LA SANDALETTE DE PLOUHA
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment : -39%
Ecran PC incurvé gaming – MSI Optix ...
Voir le deal
169.99 €
Le Deal du moment :
Retour en stock du coffret Pokémon ...
Voir le deal

Série. 3. Pol Aurélien, le saint qui tua le dragon

Aller en bas

Série. 3. Pol Aurélien, le saint qui tua le dragon Empty Série. 3. Pol Aurélien, le saint qui tua le dragon

Message par Admin Dim 22 Juil - 16:54

Publié le 22 juillet 2018 à 09h00

Série. 3. Pol Aurélien, le saint qui tua le dragon Sans_187

La statue de Pol Aurélien dans la Vallée des saints à Carnoët (22) est l’œuvre de David Puech. La légende raconte que celui-ci aurait enroulé autour du dragon qui vivait sur l’île de Batz, son étole. Il y fit un nœud, dans lequel il glissa, en guise de corde, son bâton pour le chasser. (Photo Le Télégramme/Claude Prigent)


Premier évêque du Léon, Pol Aurélien est l’un des sept saints fondateurs de la Bretagne. Son cheminement du sud du pays de Galles à l’île de Batz illustre l’impact de l’immigration des Bretons insulaires dans l’évangélisation de l’Armorique. Et consacre la dimension magique des saints bretons, très spécifique à la Bretagne.

Comme la plupart des saints fondateurs de la Bretagne, Pol (écrit aussi Paul) Aurélien voit le jour de l’autre côté de la Manche. Ce fils d’un noble britto-romain naît vers 480 à Penychen, au sud du pays de Galles. Comme d’autres enfants de la noblesse, il entre dès l’âge de 9 ans au monastère d’Ynys Pyr et devient l’élève de saint Iltud, en compagnie de saint Gildas, saint David et un autre futur saint fondateur de la Bretagne : saint Samson.

La vitae, c’est-à-dire l’histoire de la vie de Pol Aurélien, a été rédigée en 884 par Wrmonoc, prêtre et moine à Landévennec. Ces vies de saints ont été rédigées pour donner leurs lettres de noblesse aux fondateurs des évêchés, lorsque ceux-ci se sont constitués au IXe siècle : elles appartiennent à un genre littéraire qui fleurit alors dans toute la chrétienté médiévale. Après avoir raconté dans un premier livre l’existence insulaire de son héros, depuis sa prime enfance jusqu’à sa jeunesse, le moine Wrmonoc entame, avec le second livre, l’aventure armoricaine de saint Pol Aurélien.


Émigration vers l’Armorique

À cette époque, de nombreux Bretons s’exilent dans ce qui va devenir la future Bretagne. Les raisons de cette émigration massive ont souvent été expliquées par la poussée des Angles et des Saxons : aujourd’hui « la plupart des hypothèses envisagent plutôt un déplacement de groupes de Bretons étalé dans le temps. La conquête fut continue du Ve au VIIIe siècle », explique Magali Coumert, chercheuse en Histoire médiévale à l’université de Brest. De nombreux moines d’origine aristocratique formés au pays de Galles parcourent le pays et y diffusent un christianisme celtique. L’évangélisation de l’Armorique se manifeste notamment par la création de paroisses en Plou - (du latin plebs, peuple) et Gwi -, Lan - ou Loc - (monastères).

La destinée de Pol Aurélien en est une illustration : après avoir refusé une charge d’évêque en Cornouailles insulaire à la cour du roi Marc, le jeune homme décide de franchir la Manche et part évangéliser l’Armorique. Première étape du voyage : Ouessant. Pol Aurélien y débarque accompagné de « douze prêtres, autant de nobles laïques de sa parenté, les neveux, les autres cousins et des esclaves en nombre suffisant ». Il fonde alors le monastère de Lampaul avant de rejoindre le continent et de fonder un second monastère à Lampaul-Plouarzel, puis un troisième à Lampaul-Ploudalmezeau, en face de l’Aber Iltud. « À l’opposé de la culture latine, qui se développa dans un cadre romain et urbain, les Bretons des deux côtés de la Manche privilégièrent au Moyen-Âge comme pôle spirituel le monastère à l’évêché.
Un véritable particularisme breton ! », explique Bernard Rio, auteur d’un ouvrage sur les saints bretons. Gwithur, le cousin de Pol Aurélien, lui fait ensuite don d’une ancienne forteresse romaine : Kastell Paol (kastell : château en breton), l’actuel Saint-Pol-de-Léon, où il s’établit. Il effectue ensuite plusieurs voyages à l’île de Batz, en face de Roscoff.


Des saints sauroctones magiciens

La légende raconte qu’à cette époque vivait là un terrible dragon. « Saint Pol marcha vers la bête d’un pas ferme et lui ayant passé son étole autour du cou, il y fit un nœud, dans lequel il glissa, en guise de corde, son bâton. Il le conduisit ainsi à l’extrémité nord de l’île et lui ordonna de disparaître à jamais dans les profondeurs marines », écrit son hagiographe. Aujourd’hui, le lieu-dit Toul ar sarpant, à l’ouest de l’île de Batz, témoigne encore de cet épisode légendaire de la vie de Pol Aurélien. « Il s’agit d’un archétype commun aux nombreux saints sauroctones bretons : celui-ci consacre la sainteté du personnage, qui délivre le pays d’un maléfice et le débarrasse d’un démon tutélaire, décrypte Bernard Rio. Les saints primitifs entre les IVe et Xe siècle ne correspondent pas au profil des saints gallo-romains, qui étaient présentés comme des martyrs : ce sont plutôt des magiciens. Saint Paul, comme saint Tugdual, ne combat pas le dragon par le glaive. Saint Pol terrasse le serpant avec son étole ! C’est le merveilleux qui l’emporte ».

Pol Aurélien est ensuite intronisé évêque par le Roi Childebert : cette donation constitue l’acte de naissance de l’évêché de Léon. Après avoir confié sa charge d’évêque à l’un de ses disciples, Pol Aurélien part se retirer dans son monastère de l’île de Batz, où il finit ses jours. Aujourd’hui, saint Paul Aurélien est invoqué comme saint Guérisseur, contre les calamités publiques. À la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon, on peut admirer aujourd’hui, un vitrail représentant le dragon abattu et la cloche d’exorcisme du saint.


Pour en savoir plus

Bernard Rio, « Le livre des saints bretons », Éditions Ouest-France, 2016

Bernard Merdrignac, « Les saints bretons entre légendes et histoire. Le glaive à deux tranchants ». PUR, 2008

Magali Coumert, « Histoire des Bretagnes. 1 Les mythes fondateurs », CRBC, 2010.

Légende 1 : Le gong de Paul Aurélien conservé à la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon est l’une des plus anciennes cloches carolingiennes de Bretagne.

Légende 2 : Le lieu-dit Toul ar sarpant (le trou du dragon) à l’île de Batz illustre la légende de saint Paul Aurélien, pourfendeur du dragon

©️ Le Télégramme https://www.letelegramme.fr/histoire/serie-3-pol-aurelien-le-saint-qui-tua-le-dragon-22-07-2018-12032974.php#QgwDtSGTdLHCxZHa.99


Admin
Admin
Admin

Messages : 16431
Date d'inscription : 07/04/2015
Age : 69
Localisation : cotes d'armor

https://lasandalettedeplouha.lebonforum.com

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum