Le huitième continent livre ses premiers secrets
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Le huitième continent livre ses premiers secrets
Par Katel Andréani
On l’appelle Zealandia. C’est un continent englouti dans l’océan Pacifique, au nord de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande. Cette fraction du plancher océanique, couvrant quelque 5 millions de kilomètres carrés, a officiellement été reconnue cette année comme le 8e continent de la planète. Une expédition scientifique est partie l’explorer.
Au mois de février 2017, la publication des recherches d’une équipe de scientifiques australienne dans la revue de la Société américaine de géologie (Geological Society of America) bouleverse le monde de la géographie. Grâce à des images satellitaires, les chercheurs sont en mesure d’affirmer qu’une plaque terrestre à 95 % engloutie sous les eaux de l’océan Pacifique, dont les parties émergées restantes seraient la Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Calédonie, constitue bien un continent.
En plus de l’Amérique du Nord et de l’Amérique du Sud, de l’Europe, de l’Afrique, de l’Asie, de l’Océanie et de l’Antarctique, un huitième continent fait donc son apparition. Depuis, le « continent perdu », appelé Zealandia, Zélandia ou continent Nouvelle-Zélande, révèle peu à peu ses secrets.
Des fossiles au fond de l’eau
Pendant deux mois, une équipe de 32 scientifiques du Programme international de découverte des océans (IODP) a embarqué à bord du Joides Resolution, un navire notamment utilisé pour faire des forages en mer.
L’expédition 371 de l’IODP a embarqué à bord du Joides Résolution le 27 juillet dernier. (Photo : Tim Fulton/IODP JRSO)
L’objectif de cette « Expédition 371 » était d’effectuer des prélèvements des fonds marins de la zone, afin de mieux comprendre l’évolution, à travers les âges, de cette partie de la croûte terrestre. Rentrés de leur mission le 26 septembre, les scientifiques ont ramené avec eux plusieurs centaines de fossiles.
Grâce à des forages creusés jusqu’à 860 mètres sous le plancher océanique, dans six sites différents, les scientifiques ont pu prélever des « bouts » de continent afin de comprendre son histoire. Comme l’explique Stephen Pekar, membre de l’équipe, « les carottes (de forage) sont un peu comme des machines à remonter le temps, nous permettant de voyager de plus en plus loin dans le passé ».
Les chercheurs ont ainsi pu analyser des sédiments porteurs d’informations sur les changements géographiques, volcaniques et climatiques qui ont eu lieu sur Zealandia, sur une période remontant jusqu’à 80 millions d’années !
Le point culminant du continent est le mont Aoraki, en Nouvelle-Zélande. (Photo d’illustration : Pixabay)
Le professeur Gerald Dickens, co-directeur de l’expédition et professeur à l’Université de Rice aux États-Unis, explique notamment que les découvertes faites par l’équipe montrent que ce plancher océanique était beaucoup moins profond qu’aujourd’hui. « La découverte de coquilles microscopiques d’êtres vivants qui évoluaient dans des mers peu profondes, et la présence de cellules et de pollens de plantes terrestres montrent que la géographie et le climat de Zealandia étaient radicalement différents par le passé. »
8 000 espèces étudiées
Au total, l’équipe a ainsi pu étudier plus de 8 000 espèces qui auraient vécu sur ce continent il y a des dizaines de millions d’années. Plus encore, les recherches effectuées sur les plantes et les animaux de ce continent permettent d’apporter des réponses sur leur déplacement à travers tout l’océan Pacifique et leur évolution dans le temps.
Trois chercheurs français ont notamment participé à l’expédition : ici les sédimentologues Aurélien Bordenave et Samuel Etienne. (Photo : Laia Alegret/IODP)
Comme l’analyse plus précisément Rupert Sutherland, de l’Université de Victoria en Nouvelle-Zélande et également codirecteur de l’expédition, « la découverte de terres submergées et de mers peu profondes est la preuve qu’il existait des chemins pour que les animaux et les plantes puissent circuler dans cette région du monde ».
Zealandia semble bien être issu du « supercontinent » appelé Gondwana, qui a commencé à se fracturer il y a 160 millions d’années. Les découvertes sur Zealandia sont loin d’être terminées. Les scientifiques ont ramené de leur expédition près de 2 500 mètres d’échantillons de sédiments et beaucoup restent encore à analyser.
Le bateau devrait repartir explorer le continent englouti l’année prochaine. À l’avenir, les chercheurs espèrent même pouvoir élaborer des modèles qui pourraient permettre de prédire les futurs changements climatiques.
OUEST FRANCE.FR
On l’appelle Zealandia. C’est un continent englouti dans l’océan Pacifique, au nord de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande. Cette fraction du plancher océanique, couvrant quelque 5 millions de kilomètres carrés, a officiellement été reconnue cette année comme le 8e continent de la planète. Une expédition scientifique est partie l’explorer.
Au mois de février 2017, la publication des recherches d’une équipe de scientifiques australienne dans la revue de la Société américaine de géologie (Geological Society of America) bouleverse le monde de la géographie. Grâce à des images satellitaires, les chercheurs sont en mesure d’affirmer qu’une plaque terrestre à 95 % engloutie sous les eaux de l’océan Pacifique, dont les parties émergées restantes seraient la Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Calédonie, constitue bien un continent.
En plus de l’Amérique du Nord et de l’Amérique du Sud, de l’Europe, de l’Afrique, de l’Asie, de l’Océanie et de l’Antarctique, un huitième continent fait donc son apparition. Depuis, le « continent perdu », appelé Zealandia, Zélandia ou continent Nouvelle-Zélande, révèle peu à peu ses secrets.
Des fossiles au fond de l’eau
Pendant deux mois, une équipe de 32 scientifiques du Programme international de découverte des océans (IODP) a embarqué à bord du Joides Resolution, un navire notamment utilisé pour faire des forages en mer.
L’expédition 371 de l’IODP a embarqué à bord du Joides Résolution le 27 juillet dernier. (Photo : Tim Fulton/IODP JRSO)
L’objectif de cette « Expédition 371 » était d’effectuer des prélèvements des fonds marins de la zone, afin de mieux comprendre l’évolution, à travers les âges, de cette partie de la croûte terrestre. Rentrés de leur mission le 26 septembre, les scientifiques ont ramené avec eux plusieurs centaines de fossiles.
Grâce à des forages creusés jusqu’à 860 mètres sous le plancher océanique, dans six sites différents, les scientifiques ont pu prélever des « bouts » de continent afin de comprendre son histoire. Comme l’explique Stephen Pekar, membre de l’équipe, « les carottes (de forage) sont un peu comme des machines à remonter le temps, nous permettant de voyager de plus en plus loin dans le passé ».
Les chercheurs ont ainsi pu analyser des sédiments porteurs d’informations sur les changements géographiques, volcaniques et climatiques qui ont eu lieu sur Zealandia, sur une période remontant jusqu’à 80 millions d’années !
Le point culminant du continent est le mont Aoraki, en Nouvelle-Zélande. (Photo d’illustration : Pixabay)
Le professeur Gerald Dickens, co-directeur de l’expédition et professeur à l’Université de Rice aux États-Unis, explique notamment que les découvertes faites par l’équipe montrent que ce plancher océanique était beaucoup moins profond qu’aujourd’hui. « La découverte de coquilles microscopiques d’êtres vivants qui évoluaient dans des mers peu profondes, et la présence de cellules et de pollens de plantes terrestres montrent que la géographie et le climat de Zealandia étaient radicalement différents par le passé. »
8 000 espèces étudiées
Au total, l’équipe a ainsi pu étudier plus de 8 000 espèces qui auraient vécu sur ce continent il y a des dizaines de millions d’années. Plus encore, les recherches effectuées sur les plantes et les animaux de ce continent permettent d’apporter des réponses sur leur déplacement à travers tout l’océan Pacifique et leur évolution dans le temps.
Trois chercheurs français ont notamment participé à l’expédition : ici les sédimentologues Aurélien Bordenave et Samuel Etienne. (Photo : Laia Alegret/IODP)
Comme l’analyse plus précisément Rupert Sutherland, de l’Université de Victoria en Nouvelle-Zélande et également codirecteur de l’expédition, « la découverte de terres submergées et de mers peu profondes est la preuve qu’il existait des chemins pour que les animaux et les plantes puissent circuler dans cette région du monde ».
Zealandia semble bien être issu du « supercontinent » appelé Gondwana, qui a commencé à se fracturer il y a 160 millions d’années. Les découvertes sur Zealandia sont loin d’être terminées. Les scientifiques ont ramené de leur expédition près de 2 500 mètres d’échantillons de sédiments et beaucoup restent encore à analyser.
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OUEST FRANCE.FR
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