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Emploi : l’échec cuisant du laboratoire socialiste

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Emploi : l’échec cuisant du laboratoire socialiste Empty Emploi : l’échec cuisant du laboratoire socialiste

Message par Admin Lun 18 Mai - 16:55

Une tribune de Vincent Roger et Anne-Sophie Souhaité

Publié le mardi 12 mai à 12h40

Emploi : l’échec cuisant du laboratoire socialiste Sans_421



Les chiffres du chômage de mars confirment malheureusement l’échec des politiques de l’emploi. La gauche a échoué là où elle avait tant promis, là où elle avait été si donneuse de leçons et là où elle ne s’était donnée aucune limite en matière de démagogie. La région Ile-de-France illustre à merveille cette forfaiture autant sociale qu’intellectuelle. Dans un pays avec plus de 5 millions de chômeurs, 8 millions de précaires et une classe moyenne au bord du dévissement social, on pouvait s’attendre de la part de la région capitale à un engagement fort pour lutter contre le chômage. On était en droit d’espérer que l’Ile-de-France fasse de l’emploi la première de ses priorités car chacun sait qu’enrayer le chômage, c’est aussi diminuer tous les fléaux qui l’accompagnent : la désocialisation, la solitude, l’appauvrissement et l’insécurité sanitaire.

Le Président Huchon avait d’ailleurs en 2010 fait campagne pour proposer aux Franciliens que la région soit un «bouclier social» face au gouvernement Fillon promoteur soit disant de la «casse sociale». Le Sieur Huchon avait excellé dans les promesses. Il avait eu pour ambition de faire de l’Ile-de-France le premier laboratoire socialiste des politiques sociales qui réussissent. La cause de l’emploi devait ainsi constituer l’alpha et l’oméga de sa politique. A l’époque, il en avait les moyens autant économiques que politiques. Economique car l’Ile-de-France représente 30% du PIB de la France. Politique puisque à ce moment précis la gauche détenait en Ile-de-France – et jusqu’à très récemment – l’immense majorité des collectivités locales dont la machine de guerre de l’Hôtel de Ville de Paris. Sans parler qu’à partir de 2012, la majorité régionale pouvait compter sur le soutien du gouvernement.

Cinq ans plus tard que constatons-nous ? L’Ile-de-France, deuxième région d’Europe par son PIB et troisième par sa population n’est classée que 112e pour le taux d’emploi. Comprenne qui pourra ! Nombreuses pourtant en sont les raisons. Ce labo de l’emploi des socialistes a sombré avec pertes et fracas dans l’océan du mensonge social.

D’abord, les promesses relatives à l’emploi n’ont pas été tenues. Jean-Paul Huchon avait promis un guichet unique pour l’emploi, c’est comme son milliard pour la santé, on l’attend toujours. De même, la région devait soutenir les artisans, l’aide aux artisans a été divisée par six entre 2007 et 2014. Un fonds doté de 60 millions d’euros pour sauvegarder des PME en difficulté avait été annoncé, 5 ans plus tard, seulement 12 millions ont été utilisés à cet escient.

Quant à la formation, pourtant compétence obligatoire de la région, après 17 ans d’action des socialistes, elle apparaît comme délaissée. On aurait pu logiquement penser que les engagements annoncés en 2010 à grand renfort de communication, comme celui de créer un fonds régional de soutien à l'emploi et de sécurisation des parcours pour former 100000 chômeurs et 50000 contrats de continuité professionnelle, celui de financer 50000 chéquiers formation par an ou encore celle, plus pompeuse, d'instaurer un droit à la formation tout au long de la vie seraient respectés. En dépit de toute raison et de tout sens des responsabilités, il n'en a rien été. Pis, alors même que la montée du chômage en Ile-de-France est plus forte que dans le reste du pays, et tandis que la Région pourrait légitimement revendiquer le rôle de poumon économique de notre pays, l'Ile-de-France mérite un bonnet d’âne pour ses performances en matière de formation professionnelle. On pourrait égrener ses mauvais résultats de la région dans une litanie – presque – sans fin : 20e sur 22 pour la part de son budget consacré à la formation professionnelle ; avant dernière région pour le budget formation professionnelle par chômeur (440 euros contre 652 euros en moyenne nationale et enfin bonne dernière pour la dépense de formation professionnelle par habitant (21 euros contre 33 euros en moyenne nationale). Conséquence de cette insigne faiblesse des moyens engagés, ce sont les plus précaires et les plus faibles qui, comme toujours, trinquent. En 2012, suivant les derniers chiffres à notre disposition, c'est seulement 1 chômeur sur 11 qui a pu trouver une formation, soit le plus faible taux d'accès de France des demandeurs d'emploi à la formation! Dans la même veine on notera qu’un salarié sur 150 a reçu une formation. Au final l’Ile-de-France de Messieurs Huchon et Bartolone et de Mesdames Cosse et de La Gontrie est la seule région française à consacrer moins de 1% de son PIB à la formation professionnelle.

Ce désastre social et économique trouve aussi sa source dans une approche idéologique d’un autre temps. M. Huchon se vante souvent dans l’hémicycle régional d’être l’ami des banquiers mais dans la réalité sa majorité à refuser de venir en aide au secteur marchand, seul potentiellement créateur d’emploi. L’aide versée, pour un nouvel emploi, aura été en 2013 de 45 € en moyenne pour le secteur marchand contre 1800 € pour le secteur associatif. Cette approche passéiste produit ses effets également pour le soutien à l’innovation dont n’importe quel étudiant en première année d’économie sait qu’elle génère de l’emploi. Savez-vous par exemple que la région Ile-de-France consacre huit fois moins d’argent que la Corse et sept fois moins que le Limousin aux « fonds régionaux d’innovation » ? Ça se passe comme cela chez Jean-Paul ! Au-delà d’un clientélisme évident avec lequel nous devrons rompre, c’est toute une politique de l’emploi qu’il nous faudra revoir, en essayant de sortir de la pure logique de traitement statistique des chiffres du chômage, pour permettre à chacune et à chacun de retrouver un véritable emploi durable. Un des problèmes majeurs est l'absence patente de coordination entre les places de formation proposées et les besoins des entreprises, tout le monde s’accorde aujourd’hui sur ce point. Par mépris du terrain mais aussi par idéologie socialiste qui veut tout planifier sans daigner regarder ce qui se passe dans la vraie vie, la Région affecte par exemple trois fois plus de places de formation au secteur de transport logistique qu'au secteur numérique et communication, alors que clairement c'est là qu’il y a les vraies perspectives d’emploi !

Au moment où M. Huchon quitte la scène francilienne, chacun peut s’apercevoir que son « bouclier social » a dans les faits la taille d’un pavois de Playmobil. La dimension son « bouclier » symbolise certes l’échec d’une politique mais aussi la déroute d’un système basé sur la malhonnêteté intellectuelle.

De cette succession d’échecs autant moraux qu’économiques nous devons collectivement en tirer les conséquences.

Il s’agira pour M. Huchon et, son remplaçant de dernière minute, M. Bartolone – qui a été conseiller régional sous la premier mandat Huchon – de faire preuve d’une immense modestie lorsque dans les mois à venir, ils débattront du bilan économique et social de la majorité régionale sortante.

Que cela nous serve également de leçons, à nous élus de la droite et du centre, car il n’y a pas pire que de faire de fausses ou intenables promesses en matière d’emploi. Il en va de la crédibilité du politique mais surtout il en va de la souffrance de millions de nos compatriotes.

Enfin il est urgent que l’Ile-de-France redevienne le premier partenaire des créateurs d’emploi, la compagne de l’innovation et l’inspiratrice d’une politique de formation aussi ambitieuse que pragmatique. Croire en la formation, c’est d’abord croire que toute personne a le droit à réécrire son histoire, à se réinventer et à se libérer. Avec Valérie Pécresse dans les mois à venir nous allons proposer un projet économico-social certes qui protège mais qui libère. L’un n’empêchant pas l’autre, bien au contraire !

Vincent Roger est conseiller régional d’Ile-de-France et conseiller du IVe arrondissement de Paris. Anne-Sophie Souhaité est conseillère du XIIIe arrondissement de Paris.

http://www.lopinion.fr/12-mai-2015/emploi-l-echec-cuisant-laboratoire-socialiste-24146?utm_source=twitter&utm_medium=social&utm_content=content&utm_campaign=cm&utm_source=facebook&utm_medium=social&utm_content=content&utm_campaign=cm
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