L'histoire de Quinquin, le plus jeune résistant de France, mort à 6 ans
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L'histoire de Quinquin, le plus jeune résistant de France, mort à 6 ans
Saviez-vous que le plus jeune résistant de France s'appelait Marcel Pinte, dit "Quinquin", et qu'il n'était âgé que de 6 ans ? Qu'il portait des messages au maquis, au péril de sa vie, sous sa chemise ? Qu'il fut tué en 1944 ? Et qu'il a fallu attendre 2020 pour que la France lui rende un hommage officiel, avec l'inscription de son nom sur le monument aux morts d'Aixe-sur-Vienne, en Haute-Vienne ?
Marcel Pinte, ce nom ne vous dit sûrement rien. C'est pourtant le plus jeune héros de guerre, le plus jeune membre de la Résistance française durant la Seconde Guerre mondiale ! Sous le nom de code Quinquin, il a traversé à plusieurs reprises les lignes ennemies pour passer des messages.
Marcel n'est pas un enfant comme un autre. Il est le fils d'Eugène Pinte, un chef de la Résistance ayant installé son QG dans une ferme, à la sortie d'Aixe-sur-Vienne, au sud-ouest de Limoges, dans le département de la Haute-Vienne. Il centralise plusieurs lignes de communication, recevant des messages codés depuis Londres et participant à la réception de parachutages de fournitures dans un champ voisin.
En 1943, Eugène, connu sous le nom de commandant "Athos", gère une unité qui compte jusqu'à 1200 hommes et femmes. Sa couverture est idéale : il est employé dans le centre de démobilisation de Limoges, où les ouvriers revenant d'Allemagne qui sont favorables à la Résistance sont directement recrutés. Avec sa femme, le couple a eu 5 enfants. Le petit dernier s'appelle Marcel. Il est incorporé à la Résistance, d'abord pour des tâches faciles.
Mais le temps faisant, Marcel participe à de plus en plus de missions. Il est notamment en charge de la transmission d'informations : il se faufile alors dans les fermes voisines pour passer des messages et faire office d'agent de liaison. Les autres résistants lui donnent un surnom, qui devient son nom de code : Quinquin, en hommage à une chanson pour enfants du nord de la France. Mais le jeune garçon ne prend pas toujours conscience de son rôle : parfois, dans la rue, il se met à chanter ... des chants de la Résistance !
Près du hameau de la Gaubertie, plusieurs parachutages sont organisés de nuit. Le 19 août 1944, au lendemain d'un affrontement avec les Allemands près de Aixe-sur-Vienne, Marcel, son père et plusieurs résistants se rendent pour réceptionner un nouveau parachutage. Plusieurs sont armés, par peur de l'ennemi. Et l'un des hommes commet une erreur : alors qu'il déplace un parachute, une arme tombe et une rafale de Sten, un pistolet-mitrailleur, se déclenche accidentellement. Plusieurs balles sont tirées, dont au minimum deux touchent "Quinquin", qui s'écroule.
La peine est immense dans la famille Pinte et dans la Résistance locale. Le médecin ne peut que constater le décès. Mais pour éviter tout problème avec l'occupant allemand, ce dernier rédige un faux certificat de décès. Et le 21 août, quelques heures seulement avant la Libération de Limoges, il est enterré avec les honneurs en présence de nombreux bataillons et d'officiers de la Résistance. Son cercueil est recouvert d'un drapeau tricolore. Mais le soir même, Eugène et ses hommes partent délivrer Limoges.
Quelques jours plus tard, début septembre, des aviateurs britanniques de la Royal Air Force rendent à leur tour hommage au jeune disparu : le dernier parachutage d'armes sera réalisé avec l'aide de toiles de parachute de couleur noire, en hommage à Marcel. Son père, Eugène, va lui survivre à la guerre : il décédera en 1951, à 49 ans. Il sera enterré au côté de son fils au cimetière d'Aixe-sur-Vienne. Ils sont photographiés ensemble dans la photo de ce poste.
Marcel Pinte n'a reçu que récemment les honneurs de son pays. En novembre 2020, son nom a finalement été inscrit sur le monument aux morts dédié à la Seconde Guerre mondiale installé à Aixe-sur-Vienne, à proximité de la zone d'opération la famille Pinte. Il a également été retenu pour faire partie des morts honorés lors l'armistice du 11 novembre 1918. Une carte officielle de « combattants volontaires de la Résistance » lui avait été délivrée le 12 août 2013, au nom de « Monsieur Marcel Pinte », par l'Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre.
https://www.facebook.com/PassionMilitaria/photos/a.466106620129110/5028716467201413
Source : Independent & France24
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