Salers, une race bovine auvergnate, sur la commune de Plouha, en 1999.
Du tourisme à la terre
Son parcours ne la prédestinait pas vraiment à une vie d’exploitante agricole. Cette Rouennaise a d’abord travaillé dans le tourisme et l’hôtellerie-restauration. Un licenciement en 1992 bouleverse sa vie.
J’ai suivi une formation d’élevage équin dans la Manche et je suis revenue à Plouha où on a toujours gardé un pied-à-terre.
À 35 ans, elle achète son premier cheval et crée le centre équestre Univers Ponies. Avant de prendre un nouveau tournant en 1997.
Pourquoi pas des vaches ?
"Je me suis retrouvée avec 30 ha de terres que j'avais eu tant de mal à réunir! Comme je n'imaginais pas un retour en ville, je me suis dit pourquoi pas des vaches ?"
Elle jette son dévolu sur les Salers, une race rustique parmi les plus faciles à élever.
Et achète son premier troupeau en mars 1999 dans une coopérative de Glomel : 12 Salers pleines, « avec des cornes bien sûr », qui arrivent directement du Cantal.
En mai, l’éleveuse achète un taureau et l’aventure est lancée.
7 jours sur 7
Pendant 12 ans, Florence Tacussel a tenu, seule, sa petite ferme avec jusqu’à 150 bêtes à gérer. Un engagement de tous les instants, « parce que c’est impossible d’envisager de prendre un salarié ». Aujourd’hui, à 60 ans, elle ne regrette absolument pas son choix.
L’élevage, commencé en bio, est désormais engagé dans une démarche d’agriculture durable. Adhérente du Cedapa des Côtes-d’Armor (centre d’étude pour un développement agricole plus autonome), l’éleveuse ne nourrit son cheptel qu’à l’herbe et au foin.
Ni maïs, ni OGM. Ici, il n’y a pas de local pour les phytosanitaires, ni pour la pharmacie…
Pas de cadeaux
Passionnée des bêtes, elle a su affronter les embûches : des terres dispersées aux quatre coins de la commune, la sécheresse de 2003 où il a fallu se séparer du troupeau avant de tout recommencer, les difficultés de gagner la confiance d’un milieu quand on est une femme qui n’est pas du métier et qui n’est pas née ici… « On ne m’a pas fait de cadeaux, mais ça ne fait rien, j’ai tenu quand même », dit-elle avec fierté.
Une fierté dont cette agricultrice faite « chevalier du mérite agricole » en 2016 n’a absolument pas à rougir.
« On vit à l’économie »
Florence Tacussel ne cache cependant pas les difficultés du métier et ses travers actuels.
"Sur l'exploitation, on vit à l'économie, glisse-t-elle. Et je commence tout juste à en vivre bien. J'ai peu de matériel et tout est d'occasion."
L’herbe, fourrage le plus économe qui soit, lui permet d’avoir une certaine autonomie. “Mais mes 70 ha ne me suffisent pas toujours, alors je demande à faire de l’herbe dans les zones artisanales en échange de l’entretien.” Après 18 ans de travail sans relâche, elle n’envie cependant pas les jeunes formés dans les écoles agricoles à la technologie. “Je les plains, ils vont se mettre des millions d’emprunts sur le dos et seront tenus par les banques.”
Si elle a pu garder son élevage, c’est qu’elle est seule et sans enfant, explique-t-elle : “je n’aurais jamais pu subvenir à leurs besoins. Chez combien d’agriculteurs, le conjoint travaille à l’extérieur et c’est son salaire qui subvient aux besoins de la famille ? Je trouve ça vraiment très dur. Les métiers agricoles ne sont pas reconnus à leur juste valeur. Le public et les politiques ne se rendent pas compte de ce que c’est de tenir une ferme. C’est le premier maillon de la chaîne, sans eux, on ne peut pas vivre. Pourtant, il y a des situations dramatiques, avec des hommes et des femmes qui travaillent 7 jours sur 7 pour nourrir le monde et qui se demandent au réveil combien ils vont perdre d’argent aujourd’hui…”
Repreneurs…
Aujourd’hui, le cheptel de Florence est descendu à 120 animaux, dont 60 mères et leur suite. Son compagnon retraité lui donne un coup de main.
L’agricultrice espère un jour trouver un repreneur qui partage ses valeurs, son amour du métier, son respect des bêtes.
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